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« Impact des quartiers d’initiative sur les contrats de quartier »

01-03-1999 Alter Échos n° 47

Le programme des «Quartiers d’initiative» a eu une influence bénéfique sur les «Contrats de quartier» 1. Aujourd’hui, la plupart des Contrats de quartiertiennent compte de l’avis des habitants et sont de plus en plus sociaux. Tel est, en tout cas, l’avis de quelques experts-intervenants. Tour d’horizon.
«Dans les contrats de quartier, est prévue la création d’une Commission locale de développement intégré (CLDI), explique Patrick Crahay, de l’Administrationrégionale pour l’aménagement du territoire et du logement (AATL) 2 . Le but de la CLDI est de réunir, en assemblée, toutes les personnes qui auraient un avis àdonner sur le programme, y compris les habitants. L’implication des habitants n’est malheureusement pas toujours évidente dans les contrats de quartier. Le Conseil d’Etat s’étaitd’ailleurs opposé au fait que la Région puisse obliger la Commune à créer une CLDI. Bref, certaines communes jouent le jeu, d’autres pas. En fait, il est très durd’avoir une assemblée vraiment démocratique… Mais l’idée fait son chemin. De plus en plus de communes en sont conscientes. Le programme Quartiers d’initiative y est pourbeaucoup. Il a ouvert de nombreuses perspectives par rapport aux contrats de quartier. Il a été l’occasion d’expérimenter de nouvelles pratiques au niveau de la démocratielocale. Des réunions rassemblent les coordinateurs des quartiers d’initiative. Elles sont ouvertes à tous. Cette coordination globale est une véritable innovation. De grandséchanges d’expériences et de pratiques ont lieu lors de ces réunions. Les quartiers d’initiative peuvent apporter beaucoup aux contrats de quartier».
Murielle Danseray partage l’avis de Patrick Crahay. Elle gère ce dossier à la DRISU (Délégation régionale interministérielle aux solidarités urbaines)3. «Au départ, les habitants étaient peu consultés, parfois pas du tout, constate-t-elle. Actuellement, la pratique de contact devient plus directe entre les habitants etla commune. Il est devenu plus facile de faire accepter ce processus. Les communes sont parvenues à surmonter leurs craintes. Il faut reconnaître qu’il y avait aussi peu de prise deconscience chez les habitants. Les programmes répondent donc plus à la réalité du terrain. Les quartiers d’initiative n’y sont pas étrangers. Plus souples, cesprogrammes ont été préparés avec les habitants avant qu’un projet final ne soit rentré à la Région. La participation a étéspectaculaire. C’est ce qui a permis de plaider pour les nouveaux contrats de quartier. L’aspect social y est également plus développé, puisqu’il concerne un tiers du budget.Cela produira un impact certain sur les nouveaux contrats de quartier, lesquels deviennent, eux aussi, de plus en plus sociaux : 3% du budget prévu en 1994, 12% en 1997, et plus encore,vraisemblablement, pour 1999. Les communes mettent d’ailleurs cet aspect du contrat beaucoup plus en avant qu’auparavant. Même l’AATL a acquis une dimension plus sociale, en engageant descollaboratrices plus spécialisées sur cette question».
«De plus en plus de communes mettent en avant le volet social, reconnaît Patrick Crahay, c’est une grosse évolution. Mais si certains volets du contrat de quartier évoluentfavorablement, le plus gros pose toujours problème. Côté logement, les communes veulent se contenter de créer. Elles sont moins tentées par le rachat de terrains etla revente à des privés qui y construiraient du logement ou par la collaboration avec le privé dans le cadre de création de logements».
L’AATL en arrive parfois à se demander si la Commune est le bon acteur pour le contrat de quartier. A l’avenir, pour les prochains contrats de quartier, elle pourrait procéder àdes appels d’offres sur le mode des marchés publics. Les projets qui respecteraient les cahiers des charges remporteraient alors le contrat.
1 Pour des détails sur ces deux mesures de revitalisation des quartiers bruxellois, voir AE n°46 du 15 février 99 pp. 13, 23 & 25.
2 Administration de l’aménagement du territoire et du logement – Service rénovation urbaine, CCN, rue du Progrès 80 bte 1 à 1030 Bruxelles, tél. : 204 23 31, fax :02/204 15 24.
3 Rue Marché aux Poulets 7 à 1000 Bruxelles, tél. : 02/505 14 96, fax : 02/505 14 07.

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