Edito

C'est dur d'inventer un modèle démocratique
À sa modeste échelle, l’Agence Alter a été fortement ébranlée par les événements de la semaine dernière en France. Ébranlée parce que c’est une rédaction qui a été visée et que notre équipe est composée majoritairement de journalistes ayant comme projet de travailler pour un média indépendant, qui ne se fait pas dicter sa ligne éditoriale par la publicité ou par les politiques qui le subventionnent. Ébranlée parce que l’attentat contre Charlie Hebdo met à mal l’une des expressions occidentales de la liberté – celle de la presse – mais aussi un certain contrat social. Attaquer Charlie Hebdo c’est attaquer une presse libre.
L’attachement montré hier, à travers le monde, à l’idéal de liberté, de solidarité, à la démocratie, pour la plupart des pays solidaires dans leur dénonciation des attentats, est l’occasion inédite de se poser la question de l’effectivité de ces valeurs dans nos mécanismes de gouvernance.
De l’indignation des derniers jours, nos sociétés, nos dirigeants, vont devoir faire quelque chose.

Occupy Molenbeek!
Notre événement BruXitizen vient de passer le cap des trois ans. Il s’est attaché cette année à illustrer, à questionner et à remettre en question le rapport entre jeunes et police, jeunes et emploi, jeunes et rue, autour de la problématique du contrôle et de l’autonomie. Pourquoi Alter se lance-t-il et persiste-t-il dans ce projet? Pourquoi Alter Échos lui fait-il cette place aujourd’hui?

Fraude : et les compteurs des sociétés, qui les contrôlent ?
Dans le cadre de son nouveau plan de lutte contre la fraude sociale, le secrétaire d’État Bart Tommelein (Open VLD) a l’intention d’épier les factures d’eau, de gaz et d’électricité des allocataires sociaux pour détecter les présupposés fraudeur.
Au contraire des particuliers, les sociétés ne font l’objet d’aucun contrôle de l’administration de quartier quand elles se domicilient quelque part.
CQFD. En matière de fraude, mieux vaut être une personne morale qu’une personne physique…

Deux Editos pour le prix d’un
Comme toutes les deux semaines, arrive le moment de choisir le sujet de l’Edito. En général, nous ne devons pas chercher bien loin pour trouver un sujet qui nous inquiète, nous agace, nous donne envie de réagir à chaud. Mais cette semaine, mazette, l’actualité nous a vraiment gâtés! À l’heure où le gouvernement wallon boucle son budget dans une certaine discrétion, les communiqués émanant du monde associatif s’enchaînent pour alerter la presse et l’opinion sur les restrictions budgétaires qui menacent le secteur. Notre directrice était déjà en train d’aiguiser sa meilleure plume pour dénoncer ces mesures. Mais au moment de publier ce billet d’humeur, c’est une autre information tout aussi indigeste qui tombait dans les rédactions. Quelque 135 jours après les élections, la coalition suédoise sort son projet d’accord de gouvernement soufflant un vent glacé d’austérité sur le pays.

Dans la mesure des moyens disponibles…
Les nouveaux gouvernements des entités fédérées n’ont pas chômé cet été, accouchant de quelque 350 pages de déclarations gouvernementales que nous avons décryptées pour vous dans ce dossier1. Mais malgré nos grosses lunettes de journalistes, la façon dont les majorités entendent s’y prendre pour réaliser les politiques annoncées nous a semblé assez floue.

Il ne suffit pas de changer les mots pour changer les maux
Fin février, une centaine de volontaires, personnel pénitentiaire, magistrats, avocats, ainsi qu’une poignée de journalistes triés sur le volet, se sont laissé enfermer un week-end dans la maison d’arrêt de Beveren pour tester les infrastructures et la sécurité avant l’inauguration des lieux. Le scénario n’émane pas du patron d’une chaîne locale en quête d’un concept de téléréalité pour animer son prime time, mais de la direction de Beveren elle-même. « Une jeune équipe dynamique qui déborde de créativité », se réjouissait le porte-parole de l’administration pénitentiaire dans la presse.
Au cours de nos recherches pour préparer ce dossier sur le Masterplan, les efforts de communication déployés autour de la construction de ces nouvelles prisons ne nous ont pas échappé. Après Fort Beveren, c’est la prose de la Régie des bâtiments autour de la « prison paysage » de Marche, pour reprendre ses porpres termes, qui nous a chatouillé les oreilles…

Changer les mots ne changent pas les maux
Fin février, une centaine de volontaires, personnel pénitentiaire, magistrats, avocats, ainsi qu’une poignée de journalistes triés sur le volet, se sont laissé enfermer un week-end dans la maison d’arrêt de Beveren pour tester les infrastructures et la sécurité avant l’inauguration des lieux. Le scénario n’émane pas du patron d’une chaîne locale en quête d’un concept de téléréalité pour animer son prime time, mais de la direction de Beveren elle-même. « Une jeune équipe dynamique qui déborde de créativité », se réjouissait le porte-parole de l’administration pénitentiaire dans la presse.
Au cours de nos recherches pour préparer ce dossier sur le Masterplan, les efforts de communication déployés autour de la construction de ces nouvelles prisons ne nous ont pas échappé…
Pudibonderies économiques
Conformément à la réforme du Système européen des comptes, qui entrera en vigueur en septembre prochain, les revenus issus de la prostitution, du trafic de drogue, de la contrebande de cigarettes et d’alcool doivent être comptabilisés dans le PIB (produit intérieur brut, à ne pas confondre avec Pontificio Istituto Biblico, Institut de recherches en sciences bibliques basé à Rome – NDLR). Et voilà comment un sujet économique se retrouve propulsé dans les pages Société des journaux.
Au lendemain des élections, Alter réaffirme ses convictions
Ce lundi matin, à l’aune des résultats électoraux en Europe et en Belgique, l’Agence Alter réaffirme avec conviction ses lignes directrices, valeurs et visions sociétales, et vous les partage : Engagement, dans une démarche d’éducation permanente, pour la défense des droits économiques, sociaux et culturels.
Révoqué, le régime sec ?
Alors que certains aficionados de bibine et autres breuvages grisants célébraient au mois de décembre dernier le 80e anniversaire de la fin de la Prohibition, le débat sur la légalisation du cannabis et sur la décriminalisation de la possession de drogues dures est revenu à plusieurs reprises sous les feux de l’actualité. Après la sortie des jeunes Ecolo en septembre 2013, il y a quelques jours à peine, ce sont les Jeunes Réformateurs qui se sont déclarés favorables à la légalisation de la Marie-Jeanne et à la dépénalisation des drogues dures. La polarisation gauche-droite en la matière ne semble donc plus de mise. Une affaire de générations alors ? Dans les deux cas, la jeunesse s’est fait désavouer par sa structure « mère »…
En novembre dernier, trois universitaires de disciplines et d’universités diverses (le criminologue Tom Decorte, Université de Gand, l’économiste Paul De Grauwe, Université catholique de Louvain et London School of Economics, et le toxicologue Jan Tytgat de l’Université catholique de Louvain) ont dénoncé l’échec de la politique belge en matière de cannabis. Que ce soit en termes de diminution du nombre de personnes dépendantes, de diminution des dommages physiques et psychologiques résultant de l’abus du cannabis ou de la diminution des effets négatifs du phénomène pour la société, la politique belge n’a pas atteint ses objectifs, démontrent-ils en substance. Ils appellent donc à étudier sérieusement l’option d’un marché réglementé.

Ceci n'est pas une crise ?
Pas évident d’objectiver l’impact de la crise sur le secteur associatif. Parce ce que les chiffres ne sont pas assez récents ou demeurent difficiles à lire. Parce que d’autres motifs d’insécurité financière s’y superposent…
Turtelboom, entre ministre et top manager
La ministre de la Justice réagit dans une interview à notre dossier sur les réformes de la justice.