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Regard critique · Justice sociale

Inspection, audit : suite et pas fin pour les Mire

Les Mire (missions régionales pour l’emploi) ont reçu, tardivement, le rapport de l’inspection sociale.

03-10-2012 Alter Échos n° 346

Les Mire (missions régionales pour l’emploi) ont reçu, tardivement, le rapport de l’inspection sociale. L’audit devant mener à une révision du décret lesrégissant a eu lieu.

Au sortir de l’hiver, les Mire faisaient le gros dos. Après avoir fait état de leurs inquiétudes en ce qui concerne leur situation financière, elles s’étaientvues opposer en guise de réponse un rapport de l’inspection sociale, brandi par le ministre de l’Emploi et du Budget de la Région wallonne. D’après André Antoine (CDH), cedocument aurait fait état de nombreux problèmes dans le chef des Mire, notamment relatifs à l’éligibilité de certaines dépenses ou à la prise encharge de stagiaires qui n’auraient pas dû l’être. Pire, certaines missions régionales auraient disposé de provisions et de réserves de plus d’un million d’euros.

Des affirmations à propos desquelles les Mire se trouvaient bien en peine de réagir puisqu’elles n’avaient pas reçu ledit rapport.

Des rapports tardifs

Aujourd’hui, les Mire ont reçu le document… mais bien tard, pour certaines d’entre-elles en tous cas. A la Mirena (Mission régionale pour l’emploi des arrondissements de Namur etde Dinant), on affirme avoir réceptionné le rapport de l’inspection sociale quelques semaines avant l’inspection suivante. « Ce qui nous a laissé très peu detemps pour corriger le tir par rapport à ce qui pouvait nous être reproché », nous dit-on avant de déclarer que la mise en ordre de la situation a« coûté » le mois de juin à la structure, « un mois traditionnellement très fertile pour l’insertion ».

Du côté de la Mirelux (Mission régionale pour l’emploi du Luxembourg), on décrit une situation encore plus compliquée puisque le rapport serait arrivé…après l’inspection suivante. Impossible donc de se mettre en ordre « alors qu’il nous est revenu que le rapport était prêt depuis neuf mois », déplore-t-onà la Mirelux. Néanmoins, plus globalement, l’Intermire, la structure d’appui des missions régionales pour l’emploi, ne cache pas son soulagement à propos du contenu desrapports. « On avait laissé planer le doute quant à des malversations et ce genre de choses. Or ces rapports ne contiennent rien d’extraordinaire », lance PauletteGerbehaye, coordinatrice de l’Intermire.

Et les réserves ?

Concernant les fameuses réserves mentionnées par André Antoine, les missions régionales n’auraient en revanche pas reçu le rapport de la Cif (celluled’informations financières) les détaillant « alors que certaines en ont fait la demande plusieurs fois », d’après Paulette Gerbehaye qui rappelle que lesréserves servent notamment de passif social en cas de licenciement ou de tampon lorsque les subsides arrivent trop tard. Un non envoi que le cabinet d’André Antoine explique.« Le rapport de la Cif est un travail technique interne, et il existe aussi un principe de confidentialité », explique Philippe Mattart, chef de cabinet. Globalement, ilserait donc malvenu qu’une Mire puisse prendre connaissance de l’état des réserves d’une autre Mire.

Si les Mire n’auront donc par le rapport de la Cif, elles pourraient en connaître certains détails par la bande. On se souvient en effet que le cabinet d’André Antoine avaitannoncé qu’un audit du secteur aurait lieu afin d’alimenter une révision du décret le régissant. Et bien l’audit a eu lieu, ce que nous confirment les Mirecontactées. Si Philippe Mattart affirme ne pas avoir encore pris connaissance des résultats, il mentionne que l’audit sera présenté au gouvernement et au CESW (conseiléconomique et social de Wallonie) avant la production d’une notre d’orientation pour une révision du décret qui ne sera « ni marginale, ni unerévolution ». Les mécanismes de financement seront notamment concernés.

Dans ce contexte, le rapport de la Cif pourrait être croisé avec l’analyse du prestataire de l’audit, qui sera aussi présentée aux Mire. Une occasion, peut-être,pour les Mire d’en saisir quelques éléments.

En savoir plus

Mirena :
– adresse : av. de Marlagne 52/1 à 5000 Namur
– tél.: 081 25 52 05
– site : www.mirena-job.be

Mirelux
:
– adresse : rue des Alliés 7 à 6800 Libramont
– tél.: 061 31 39 99
– courriel : mirelux.asbl@swing.be
– site : www.mirelux.be

Intermire :
– adresse : rue Auguste Picard, 20 à 6041 Gosselies
– tél.: 071 34 74 77
– site www.intermire.be

Web + :
Alter Echos n°331 du 04.02.2012 : « Les Missionsrégionales au rapport »

Julien Winkel

Julien Winkel

Journaliste (emploi et formation)

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