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Regard critique · Justice sociale

Migrations

Intégration des réfugiés: «Nous avons six mois pour nous préparer»

Aujourd’hui il faut gérer l’urgence. Mais demain, il s’agira d’accompagner les réfugiés. Avec des moyens limités.

28-09-2015
Ce 27 septembre, 15 à 20.000 personnes ont marché dans les rues bruxelloises pour marquer leur solidarité avec les réfugiés. © Flickrcc Miguel Discart

«Les CPAS sous pression en 2015». C’est le titre donné par le SPP Intégration sociale à son dernier rapport trimestriel mis en ligne le 17 septembre 2015. Ce dernier fait état d’une augmentation de 10,2 % du nombre de bénéficiaires du revenu d’intégration au premier trimestre 2015 par rapport à la même période en 2014 (la hausse est de 8,0% en Flandre, de 6,6% à Bruxelles et de 13,6% en Wallonie). La cause? L’amplification du phénomène de pauvreté et la limitation de l’allocation d’insertion. Selon un sondage effectué auprès des CPAS à la mi-mars 2015, environ 35% des personnes arrivées en fin de droit d’une allocation d’insertion fin 2014 se sont présentées au CPAS.

Ce que le rapport ne dit pas, c’est l’impact qu’aura l’afflux massif des demandeurs d’asile (dont une bonne partie vont devenir des réfugiés) sur les finances et la charge de travail des CPAS. Au-delà de la situation d’urgence subie par les personnes qui campent dans le parc Maximilien, l’enjeu est aujourd’hui d’organiser l’intégration et l’accompagnement de ces personnes à moyen et long terme.

«Tous le monde est d’accord sur le fait qu’environ 60-65% des demandeurs d’asile d’aujourd’hui seront reconnus, explique Michel Colson, président de la section CPAS de l’AVCB. À ce jour on estime à 5.000 pour 2015 et à 18.000 pour 2016 le nombre de personnes qui seront reconnues et qui seront potentiellement susceptibles de frapper à la porte d’un CPAS. Nous avons six mois pour nous préparer.»

«Jamais les CPAS n’ont été autant sollicités. Jamais ils n’ont été autant attaqués», conclut le parlementaire FDF (Parlement francophone bruxellois), faisant référence, notamment, aux tentatives de fusion de ces derniers avec les communes (Lire «Les CPAS échapperont-ils au mariage forcé?»).

Le cri d’alarme est partagé par les associations spécialisées qui accompagnent les réfugiés dans leur parcours. «Donnons-nous les moyens d’accompagner les réfugiés!», s’est aujourd’hui exclamée Malou Gay, co-directrice du Ciré, sur le site de la Libre Belgique.

Le point dans le prochain Alter Échos sur la crise de l’asile et son impact sur le secteur social.

Marinette Mormont

Marinette Mormont

Journaliste (social, santé, logement)

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