«La participation, piège à cons?», interrogeait le dossier de rentrée d’Alter Échos (n°409). Et qu’en est-il de la participation des travailleurs dans nos associations, nos entreprises privées ou publiques? Sociocratie, holacratie, intelligence collective ou gouvernance partagée sont autant de nouvelles techniques pour repenser nos modes de décision et d’organisation. Elles visent un mieux-être au travail. Et plus d’efficacité. La tendance touche autant le secteur associatif («Dans les maisons médicales, on cultive l’autogestion», page 16) que le secteur privé («Crouzet, entreprise libérée», page 11, «La participation dans le ventre», page 12) ou le secteur public («SPF Mobilité: vers la libération?», page 14).
La hiérarchie bête et méchante aurait-elle vécu? Le mouvement est-il désintéressé (lire «Holacratie, la marque de l’émancipation», page 10)? Peut-on libérer nos entreprises? Est-on plus heureux dans ces fonctionnements horizontaux? Évelyne Dodeur en est persuadée (lire «Il faut que les travailleurs récupèrent un pouvoir d’action», page 6). Mais attention! Le travailleur pourrait devenir complice de sa propre exploitation. Rien ne sert de sombrer dans un humanisme béat. Même si le biomimétisme (lire «Pensez comme une forêt», page 9) peut nous aider à construire une meilleure société, «qui veut faire l’ange fait la bête» (Blaise Pascal). Et, citation pour citation, «libérer, délivrer» la Reine des neiges est une chose. Mais le faire avec nos organisations semble une autre paire de moufles.
Illustration © benoit Gréant