Le 25 juin dernier, le Think tank for city actors organisait son Urban Forum1 réunissant des acteurs publics et privés du secteur du logement autour du thème« La reconquête du logement et l’équilibre des fonctions urbaines ». On y a évoqué, entre autres, l’exemple ixellois avec l’échevine del’Urbanisme, Nathalie Gilson (MR).
Au centre du débat, la mixité des fonctions : bureaux, ateliers et logements doivent coexister. Concrètement, on a abordé la question de la réhabilitation enlogements des ateliers situés à l’intérieur d’îlots. « Leur nombre est à chiffrer. Une étude menée par la Société dedéveloppement régional bruxellois est en cours. La volonté du collège est d’en garder un maximum car il faut maintenir la mixité des fonctions notammentéconomiques. En cela, nous avons rompu avec le collège précédent. Néanmoins, il faut reconnaître que certains ateliers ne pourront plus jamais servir etréaffecter ceux-ci en logements paraît, dès lors, une bonne solution », explique l’échevine de l’Urbanisme.
Quant à la réhabilitation des étages des commerces, la commune la soutient en demandant la création d’une entrée privative quand une demande de permis estintroduite. « De plus, le marché fait son effet. La rentabilité du logement ayant augmenté, les propriétaires y sont plus réceptifs. »
Une proposition du MR
Le débat, on le voit, est aussi idéologique et politique. Quand le Forum aborde la question des partenariats public-privé (PPP), l’échevine, qui estégalement députée bruxelloise, lance immédiatement sur la table une proposition d’ordonnance du MR. « Ce que nous voulons, c’est la créationd’un Centre régional d’expertise qui soit à la fois à la disposition de la Région et des communes comme cela existe en Flandre. »L’intérêt serait de cumuler les expériences dans les mêmes mains. Autre disposition souhaitée par le MR : l’établissement de règles plussouples pour la prise de participation des pouvoirs publics. « Il est important de pouvoir être partenaires jusqu’au bout d’un processus », nous dit Nathalie Gilson.
Autre cheval de bataille de la commune d’Ixelles : l’intégration de l’écoconstruction dans la politique de travaux. « Il s’agit d’un axetransversal essentiel dans notre politique. Les économies d’énergie sont cruciales pour notre avenir », argumente l’échevine. Exemple de cette politique : lacommune a mis en place une prime communale pour la réhabilitation des citernes d’eau de pluie.
La question des grands projets
Point trop de logements, donc. Pour l’échevine, il faut maintenir la mixité des fonctions sous peine de risquer des problèmes d’équilibre sur le long terme.Elle s’oppose en tout cas à de trop grands projets soulignant que le site « Les jardins de la Couronne » situé en face de l’hôpital concentre beaucoup deproblèmes. Quant au projet Ernotte en cours de finalisation, elle en déplore la mauvaise conception. « On a prévu trois cents logements sans équipement collectif. Lacommune a amélioré le projet en proposant une crèche, un local communautaire, une école de devoirs, l’établissement de commerces… mais elle devra ensupporter le coût », se plaint l’échevine qui a hérité du dossier de la majorité précédente.
Quant à la transformation de bureaux en logements chère à la secrétaire d’État au Logement, Françoise Dupuis (PS), Nathalie Gilson y est assezouverte. Elle cite des exemples où la commune a agi dans ce sens à l’avenue de la Couronne ou à la rue Capitaine Crespel. « Dans ce dernier cas, il s’agitplutôt d’un changement de permis pour une nouvelle construction, qui avait été acquis pour du bureau et a été transformé en permis pour du logement. Ilest incontestable qu’il existe un surplus. Mais il faut établir un seuil comme pour les ateliers. Cela peut faire pression sur le prix des bureaux. Mais il faut garder la mixitéà l’esprit », conclut l’échevine.
1. Site : www.urbanforum.eu