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Regard critique · Justice sociale

Emploi/formation

«Je le fais parce que je n’ai pas le choix»

Trois témoignages de travailleurs saisonniers. Il décrivent une réalité difficile où les conditions de travail fluctuent en fonction des employeurs. Tous, d’une même voix tiennent à l’affirmer : « La cueillette n’est pas un choix »

Trois témoignages de travailleurs saisonniers. Ils décrivent une réalité difficile où les conditions de travail fluctuent en fonction des employeurs. Tous, d’une même voix, tiennent à l’affirmer: «La cueillette n’est pas un choix.»
Mohamed: «J’ai travaillé dans la cueillette des fraises au printemps, des pommes et des poires en automne. À chaque fois près de Tongres. Il y a plein de petites choses qui posent problème, surtout pendant la cueillette de fraises. On te paye en espèces à la fin du dernier jour de cueillette. Il y avait toujours une partie du travail qui était déclarée. Tu déclares sept heures et, en fait, tu en fais plus, surtout pour les fraises.
Le patron était un Indien qui louait un terrain. Il y avait beaucoup d’Indiens qui travaillaient avec leurs femmes et leurs enfants. Parfois il fallait attendre que le patron ait vendu ses fraises pour être payé. Le travail commençait à 6 heures du matin, il n’y avait pas vraiment d’heure pour terminer. On était payé par caisse et pas par heure. C’était deux euros la caisse. Pour remplir deux caisses et demie, ça prend une heure... mais attention, plus le temps passe, plus ça prend du temps de les remplir.
Tout ça n’était pas très réglo. Tu travailles avec ta caisse pour te faire ta journée. Si tu fais une pause, les autres prennent les fraises que tu aurais voulues. C’est une compétition. Et il faut bien dire que c’est un...

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Trois témoignages de travailleurs saisonniers. Ils décrivent une réalité difficile où les conditions de travail fluctuent en fonction des employeurs. Tous, d’une même voix, tiennent à l’affirmer: «La cueillette n’est pas un choix.»
Mohamed: «J’ai travaillé dans la cueillette des fraises au printemps, des pommes et des poires en automne. À chaque fois près de Tongres. Il y a plein de petites choses qui posent problème, surtout pendant la cueillette de fraises. On te paye en espèces à la fin du dernier jour de cueillette. Il y avait toujours une partie du travail qui était déclarée. Tu déclares sept heures et, en fait, tu en fais plus, surtout pour les fraises.
Le patron était un Indien qui louait un terrain. Il y avait beaucoup d’Indiens qui travaillaient avec leurs femmes et leurs enfants. Parfois il fallait attendre que le patron ait vendu ses fraises pour être payé. Le travail commençait à 6 heures du matin, il n’y avait pas vraiment d’heure pour terminer. On était payé par caisse et pas par heure. C’était deux euros la caisse. Pour remplir deux caisses et demie, ça prend une heure... mais attention, plus le temps passe, plus ça prend du temps de les remplir.
Tout ça n’était pas très réglo. Tu travailles avec ta caisse pour te faire ta journée. Si tu fais une pause, les autres prennent les fraises que tu aurais voulues. C’est une compétition. Et il faut bien dire que c’est un...

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Cédric Vallet

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