Le projet Jeep (Jeunes, École Emploi… tout un Programme) semble s’inscrire parfaitement dans la priorité que le Contrat pour l’école donne à l’Orientation tout aulong du cursus scolaire. Depuis septembre 2000, il sensibilise les élèves des classes terminales bruxelloises (de tous les réseaux et toutes les sections) à la vie active,via cinq demi-jours de formation collectives et interactives1. Il semble paradoxalement menacé de ne pas être reconduit pour l’année scolaire 2007-2008 en l’absence deconfirmation de soutien financier de la Communauté française. Les préavis ont en tout cas déjà été remis aux six travailleurs concernés.
Lors de ces modules de formation, qui ont généralement lieu dans les bureaux des missions locales concernées, sont abordés avec les jeunes des sujets tels que les CV,les entretiens d’embauche, les relations avec les employeurs, la sécurité sociale. Luc Piloy, directeur de la Mission locale de Forest, pionnière du projet, rappelle que toutesles tentatives d’internaliser la formation et de la dispenser dans le cadre scolaire stricto sensu se sont soldées par des échecs : « Il est indispensable de pratiquer cesséances hors du lieu de l’école et en dehors de tout lien hiérarchique. » Le travail se fait par ailleurs en toute complémentarité avec les centres PMS, quiprennent en charge le trajet individuel du jeune. Selon lui, les missions locales constituent par ailleurs le chaînon idéal entre l’école et le monde du travail
Un effet remobilisateur
D’après Patrick Dezille, cocoordinateur de Jeep, l’évaluation du projet par les PMS (comme par l’ensemble des partenaires) est entièrement positive. Ainsi, beaucoupd’enseignants souhaiteraient que la formation intervienne plus tôt dans l’année scolaire, eu égard à l’effet remobilisateur qu’ils lui attribuent. Fruit d’un partenariatentre les missions locales bruxelloises, l’Orbem et la Communauté française, chacun intervenant pour un tiers des 270 000 euros que nécessite le projet, Jeep s’estadressé, pour cette année scolaire, à 52 groupes provenant de 40 écoles, pour un total de 750 jeunes2. Ce sont six missions locales bruxelloises sur neuf quiont été impliquées cette année, certaines ayant préféré déjà s’en retirer pour ne pas assumer un risque financier trop lourd – lessubsides pour l’année scolaire 2006-2007 viennent en effet seulement d’être confirmés du cabinet de la ministre-présidente de la Communauté française, MarieArena (PS).
En revanche pour 2007-2008, c’est encore l’incertitude : le cabinet Arena a annoncé aux partenaires qu’il ferait part de sa décision au mois d’août, mais des rumeurspessimistes ont poussé les missions locales à remettre leurs préavis aux six employés (5 équivalents temps plein) qui dispensent la formation dans lesécoles.
Blocage à la Communauté française
De leur côté, l’Orbem et les missions locales seraient prêtes à poursuivre le soutien financier du projet. C’est donc à la seule Communauté françaiseque se situe le blocage. Du côté du cabinet Arena, on n’a pas souhaité s’exprimer sur le dossier. Il est donc difficile de savoir si des projets alternatifs du même typesont prévus dans le cadre du Contrat pour l’école.
Quoi qu’il en soit de cette possibilité, les atermoiements actuels font sur Jeep l’effet d’une douche d’autant plus froide que, loin d’être dans une logique de repli, les porteurs duprojet souhaitaient au contraire étendre et diversifier leurs activités, en étendant leurs activités aux écoles situées dans la deuxième couronne dela Région bruxelloise, et en investissant par exemple une fonction « job étudiant ». Leur expérience sert par ailleurs d’inspiration à un projet similaire pourles écoles flamandes de Bruxelles.
1. Plus d’informations auprès de Patrick Dezille, Mission locale de Saint-Gilles, tél : 02 542 63 20 – courriel : jeepbxl@yahoo.fr –
site : http://www.febisp.be/JEEP.html
2. Depuis le lancement du dispositif en septembre 2000, ce sont 362 groupes totalisant 5 000 élèves qui ont eu accès aux modèles Jeep.