Dans la foulée du dernier dossier d’Alter Échos consacré à l’engagement des jeunes dans la politique, nous vous proposons sur le site, une fois par jour, l’interview, mi-décalée mi-sérieuse, d’un candidat de chaque parti.
Alter Échos : Comment entre-t-on au Mouvement des Jeunes Socialistes ? Vocation ? Hasard ?
Deborah Geradon : J’étais du genre bonne élève, s’intéressant à l’actualité parce que mes parents m’y obligeaient. Le déclic est venu lors des élections présidentielles en France qui ont vu Le Pen débarquer au premier tour. J’étais choquée aussi parce que cela avait été rendu possible par l’absence des jeunes au scrutin. Donc que leur engagement et leur vote étaient importants. J’ai commencé à lire les programmes des partis et c’est celui du PS qui correspondait le plus à mes valeurs. Même si à l’époque, le PS était secoué par les affaires à Charleroi.
AÉ : Etre jeune PS, c’est jouer en seconde division ?
DG : Quand je suis entrée dans le mouvement, les « jeunes » PS à Liège avaient tous plus de 30 ans et il y avait presque une génération entre eux et moi. Mais avec des copains d’université et des mouvements de jeunesse, nous avons pris notre place, y compris au sein du parti.
AÉ : Au sein du PS, qui devrait prendre sa retraite ? Qui mérite une statue ?
DG : Ce qui compte pour moi, ce ne sont pas les personnes mais les idées et les valeurs. On raisonne trop en termes de stars et d’individualités.
AÉ : Peut-on aller boire un verre avec les jeunes des autres partis ?
DG : Je connais des jeunes MR pour lesquels je me demande parfois ce qu’ils font dans ce parti car nous avons une vision sociale proche. Je m’entends bien avec les jeunes Ecolo. Il y a en effet plus d’affinités entre jeunes, à condition de ne pas être sur le terrain électoral.
AÉ : Quel projet des jeunes PS rêvez-vous de faire passer dans le programme en sachant qu’il n’a aucune chance ?
DG : La semaine des 32 heures. Nous avons défendu cela pour créer plus d’emplois tout en travaillant moins. Mais c’est une idée que ne passera jamais dans le programme du parti parce qu’on est toujours dans une coalition.
AÉ : Et la réalisation la plus abominable de ce gouvernement ?
DG : Les exclusions des chômeurs. C’est imbuvable. Ne pas donner en 2014 une vie digne aux gens, c’est indéfendable, surtout pour le PS. Cela devrait entrer en vigueur en 2015. Il faut retirer cette mesure.