Le 25 juin, à l’occasion de sa visite à l’Institut d’enseignement de Promotion sociale de la Communauté française d’Uccle, Françoise Dupuis,ministre de l’Enseignement supérieur et en charge de la Promotion sociale a présenté un nouveau partenariat mis en place par la CF avec le Centre de formation de laCommission paritaire nationale auxiliaire pour employés (Cefora) qui réunit les représentants syndicaux et patronaux de la CP 218. Ce dernier s’adresse potentiellementà près d’un tiers des employés du secteur privé en Belgique. À ce jour, deux protocoles de coopération ont été signés pour lespériodes 2000-2002, entre le Centre et la Communauté : ils visent à favoriser l’adéquation entre l’offre et la demande de compétence. Alors que lestentatives de rapprochement entre les mondes de l’enseignement et des entreprises apparaissent souvent difficiles, l’initiative semble bénéficier d’un certainsuccès.
Brancher l’EPS sur l’entreprise
Pour la Communauté française, par la voix du cabinet de Françoise Dupuis, on est parti du constat de l’urgence de se mettre au diapason des besoins du secteur privé,à l’heure où l’on parle d’éducation tout au long de la vie. Il est vrai que depuis quelqåes années, l’Enseignement de promotion sociale(EPS), accueille de plus en plus de travailleurs cherchant des formations complémentaires, susceptibles de leur permettre de répondre aux nouvelles exigences du marché dutravail.
Pour le Cefora, ce type de partenariat matérialise un de ses trois axes d’intervention : « le développement de collaborations avec l’enseignement » afin de redynamiserl’offre de formation, notamment par la mise en place de concertations structurelles entre les secteurs et les différents niveaux d’enseignement. L’échange depratiques, le partage d’information sur les évolutions des métiers, la création de nouvelles formations en fonction des besoins des employés en informatique, enbureautique (gestion du matériel informatique, logiciels, réseaux…) et depuis peu en langue, l’amélioration des conditions d’accueil pour un public qui esthabitué à des formations pour entreprises, le recyclage des formateurs constituent autant d’éléments du partenariat. En outre, un site internet, à usageinterne, a été créé pour favoriser les synergies entre stagiaires et formateurs et entre formateurs. Dans le même esprit, des rencontres entre formateurs del’EPS sont organisées. Cette mise en réseau d’une vingtaine de formateurs confrontés aux mêmes réalités leur donne l’occasiond’échanger des expériences, mettre sur pied des systèmes de questions-réponses, formuler des propositions de nouveaux modules.
Travailler avec tout l’enseignement
Toutefois, indique Olivier Sanglier, en charge du partenariat au Cefora1, « notre vocation est d’initier ce type de relation, ensuite, c’est au monde de l’enseignement de poursuivrela route ainsi tracée. Dans notre tête, c’est le rôle de l’enseignement que de faire en sorte que les étudiants, soient, quant ils sortent, aptes àintégrer le marché de l’emploi, qu’ils se forment aux nouvelles exigences du monde du travail. A ce titre, il nous paraît plus intéressant que lesmodèles développés avec l’EPS intègrent progressivement les offres traditionnelles ».
Au Cefora, on se félicite de la collaboration avec le personnel pédagogique. Même si les premières démarches ont été compliquées par lesdifférentes tensions inhérentes au monde de la promotion sociale, la coopération apparaît positive avec tous les acteurs de formation (inspecteurs, directeurs, formateurs).Ces derniers, s’ils ont dû revoir le contenu et les modalités de leurs formations, se réjouissent d’être face à un autre type de public demandeur doncdynamique, intéressé et extrêmement interactif. On a même vu des employés qui avaient suivi une formation Cefora s’inscrire pour l’année prochainedans une formation de promotion sociale.
À côté de la formation des employés, le Cefora propose des formations à destination des demandeurs d’emploi. Le protocole avec l’EPS prévoitd’ouvrir un partenariat avec toutes les écoles issues des différents réseaux sur base d’un cahier des charges réalisé par le Cefora pour travailler avecce public.
Vers un renouvellement des pratiques de formation
Au cabinet de la ministre Dupuis2, on explique que la mise en œuvre, à une large échelle, de ce type de coopération est d’abord une manière de rattraper leretard par rapport à la prise en compte de la demande des entreprises et de leurs employés. Le partenariat permet de coller davantage à la demande de toutes les composantes dumonde du travail. Que ce soit au niveau de la souplesse des horaires, de la durée des formations – une formation à un logiciel en deux jours est plus facilement envisageablequ’une formation qui se donne en 60 heures tout au long de l’année – des modalités et des délais d’inscription, des modalités et des délaisd’approbation dans le lancement de nouvelles formations (simplification des modalités administratives, l’inspection se satisfait du cahier des charges)… Par ailleurs, cepartenariat représente une opportunité, pour un secteur qui souffre de sous-financement. Le Cefora prend en charge la moitié des coûts occasionnés par cesformations. Au niveau financier, explique Alain Diseur, en charge du dossier au cabinet, « on a un effet de dédoublement, pour une période financée par la CF, le Cefora en prendune autre en charge. La CF préfinance le tout la première année. Le Cefora achète 48.000 périodes ». Le tout s’accompagne d’un subside du Fonds socialeuropéen (FSE). Ce mécanisme est aussi mis en œuvre avec le Forem et Bruxelles Formation.
Par ailleurs, ce partenariat occasionne une augmentation significative du nombre d’inscrits en EPS. En 2000, 3.200 employés ont suivi une formation Cefora dans un institut de promotionsociale. En 2001, ce sont près de 7.000 personnes qui devraient passer par ce dispositif. Aussi, une simplification des modalités administratives pour les directeurs est en traind’être mise en œuvre.
C’est donc un partenariat où tout le monde est gagnant concluent les deux parties.
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Le point sur la réforme de l’EPS entamée l’an dernier
La visite de la ministre de l’Enseignement supérieur fut aussi l’occasion de présenter la réforme de l’enseignement de promotion sociale en gestation depuis ledébut de la législature. Celle-ci comprend une harmonisation de l’offre de formation et une révision du mode de financement.
Face à la « surabondance de formations visant des intitulés et des compétences identiques mais aux contenus très disparate
s », la ministre veut mettre de l’ordre. Ellea demandé au secteur de l’EPS de faire un tri afin d’harmoniser l’offre pour la rentrée 2002. Au cabinet, on tient à souligner que ce n’est pas unerationalisation mais bien une harmonisation des formations qui est entamée afin d’augmenter la crédibilité des formations proposées, donc leur valeur sur lemarché de l’emploi. Ainsi, sous un même intitulé, on trouvera un volume horaire et des compétences définies.
Second volet de la réforme, le mode de financement passera d’un système par pallier dont le principal inconvénient était de postposer à deux ansl’augmentation du nombre d’étudiants et donc les moyens d’encadrement. À la dotation par pallier devrait succéder un mécanisme qui soit davantageréactif au nombre réel d’inscrits répondant ainsi directement aux situations créées suite au partenariat avec le Cefora.
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1 Cefora, Olivier Sanglier, avenue Général Michel 1E/126 à 6000 Charleroi, tél. : 071 27 03 61, fax : 071 27 03 19, site web : http://www.cefora.be
2 Cabinet de la ministre en charge de la Promotion sociale, Alain Diseur, avenue Louise 65/3 à 1050 Bruxelles, tél. : 02 533 71 46.
Archives
""Joint venture" entre la Communauté française et le Cefora autour de l'enseignement de promotion soc"
xavier
27-07-2001
Alter Échos n° 102
xavier
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