Catherine Morenville
Lire et Écrire fête ses 20 ans sur fond de polémique
La prise de conscience de la réalité de l’analphabétisme était son credo, dès 1983. Profitant de ce début septembre où l’on célèbrepartout de par le monde la journée de l’analphabétisme, l’association Lire et Ecrire1 fêtait ce 5 septembre ses vingt ans. Un anniversaire quelque peu terni par lapolémique de ces derniers jours autour de l’absence d’invitation de l’association au comité de pilotage de la conférence interministérielle de la Communautéfrançaise sur l’analphabétisme.
Grève de la faim des Afghans : une victoire qui remet en cause les pratiques de l’Office des étrangers
Jeudi 14 août, 16 heures 30. Les portes de l’église Sainte-Croix, à Ixelles, s’ouvrent. Les quelque 200 réfugiés Afghans avancent d’un pas mal assuré versla sortie. Certains d’entre eux sont enfermés dans l’édifice depuis le 24 juillet dernier. Ils ont observé une grève de la faim, de manière plus ou moins rigoureusedans l’attente d’un statut, d’une promesse de régularisation après l’ordre qui leur avait été intimé par l’Office des étrangers de quitter le territoirebelge. Après 22 jours d’attente, donc, et de multiples tentatives de négociation ou médiation, leur calvaire prend fin. Avec un résultat en demi-teinte (car tous ne serontpas régularisés) mais qui leur permet de sortir la tête haute. Et au ministre de l’Intérieur de ne pas perdre la face.
Le cinéma social décortiqué par la revue Mouvements
« Aujourd’hui, que signifie s’intéresser cinématographiquement au social ? D’un côté, le cinéma fabrique une vision du social ;au-delà des genres, la réalité sociale qu’il donne à voir répond à des standards formels, thématiques, idéologiques. De l’autre, lesocial imprègne le cinéma ; celui-ci peut en porter la trace comme pour attester des lieux où la société se détériore. C’est à cecroisement et à la mise en tension de ces deux axes que se situe notre démarche, là où l’expérience fait effraction pour laisser se déployer denouvelles possibilités, là où le social prend une forme filmique. » C’est ainsi qu’est résumée en quelques mots la démarche de la revuefrançaise Mouvements, qui s’intéresse dans son dernier numéro au cinéma social à travers un dossier intitulé « Quand la sociétéfait son cinéma ». Animée par une équipe pluraliste, par les profils tant socioprofessionnels que politiques, la revue Mouvements1 alimente depuis novembre 1998 ledébat social culturel et politique dans une perspective résolument ancrée à gauche. Elle traite de questions aussi diverses que la flexibilité du travail,l’école, les transformations à l’Est, l’expertise, la famille, l’alternative au social-libéralisme, le hip-hop, l’humanitaire, etc.
Conférence sur le Logement : Hutchinson avance ses pions
Les récentes déclarations de la ministre VLD de l’Économie, Fintje Moerman, sur la possible suppression du contrôle de certains prix ont suscité de nombreuxémois dans le monde politique et syndical. Réagissant par voie de communiqué de presse, le secrétaire d’État socialiste Alain Hutchinson a marqué sonétonnement et rappelé que la régulation des loyers se trouvait dans le plan bruxellois de lutte contre la pauvreté et en a profité pour signaler que laconférence intergouvernementale sur le Logement promise par le 1er ministre n’était toujours pas convoquée. Côté bruxellois pourtant, les propositions enmatière de régulation du marché du logement ne manquent pas et risquent même de susciter un vif débat. Nous vous les détaillons ci-dessous en primeur.
Demandeurs d’asile : les petits boulots dans les centres d’accueil bientôt réglementés
Ces derniers jours, la Croix-Rouge1 a connu plusieurs grèves, d’abord tournantes, ensuite générale, dans ses différents centres d’accueil pour demandeursd’asile. En cause : le licenciement pour faute grave par le directeur de la Croix-Rouge, Jean-Pierre Arnould, de quatre employés : le directeur du département « accueil desréfugiés » et trois personnes du centre d’accueil « Le Merisier » de Fraipont (province de Liège) dont le directeur. À l’origine du conflit : un auditqui aurait révélé l’exploitation des demandeurs d’asile dans de gros travaux de réaménagement au centre de Fraipont. Selon le directeur de l’associationhumanitaire, alors que plusieurs sociétés étaient concernées par ces importants travaux de réaménagement, des résidents auraient étéexploités de façon régulière pour livrer des prestations lourdes, notamment dans la construction. « Pourtant, ils n’ont le droit de ne réaliser que destravaux de petits entretiens tels que du nettoyage et du jardinage pour gagner de l’argent de poche. Des demandeurs d’asile ont effectué des milliers d’heures de travail sur le chantier et ce,en dehors de toute protection sociale et dans des conditions de sécurité précaire » 2.
Aide sociale aux enfants illégaux : un coup dans l’eau ?
Le 23 juillet 2003, la Cour d’arbitrage rendait un arrêt en matière d’octroi d’aide sociale aux enfants illégaux, que d’aucuns ont qualifié, sans doute un peu trop vite,d’historique. À l’analyse, il semble que l’arrêt soit difficilement applicable. De quoi s’agit-il ? Cet arrêt de la Cour d’arbitrage a été rendu à la suited’une question préjudicielle du Tribunal du travail de Bruxelles1 qui partait du principe que la Convention internationale des droits de l’enfant n’étaitpas directement applicable et ne pouvait servir à écarter l’application de l’article 57, § 2 de la loi du 8 juillet 1976, organique des centres publics d’aide sociale(jugements du 10 octobre 2002).
Subsides alloués aux articles 60 et 61 : les CPAS accusent le ministre Detienne de défaut de prévoyance
« Le non-paiement de ces subsides va non seulement mettre un arrêt immédiat à tous les engagements programmés mais aussi provoquer des licenciements vul’impossibilité financière pour les CPAS d’assumer sur fonds propres et sans préavis le défaut total de prévoyance du ministre wallon des Affairessociales et de la Santé, Thierry Detienne ». L’attaque est directe, elle vient de la Fédération des CPAS de l’Union des villes et communes1. En cause,l’épuisement du budget consacré aux subventions accordées aux CPAS wallons dans le cadre de l’intégration professionnelle. Pour rappel, conformémentà la loi de 1998, les CPAS bénéficient d’une subvention régionale de 223 euros par mois2 pendant une période maximale de 18 mois pour toute mise au travaillorsqu’ils engagent des allocataires dans le cadre du contrat « article 60 § 7 » et « article 61 » de la loi organique des CPAS.
Les allocations sociales et les salaires minimums ont augmenté sous le gouvernement arc-en-ciel
Les allocations sociales et les salaires minimums ont augmenté de façon assez importante sous le gouvernement arc-en-ciel. Ce constat, c’est l’équipe universitairedu professeur Bea Cantillon à l’Université d’Anvers1 qui l’affirme, au terme d’une étude circonstanciée.
Épreuves de sélection : pas de réglementation pour les personnes handicapées de la vue
Le 15 octobre dernier, à l’occasion de la journée internationale de la canne blanche, la (Confédération belge pour la promotion des aveugles et malvoyants), laCBPAM1, se penchait sur les problèmes de la mise au travail des personnes handicapées visuelles.
Un « Kringloopcentrum » bientôt au cœur du Luxembourg
Depuis trois ans environ, l’Apes1, agence provinciale d’économie sociale située dans la province de Luxembourg, en collaboration avec l’intercommunaleIdelux2 et plusieurs CPAS luxembourgeois, étudie la possibilité de créer une sorte de « Kringloopcentrum ». Concept issu des Pays-Bas et qui s’estprogressivement étendu à l’ensemble de la Flandre depuis 1992, les « Kringloopcentra » sont des centres de récupération et de revente d’objets deseconde main. Le projet, dénommé « Sitelux » (Société d’intégration par le travail dans le domaine environnemental en province de Luxembourg), al’ambition de créer un tel centre en province de Luxembourg.
La relation d’aide dans les métiers de l’humain : plaisir ou souffrance ?
Le 10 octobre dernier, la maison maternelle Fernand Philippe1 située à Wanfercée-Baulet, non loin de Fleurus, fêtait ses 60 ans d’existence. Unanniversaire qui eût pu se faire en petit comité autour d’un gros gâteau mais ce serait mal connaître la maison… Depuis bientôt trente ans, les membres dupersonnel, directrice en tête, consacrent plusieurs heures par semaine à réfléchir en équipe à leurs pratiques, à la manière dont ilsconçoivent leur boulot, aidés en la matière par un psychologue clinicien de renom, Pierre Manil. L’occasion était donc trop belle pour ne pas partager cet espace deréflexion avec d’autres, assistants sociaux, éducateurs, psys et tous les métiers qualifiés des « métiers de l’humain »…
Grâce-Hollogne : 28 hectares de logements pour compenser l’aéroport
Le conseil communal de Grâce-Hollogne a approuvé le périmètre du plan communal d’aménagement (PCA) à l’est du village de Horion-Hozémont: les 28 hectares, répertoriés auparavant en zone agricole sur le plan de secteur, ont été classés au printemps en zone d’habitat à caractèrerural pour compenser les pertes de logements dans les quartiers de Rouvroy et Fontaine, suite au développement de l’aéroport de Bierset. Le périmètre du PCA estdélimité officiellement pour ne pas enclaver le terrain dans la ceinture des quelques habitations déjà construites sur les voiries équipées. Les projetsseront débattus au conseil communal. « La commune désignera d’abord un architecte paysagiste qui nous fera des propositions », précise l’échevin del’Aménagement du territoire, Daniel Parent (PS). Les idées maîtresses ? « C’est prématuré, répond-il, mais la majoritéprivilégiera un habitat convivial mixte acquisitif et locatif – à caractères privé et social : pas question de construire une cité ghetto ! »