Manon Legrand
Le non-recours aux droits: un chantier ouvert en Europe
Le non-recours commence à occuper le débat social et politique aujourd’hui en Belgique. Il est étudié depuis plusieurs années en Europe, notamment en France, qui depuis 2003 s’est dotée d’un Observatoire des non-recours aux droits et services.
Pablo Servigne : « Notre monde n’a jamais été aussi puissant et fragile à la fois »
«Et si notre civilisation s’effondrait?» Non, cette question n’émane pas de prédicateurs mayas ou autres nouveaux prophètes apocalyptiques. Il ne s’agit pas non plus du pitch du nouveau volet de MadMax. C’est l’hypothèse très sérieuse de Pablo Servigne, ingénieur agronome et docteur en biologie, et Raphaël Stevens, éco-conseiller, auteurs du récent ouvrage «Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage de génération présentes» ( Seuil, avril 2015). Fin du pétrole, réchauffement climatique, disparitions des espèces,… À travers une recherche rigoureuse et transversale, ce livre fait l’état d’une planète au bord d’une crise globale, qui pourrait subvenir plus tôt qu’on ne le pense. Il consacre au passage la création de la collapsologie définie comme «l’exercice transdisciplinaire de l’étude de l’effondrement de notre civilisation industrielle». Rencontre avec Pablo Servigne, un «catastrophiste» revendiqué et lucide, qui a écrit ce livre par nécessité pour les générations présentes et à venir, mais aussi «comme une psychothérapie» pour affronter avec espoir et imagination le monde à venir.
Festival Arts & Alpha : l’alphabétisation passe aussi par l’art
Du 27 au 31 mai, le Festival Art&Alpha met à l’honneur des projets artistiques menés par des ateliers d’alphabétisation dans huit lieux de la capitale. L’occasion de donner la parole à une population qu’on entend peu. Zoom sur quelques temps forts de ce festival, avec Els de Clercq, coordinatrice de la mission de recherche chez Lire & Écrire Bruxelles
« Poder sin Poder », un webdoc sur l’autogestion
Partout dans le monde, des citoyens décident d’opter pour un mode d’organisation radicalement opposé à celui que nous connaissons aujourd’hui : l’autogestion. A la hiérarchie, ils privilégient la participation. Au pouvoir, le partage. Un webdocumentaire explore douze initiatives de trois pays -l’Espagne, le Venezuela et l’Argentine- qui ont fait ce pari. Une plongée dans un « autre monde ». Une preuve aussi que des alternatives sont possibles, dans son quartier ou sa ville, sa famille, son association ou son entreprise.
Benoît Moritz : « Les projets d’aménagements de l’espace public doivent tenir compte des usages »
Dans quelques semaines, le centre de Bruxelles changera de visage. Le 29 juin, jour de lancement d’une phase test de trois mois, une grande partie du boulevard Anspach sera réaménagée en zone piétonne. L’occasion d’interroger la politique de Bruxelles en matière d’aménagement de l’espace public. « La » ou plutôt « les » politiques de Bruxelles, si l’on s’en réfère à l’analyse Benoît Moritz, architecte-urbaniste et professeur à l’ULB. «Par son grand nombre d’acteurs, Bruxelles se caractérise par l’absence d’un consensus partagé sur les choix à faire en matière d’espaces publics, de mobilité, de convivialité», explique-t-il. Suivant cette logique, les aménagements varient fortement d’une commune à l’autre.
Philippe Batifoulier : «Le patient est dorénavant considéré comme responsable de son sort»
«Chacun reconnaît le rôle capital de santé dans le bien-être. C’est pourquoi les soins de santé ne sont pas des biens comme les autres. Pourtant, comme pour acquérir d’autres biens de consommation, on peut désormais venir à s’endetter pour accéder aux soin.» Tel est le constat de Philippe Batifoulier dans son dernier ouvrage «Capital santé, quand le patient devient client» (La Découverte, 2014) par rapport au système de soins de santé français, qui n’échappe pas à la privatisation observée aux États-Unis. Le professeur d’économie politique à l’université Paris-Ouest Nanterre-La Défense et membre du collectif des Economistes atterrés place le patient au centre de son ouvrage, un patient devenu client d’ un système censé le protéger. «La maladie n’est plus seulement une épreuve physique et morale, Elle est devenue une épreuve financière», écrit-il. L’auteur aborde aussi les réformes de privatisation de la santé française, qui loi n de réduire les dépenses comme elles prétendent le faire, augmentent la dépense publique. Pour lui, d’autres pistes sont à emprunter, qui replacent le patient, la solidarité et la santé publique au cœur des priorités.
Prisons: des services pour la réinsertion des détenus totalement insuffisants
10 ans après l’adoption de la loi dite « loi de principes » dont l’objectif était d’encourager la réinsertion et lutter contre la récidive via un plan de détention, où en est-on ? La Caap, Concertation des associations actives en prison, fait l’état des moyens mis en œuvre dans nos prisons pour favoriser la réinsertion des détenus. Le constat est alarmant.
Fin des allocations d’insertion: un chiffre noir qui interpelle
Quatre mois après la mise en application de la mesure de suppression des allocations d’insertion, les CPAS wallons ont livré leurs premiers chiffres. Ils constatent que de nombreuses personnes en fin de droits n’ont pas frappé à leur porte. Pour la Fédération des CPAS de Wallonie, la création d’un baromètre du non-recours au droit comme cela existe en France est nécessaire.
Maxime Combes : «Dans les négociations sur le TTIP, l’Europe n’est pas que sur la défensive»
Selon Maxime Combes, économiste et auteur d’un ouvrage collectif d’Attac-France « Les naufragés du libre-échange, de l’OMC au Tafta », le TTIP se situe dans la continuité des politiques néolibérales en cours depuis longtemps mais il marque aussi une rupture par son ampleur et ses ambitions de dicter les normes commerciales planétaires pour les cinquante années à venir. Si les Etats-Unis semblent dominer les négociations et vouloir imposer leurs réglementations, l’Europe n’en est pas moins offensive, notamment sur la question de l’énergie. A la veille du Global Trade Day (18 avril), journée mondiale d’actions contre le libre-échange et les traités d’investissement, Maxime Combes nous livre son analyse.
Une journée d’actions pour sensibiliser aux droits du patient
Accès à son dossier médical, information claire délivrée par les soignants… Les patients ont des droits consacrés dans la loi « Droits du patient » promulguée en 2002. Sur le terrain pourtant, ils sont loin d’être appliqués. A l’occasion de la Journée européenne des Droits du patient, la Ligue des Usagers des Services de Santé (LUSS asbl), fédération francophone indépendante d’associations de patients, et Psytoyens, concertation des usagers en santé mentale, ont décidé d’interpeller le grand public et les médias.
10 ans d’activation et une explosion de sanctions
«Le curseur du gouvernement est nettement placé sur l’exclusion plutôt que sur l’inclusion». C’est le constat tiré par Les Travailleurs sans emploi de la CSC (TSE) suite au chiffre records des sanctions révélées dans le dernier rapport de l’Onem sur l’activation.
Les personnes exclues du chômage peuvent attaquer l’Etat belge
Une avocate bruxelloise propose aux personnes exclues du chômage d’introduire un recours devant le tribunal du travail. Une démarche inédite et gratuite qui vient compléter d’autres mesures d’accompagnement déjà mises en place pour soutenir et informer les personnes privées de leurs allocations ou menacées de les perdre.