Alors que certaines missions régionales pour l’emploi (Mire) profitent de ce début d’année pour dresser le bilan des activités qu’elles ont menées en 2008, lenouveau décret régissant le secteur devrait entrer en vigueur courant mars. Une occasion de faire le point.
Le nouveau décret relatif aux missions régionales pour l’emploi a été approuvé par le gouvernement wallon le 22 janvier et passe en commission au parlement le 3mars.
Le texte semblait avoir été accueilli favorablement par le secteur en juin 2008. Mais, alors qu’il devrait entrer en vigueur sous peu, la conjoncture économique actuelleinjecte sans doute une petite dose de stress supplémentaire pour les missions régionales. Il faut dire que ce décret conditionne leur subventionnement à une séried’objectifs qualitatifs et quantitatifs : l’obligation d’avoir au moins 20 bénéficiaires accompagnés par travailleur de la Mire ou encore, celle d’insérer dans unemploi au moins 50 % des personnes accompagnées, etc. Pas nécessairement évident, vu les temps de crise…
Influence du contexte ou pas , certaines Mire ont choisi cette fin de mois de février pour communiquer à propos de leurs activités. Ainsi, la Mission régionale deCharleroi (Mirec) a organisé une conférence de presse au cours de laquelle son directeur, Antonio Del Valle Lopez, s’est félicité des 526 personnes mises à l’emploidurablement1 en 2008. « Si l’on compte l’ensemble des personnes mises à l’emploi par la Mirec, durablement et non durablement, ce chiffre monte à 783 personnes. »déclare-t-il. Tout en ajoutant qu’ « avec la conjoncture défavorable que nous connaissons aujourd’hui, remplir les objectifs quantitatifs fixés par le décretpourrait se révéler plus compliqué. » Avant de préciser que, pour la Mirec, le taux de 50 % de bénéficiaires insérés dans un emploidevrait néanmoins être atteignable en 2009.
Une petite confusion
À parler de « l’objectif des 50 % », une certaine confusion semble régner quant à la définition de ce critère, due notamment auxtermes assez flous utilisés dans le projet de décret. Ainsi, certains acteurs du milieu rapportent qu’au cours d’une réunion constitutive del’ « Inter-Mire » (une structure mise en place par le nouveau décret et qui a pour vocation de représenter les onze Mire), il aurait étéprécisé que les 50 % de bénéficiaires à mettre à l’emploi par les Mire devraient l’être de manière durable. Un objectif qui paraîtdifficile à rencontrer. « Si cette optique se confirme, elle me paraît difficilement réalisable, déclare à ce sujet Claire Ponchau, directrice de la Miredu Hainaut Occidental (Mirho), qui avait aussi organisé il y a peu une conférence de presse afin d’annoncer 144 mises à l’emploi durable sur les 694 personnes accompagnéesen 2008. Il ne faut pas oublier que nous travaillons avec un public précarisé et que parler d’emploi durable est, dès lors, parfois compliqué. »
« Concernant les 50 %, dont les modalités doivent être précisées par le gouvernement dans un arrêté d’exécution, l’insertion durable et dequalité reste bien sûr l’objectif principal à atteindre », déclare Raymonde Yerna, conseillère en charge du dossier au cabinet de Jean-Claude Marcourt(PS), le ministre de l’Emploi de la Région wallonne. Une réponse qui laisse la porte ouverte aux interprétations les plus diverses… Madame Yerna embraie : « je tiens deplus à noter que certaines modifications ont été apportées au projet de décret en ce qui concerne les conditions de subventionnement. Ainsi, afin de soulager lesplus petites structures, les trois premiers travailleurs de la Mission seront exemptés de l’obligation d’accompagner 20 bénéficiaires. Il y aura également un maintien dessubventions en cas de dissolution d’une Mire, ceci afin de pouvoir liquider les affaires courantes. »
Un décret avec de bonnes nouvelles pour les Mire, donc… Même si une certaine confusion semble entourer certains critères et modalités. À charge pourl’arrêté d’exécution de clarifier les choses.
1. Est considérée comme « mise à l’emploi durable » une personne ayant, suite à l’accompagnement de la Mire, validé six mois ou 110 jours de travailau cours d’une période de référence de 365 jours.
2. Mirec :
– adresse : rue de Trazegnies, 41 à 6031 Monceau-sur-Sambre
– tél. : 071 20 82 20
– courriel : accueil@mirec.net
– site : www.mirec.net
2. Mirho :
– adresse : 19 rue de la Borgnette à 7500 Tournai
– tél. : 069 84 64 07
– info@mirho.be
– site : www.mirho.be
3. Cabinet du ministre Jean-Claude Marcourt :
– adresse : place des Célestines, 1 à 5000 Namur
– tél. : 081 23 41 11
– courriel : info@marcourt.gov.wallonie.be
– site : www.marcourt.wallonie.be