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Regard critique · Justice sociale

L'alternance bientôt appliquée à certains masters

Des masters en alternance seront mis en place à partir de la rentrée académique 2011. Trois hautes écoles wallonnes et trois fédérations sontconcernées.

12-06-2011 Alter Échos n° 317

Des masters en alternance seront mis en place à partir de la rentrée académique 2011. Trois hautes écoles wallonnes et trois fédérations sontconcernées.

La mesure était prévue dans le plan Marshall 2.vert, c’est désormais chose faite. Avec la signature d’une convention-cadre, les différents partenaires1 ontdécidé de se lancer dans un projet pilote dont l’objectif est d’expérimenter la mise en place de masters en alternance dans l’enseignement supérieur. Prévu àpartir de la rentrée académique 2011 jusqu’à la fin de l’année académique 2014-2015 et s’adressant à des bacheliers diplômés, ce projet proposed’organiser une série de quatre masters couvrant des domaines tels que la gestion de la production en industrie, le génie analytique en laboratoire, la gestion de chantiers enconstruction durable et le « facility management ». Des masters qui, c’est important, sont nouveaux. « Nous avons ciblé des secteurs en évolution, explique RaymondeYerna, conseillère au cabinet de Jean-Claude Marcourt2 (PS), ministre de l’Enseignement supérieur de la Communauté française. Des secteurs qui nous paraissaientbénéficier d’une plus-value s’ils étaient mis en place sous forme d’alternance. »

Des enjeux sociaux ?

Si les masters ainsi organisés gagnent à l’être sous forme d’enseignement en alternance vu leur nature même, l’avantage est également ailleurs. «Malgré tous les efforts qui ont pu être faits pour favoriser l’accès du plus grand nombre à l’enseignement supérieur, celui-ci connaît encore une certainefracture socioculturelle, parfois « élitiste », explique notre interlocutrice. Notre hypothèse est que la mise en place de l’alternance dans le supérieur pourraitgénérer une plus grande hétérogénéité du public fréquentant ce type d’enseignement. »

Les étudiants sortant des masters en alternance seront considérés comme des « masterisés » à part entière. Une évidence qui n’allaitpas de soi. Deux expériences pilotes dans ce domaine ont en effet eu lieu il y a quelques années mais, point crucial, elles n’avaient pas donné lieu à une certification.« Nous en avons tiré les enseignements en établissant des balises, explique Raymonde Yerna. Aujourd’hui, les étudiants sortant recevront un titre qui aura la mêmevaleur légale qu’un autre master donné en plein exercice. » L’étudiant sera également couvert par une convention d’immersion professionnelle, voire par un statut detravailleur à mi-temps. Le temps de formation en entreprise sera de cent jours par an et la formation se déroulera sur une période de dix mois par an. Dix étudiants parmaster sont attendus mais, pour Raymonde Yerna, il y aura probablement plus.

Une évaluation

Un comité de pilotage suivra le projet par le biais d’une évaluation annuelle et d’une évaluation en fin d’expérience. « Le projet sera évalué surdes critères quantitatifs, sur le taux d’insertion des étudiants et sur la plus-value constatée ou non du système de l’alternance à ce niveau, explique laconseillère. Nous espérons évidemment que les résultats seront positifs. »

A l’heure actuelle, seules la Haute école de Louvain en Hainaut, la Haute école de la Province de Liège et la Haute école Robert Schuman sont concernées. Avantde généraliser l’initiative à Bruxelles et aux universités ? « La Haute école Francisco Ferrer est en contact avec la Haute école de la Province deLiège concernant le master en facility management. Les universités seront quant à elles invitées dans le comité de pilotage, au même titre que l’enseignementde promotion sociale, explique Raymonde Yerna. Ce n’est de toute façon qu’une expérience pilote, qui peut donc évoluer. »

1 Le gouvernement, les secteurs représentés par les fédérations Agoria Wallonie (industrie technologique), la confédération de la construction wallonne,Essenscia Wallonie (industrie chimique et science de la vie) et l’enseignement supérieur. L’industrie alimentaire est également partenaire mais n’a pas signé la convention.

2 Cabinet de Jean-Claude Marcourt :
– adresse : av. Louise 65 boîte 9, à 1050 Bruxelles
– tél. : 02 801 74 11
– courriel : jeanclaude.marcourt@gov.cfwb.be
– site : www.marcourt.wallonie.be

Julien Winkel

Julien Winkel

Journaliste

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