Ce 30 août, l’Association wallonne du logement (Awal)1 s’est insurgée face au « véritable scandale dans le logement social wallon ». Regroupant 60 des 74sociétés de logement de service publics (SLSP) wallonnes, l’Awal estime qu’à trop réglementer, le gouvernement wallon en oublie les vrais problèmes du secteur.
Un scanning positif
Face à la presse, l’Awal soulignait que le scanning avait été présenté comme désastreux à tort, les problèmes étantdéjà connus et en voie de correction. Qui plus est, les résultats seraient nettement moins catastrophiques : « Les réviseurs d’entreprise qui ontréalisé ces scannings, ainsi que plusieurs experts privés qui les ont analysés, ont tous conclu qu’il s’agissait d’un résultat majoritairement positif ».
Et d’insister : « Dans 80 % des sociétés, aucune fraude n’a été relevée et les sociétés, dans lesquelles des suspicions de fraude ontété relevées, ont pu démontrer lors des auditions qui s’en sont suivies qu’elles n’étaient pas fondées, ou alors il s’agissait de sociétésdéjà connues et dénoncées par la Société wallonne du Logement. »
Sous-financement
Pour l’Awal, le véritable scandale est le sous-financement du secteur. Le calcul des loyers sociaux étant lié aux revenus des locataires, le loyer net d’un logement socialavoisine 185 euros, « soit pratiquement le tiers de celui d’un logement ‘privé’ comparable ». Ce n’est pas sans impact : « Les sociétés de logement de servicepublic financent seules les réductions de loyers accordées, soit près de 200 millions d’euros annuellement. »
Avec de telles recettes, les SLSP s’appauvrissent. « Pour la première fois de l’histoire, scande l’Awal, la trésorerie consolidée des SLSP est devenue négative. Ils’agit là d’une situation très grave qui nécessite une réaction efficace. » Pire, ajoute-t-elle : « Aucune recette locative nouvelle n’est prévue en2007. »
Impact des réformes
Selon l’Awal, il y a une incohérence entre les réformes en cours et l’immixtion dans le fonctionnement quotidien des sociétés. Ainsi, dans chaque société,le gouvernement et les comités consultatifs des locataires et des propriétaires désigneront des administrateurs qui n’auront pas été élus parl’assemblée générale. Ou encore, avec l’instauration du bail à durée déterminée, les personnes dont la situation financière s’amélioreraseront contraintes à quitter le logement social à court terme.
L’Awal dénonce aussi la fonctionnarisation du personnel, alors que les SLSP sont des sociétés de droit privé. Tout comme elle épingle « l’obligation dedélation » pour les membres du personnel des SLSP.
Enfin, l’association estime intrusive le droit que s’accorde le gouvernement à révoquer les administrateurs désignés par les pouvoirs locaux. Elle estime que cetteréforme risque de déresponsabiliser les pouvoirs locaux dans le cadre de l’ancrage communal.
Réaction du ministre Antoine
Pour sa part, le ministre wallon du Logement, André Antoine2, a répondu qu’il avait rencontré à plusieurs reprises les représentants du secteur. Ilrappelle aussi que c’est lui qui a fait procéder à l’analyser financière du secteur. Sur la base de celle-ci, explique-t-il, « un plan de redéploiement des SLSP aété adopté par le Parlement wallon en octobre 2005, axé sur l’accroissement des produits locatifs, sur la gestion et sur la gouvernance des sociétés,sur le rééchelonnement de la dette et sur la sensibilisation à l’esprit citoyen des locataires. De nombreuses réformes contenues dans ce plan s’appuient surles propositions du secteur. »
Il regrette aussi que l’Awal passe sous silence les aspects positifs de ces réformes : augmentation des moyens budgétaires pour accroître l’offre de logements etrévision du système de financement des logements sociaux et moyens ; hausse de 38 % du budget affecté au logement public entre 2004 et 2006 ; ou encore aides de plus de 15millions d’euros versées en 2004 et 2005 aux SLSP.
1. Awal c/o Association du logement social, bd Léopold II 56 à 1080 Bruxelles – tél. : 02 414 43 69 – fax : 02 410 81 06 – courriel : info@als-vsh.be
L’actuel président de l’Awal est Eric Van Roozendael, gérant de la SLSP Versant Est, rue Trieu-Kaisin 70 à 6061 Montignies-sur-Sambre – tél. : 071 27 67 50 –fax : 071 31 87 27.
2. Cabinet d’André Antoine, ministre wallon du Logement, des Transports et du Développement territorial, rue d’Harscamp, 22 à 5000 Namur – tél. : 081 25 38 11 – fax :081 25 39 99 – courriel : andre.antoine@gov.wallonie.be