«Je peux me dire que je vais optimaliser les outils qu’on m’a donnés à l’école de commerce pour maximiser les dividendes et le taux de profit,ça c’est une possibilité. Les outils ont été conçus pour et donc ça marche, mais ces outils en tant que tels tu peux aussi les réutiliser en tedisant que les critères sur lesquels tu vas optimaliser le modèle sont différents. Ces critères, c’est la satisfaction qu’ont les gens qui travaillent dans tonentreprise, le projet de vie qu’ils peuvent en retirer sur 5 ans, sur 10 ans, sur 20 ans, ça c’est un objectif en soi…»
Le bonheur économique1 débute sur ces quelques réflexions d’Oliver Schneider, commercial de la coopérative Arafox, active dans le domaine de l’informatiqueopen source, qui explique les raisons pour lesquelles il a quitté son boulot confortable de jeune cadre dynamique travaillant dans une multinationale prospère pour rejoindre ce qued’aucuns appellent la troisième voie ou l’économie sociale, un secteur souvent perçu comme triste et marginal, peuplé d’idéalistes.
üour tordre le cou à ces caricatures qui semblent avoir la vie dure, SAW (Solidarité des alternatives wallonnes), le CVB (Centre vidéo de Bruxelles) et le Gsara (Groupesocialiste d’action et de réflexion sur l’audiovisuel) ont demandé à Patric Jean, réalisateur confirmé, auteur du très interpellant Lettreà Henri Storck. Les enfants du Borinage, de réaliser un documentaire sur l’économie sociale. Une initiative qui doit mener à terme à mieux faireconnaître cette alternative à l’économie classique. Le postulat part d’un constat simple des promoteurs : l’option économie sociale reste trèsmargiøale dans les écoles économiques et commerciales. Or, pour professionnaliser le secteur (une professionnalisation déjà entamée mais encore trop faible)et compter dans ses rangs des chefs d’entreprise qualifiés, il faut informer les jeunes intéressés par une carrière économique de l’existence de cettetroisième voie.
Financé par la Cera Foundation, le ministère fédéral de l’Économie sociale et le ministère wallon de l’Emploi et de la Formation, Le Bonheuréconomiqueøest donc principalement destiné à être diffusé dans le monde de l’enseignement secondaire, des écoles supérieures, des salonsétudiants, des colloques, des conférences, des facultés de sciences économiques et sociales, mais également auprès des ašsociations de formation et deréinsertion professionnelle. Le choix d’un format 28 minutes devrait permettre la diffusion sur les chaînes de télévision.
L’économie sociale, version «soft»
Parti à la rencontre d’entrepreneurs et de travailleurs qui ont choisi de se lancer dans l’économie sociale, Patric Jean a baladé sa caméra dans les troisrégions du pays mais aussi en France et en Italie2. Un tour d’horizon extrêmement positif de l’économie sociale ici représentée par des entreprisesdynamiques où l’accent est avant tout mis sur l’aspect démocratique et humain du fonctionnement et sur la finalité sociale… Responsables et travailleursconfirment le bonheur qu’ils ont à donner un sens à leur boulot. Bref, s’il fallait donner une image vivante et sympa de l’économie sociale, l’objectifest réussi. Pour ceux qui connaissaient déjà, on sort tout ragaillardi de la projection, mais en ne pouvant s’empêcher de penser qu’il ne s’agit làque d’une facette de l’économie sociale dont la face la plus sombre est passée sous silence : les nombreuses embûches qui émaillent le trajet des entrepreneurs,les faillites, les désaccords et désillusions du secteur, il n’en est point fait mention, mais il est vrai qu’ils sont loin d’être typiques de l’économiesociale.
1 Contact et commande : SAW, Carol Van de Maele, chargée de communication, tél. : 071 53 28 30, courriel : saw@skynet.be; CVB, Claudine Van O, chargée de promotion, tél. :02 216 80 39, courriel : cvb.vdep@chello.be. La cassette coûte 12 euros (avec dossier).
2 Les acteurs du documentaire : En Wallonie : Terre, Crédal, Euroservice et Arafox. En Flandre : De Wrikker, De Krikker, Het Hinkel Spel et l’Amandine. À Bruxelles : Euclides etMurmuur. En France : Insite, experte en consultance, en communication et en Úouvelles technologies de la communication. En Italie : La Lombardie, berceau de l’économie socialeitalienne, où nombre de coopératives continuent à fonctionner. Plus d’infos sur les acteurs du film : http://www.econosoc.org
catherinem
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