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Regard critique · Justice sociale

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L'Observatoire trace les contours de l'économie sociale wallonne

Créé en juillet 2008 par l’asbl ConcertES1, la coupole des organisations représentatives du secteur, l’Observatoire de l’économie sociale alivré ses premiers résultats.

16-01-2009 Alter Échos n° 265

Créé en juillet 2008 par l’asbl ConcertES1, la coupole des organisations représentatives du secteur, l’Observatoire de l’économie sociale alivré ses premiers résultats.

L’Observatoire de l’économie sociale se donne pour défi d’appréhender la complexité du secteur de l’économie sociale, cette « autreéconomie » qui respecte quatre principes majeurs qui la démarquent de l’économie classique et des activités publiques : la finalité de service auxmembres ou à la collectivité, l’autonomie de gestion, le processus de décision démocratique et la primauté des personnes et du travail sur le capital dans larépartition des revenus.

Un secteur hétérogène

Les travaux de l’Observatoire, centrés sur la diversité des statuts, des secteurs d’activité, des finalités et des publics, se veulent à la foisqualitatifs et quantitatifs. Les résultats qualitatifs ont fait l’objet d’une publication le lendemain même du vote du décret « économie sociale »par le gouvernement wallon le 19 novembre dernier : « L’économie sociale. Proposition de cartographie wallonne »2. L’ouvrage présente le profil del’économie sociale et propose de découvrir le secteur grâce à un tableau à six entrées. En une quarantaine de pages synthétiques, il fait lepoint sur les statuts : coopératives, sociétés à finalité sociale, asbl, mutualités et fondations. Les auteurs s’arrêtent également,exemples concrets à l’appui, sur les finalités présentes dans le secteur (insertion sur le marché du travail, formation et éducation, services deproximité, défis de l’environnement, coopération au développement, etc.) et sur les nombreux secteurs d’activité (recyclage et traitement desdéchets, aide à l’enfance ou aux personnes âgées, services aux entreprises, agro-alimentaire, production d’énergie, santé, culture, etc.).

ConcertES prévoit la publication d’autres études qualitatives, notamment des analyses plus fines sur la réalisation des objectifs et des finalités sociales,l’identification des critères de reconnaissance comme initiative d’économie sociale ou l’impact de la frontière franco-belge sur le développement del’économie sociale3.

Des chiffres à compléter

L’approche quantitative repose sur l’analyse des données provenant de toutes les initiatives wallonnes et bruxelloises reconnues par un agrément des pouvoirs publics(entreprises d’insertion, entreprises de travail adapté, entreprises de formation par le travail, etc.), mais aussi des coopératives agréées par le Conseil nationalde la coopération, des sociétés à finalité sociale ainsi que des asbl et des fondations.
Que retenir de cette première analyse de l’Observatoire ? Une nouvelle fois, la multitude des secteurs d’activité dans lesquels les entreprises d’économiesociale agissent : 53, dont la teinturerie, l’aménagement paysager, l’horeca, la démolition, etc.

Les autres enseignements fournissent essentiellement des chiffres : répartition des établissements par statut juridique, nombre d’emplois ETP par type d’organisation,pourcentage d’emplois dans l’économie sociale par rapport à l’emploi total par région et par province, etc.

Les responsables de ConcertES soulignent que quelque 320 entreprises reconnues d’économie sociale par les pouvoirs publics représentent plus de 13 000 emplois en Wallonie età Bruxelles, soit une moyenne de 40 ETP par établissement. Et que près de 70 % des entreprises du secteur présentent un résultat positif en fin d’exercicecontre 62 % pour les entreprises en général.

Bémol. Les chiffres produits actuellement par l’Observatoire se basent uniquement sur les comptes annuels publiés par la Banque nationale (BNB) et ne permettent pasd’établir une situation exhaustive : certaines entreprises ne sont pas tenues de déposer leurs comptes à la BNB (les petites asbl et les petites coopérativesà responsabilité illimitée), d’autres entreprises n’avaient pas encore déposé leurs comptes annuels. Cette lacune devrait être prochainementcomblée grâce à l’exploitation d’outils complémentaires comme les données provenant de l’ONSS et de la TVA.

1. ConcertES :
-adresse : place de l’Université, 16 à 1348 Louvain-la-Neuve
– tél. : 010 45 64 50
– courriel : desir@concertes.be

2. Par Michel de Wasseige et Liliane Lebon, novembre 2008, 2e édition, disponible chez ConcertES.
3. L’Observatoire relève du projet Desir (Développement inter-régional de l’économie sociale) soutenu par le programme Interreg IV et la Cress (la Chambrerégionale d’économie sociale et solidaire) Nord-Pas-de-Calais.

laviolette

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