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L’associatif marollien, en collaboration avec « Carrefour », lance la première supérette sociale

Les supérettes sociales, on connaît, du moins celles organisées par les CPAS mais celle qui s’est ouverte au cœur des Marolles ce 3 mars est d’un tout autre genre. Eneffet, « Les Capucines »1 – c’est ainsi qu’elle a été baptisée en raison de son ancrage rue des Capucines – est le fruit d’une associationentre les magasins Carrefour2 et plusieurs associations marolliennes. Si le concept est connu en France, il s’agit d’une première pour la Belgique. Les produits de marque y sontvendus 80 % moins cher que dans les grandes surfaces. Dans les rayons, rien que des produits classiques, des eaux au café en passant par les conserves ; alcools et cigarettes sont toutefoisbannis. Seule grande différence et de taille, le prix : 60 cents au lieu de 3,07 euros pour un pot de choco, vraiment pas cher ! Mais tout le monde n’y aura pas accès, seules lespersonnes en difficulté pourront y faire leurs courses.

01-08-2005 Alter Échos n° 137

Les supérettes sociales, on connaît, du moins celles organisées par les CPAS mais celle qui s’est ouverte au cœur des Marolles ce 3 mars est d’un tout autre genre. Eneffet, « Les Capucines »1 – c’est ainsi qu’elle a été baptisée en raison de son ancrage rue des Capucines – est le fruit d’une associationentre les magasins Carrefour2 et plusieurs associations marolliennes. Si le concept est connu en France, il s’agit d’une première pour la Belgique. Les produits de marque y sontvendus 80 % moins cher que dans les grandes surfaces. Dans les rayons, rien que des produits classiques, des eaux au café en passant par les conserves ; alcools et cigarettes sont toutefoisbannis. Seule grande différence et de taille, le prix : 60 cents au lieu de 3,07 euros pour un pot de choco, vraiment pas cher ! Mais tout le monde n’y aura pas accès, seules lespersonnes en difficulté pourront y faire leurs courses.

Genèse

L’idée de créer une épicerie sociale d’un nouveau genre revient à trois associations : l’asbl CFPAS (Centre de formation professionnelle etd’animation organisant une préformation en bâtiment), l’asbl AOP Bruxelles Centre (propriétaire d’une ancienne école susceptible de convenir audéveloppement d’activités utiles aux habitants du quartier), l’ACFI (l’action coordonnée de formation et d’insertion socio-professionnelle) qui regroupedans une fédération des centres de formation bruxellois et wallons. Ces trois associations se sont rassemblées dans un premier temps autour d’un projet d’insertionsocio-rofessionnelle pour personnes peu qualifiées. Ensuite, elles ont souhaité répondre à la demande des habitants du quartier au niveau de leurs difficultésd’approvisionnement en produits d’épicerie de base depuis que, il y a cinq ans, une grande surface bon marché a fermé ses portes. Le projet s’est donccréé autour de ces deux besoins et a conduit à l’élaboration d’un projet de formation3 par le travail pour les métiers de la distribution(caissiers, magasiniers et vendeurs) dans le cadre d’une mise en situation de travail au sein d’une supérette de quartier. « C’est le Centre marollien de formation par letravail qui nous a contactés voici un an, explique Geneviève Bruynseels, porte-parole Carrefour. Nous avons tout de suite accepté car ce type de projet s’inscrit dans le cadre dela politique de solidarité que Carrefour Belgium mène déjà via ses dons aux banques alimentaires et aux Restos du Cœur. »

Les critères d’accès

« Nous travaillons en collaboration avec les services sociaux du quartier pour qu’ils délivrent des attestations d’accès à leur public et nous leur délivrons descartes de membre pour l’asbl avec une durée limitée, explique Caroline Debelle, coordinatrice de la supérette. Cette durée peut varier : trois mois, six mois…jusqu’à un an maximum. Nous ne voulons pas créer un assistanat comme nous ne souhaitons pas non plus que les ménages concernés s’installent dans un système.»

La carte de membre est attribuée aux personnes selon les critères suivants :

> être suivies par un service social partenaire du projet

> ne pas dépasser les montants des allocations sociales telles que revenus d’intégration, chômage, petites pensions ou encore surendettement ;

> le montant maximum d’achat réalisés dans l’épicerie sociale est fixé en fonction de la taille de la famille. Ainsi le montant des achats (sans tenircompte de la réduction de 80 %) par semaine est de :
– pour un adulte : 20 euros (soit, avec réduction, 4 euros)
– pour un enfant : 15 euros (soit, avec réduction, 3 euros)

> le montant des achats est systématiquement repris sur la carte de membre afin de vérifier la bonne utilisation de la carte et de suivre les montants des achatsréalisés.

Les produits proviennent des dépôts de Carrefour dont l’emballage de transport a été endommagé ou ayant servi d’illustration dans les dépliantspublicitaires. Afin d’éviter les fraudes (reventes dans d’autres magasins), tous les produits qui sortent du magasin sont marqués d’un cachet « non remboursable ».

« En fait, nous vendons les produits à 10 % du prix habituellement pratiqué, ce qui permet à ce moment-là à l’association une fois qu’elle les revend,comme c’est le cas ici à 20 % du prix normal, de pouvoir encore gérer certains frais », précise la porte-parole de Carrefour.

Bientôt une autre supérette à Liège

Avec son expérience des GB Express, dont la taille se rapproche de celle des Capucines, Carrefour a pu former le futur personnel de cette épicerie sociale. « Nousn’interviendrons toutefois pas dans la gestion du magasin, complète la porte-parole de Carrefour. Nous aidons l’asbl au niveau de l’infrastructure (présentoirs, frigos…), de lafourniture des produits, dans les conseils en matière d’assortiment, de contrôle d’accès. D’autres canaux privés de distribution avec lesquels nous travaillons sont aussiimpliqués. » Carrefour collaborera aussi avec l’asbl en matière de formation ; les jeunes qui veulent s’initier au métier de distributeur pourront aller faire des stages ousuivre des formations au sein de l’entreprise et Carrefour-GB sera un partenaire privilégié pour les mises à l’emploi.

Un concept social qui fonctionne déjà dans six magasins du groupe en France sous l’enseigne « Pacte ». À Bruxelles, c’est quelque 60 familles des Marolles quidevraient bénéficier dans un premier temps de ces tickets de caisse allégés mais d’ici un an, l’asbl espère tourner autour de 250 familles. Un deuxièmemagasin social devrait aussi voir le jour à Liège, toujours en partenariat avec le monde associatif.

1. Centre marollien de formation par le travail asbl, rue des Capucins 30 à 1000 Bruxelles, tél. : 02 502 02 09, courriel : cmft@freeweb.be.
2. Carrefour, av. des Olympiades 20 à 1140 Bruxelles, tél. : 02 729 21 11, fax : 02 729 18 18, porte-parole : Geneviève Bruynseels, courriel : genevieve.bruynseels@gb.be

3. La formation s’adresse à des personnes de plus de 18 ans, non détenteurs de l’attestation de réussite de 3e année du secondaire, demandeursd’emploi de longue durée ou bénéficiaires du revenu d’intégration.

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