Sous le thème « L’économie sociale aujourd’hui, acteur crédible et efficace de l’environnement ? », le réseau Ressources1,organe fédérateur de l’économie sociale dans le secteur de la prévention des déchets, invitait ce 17 juin à l’Arsenal à Namur lesmultiples acteurs de l’économie sociale de Wallonie et de Bruxelles, tant privés que publics, pour « fêter » le renouvellement de sa convention avec laRégion wallonne, en présence du ministre Forêt.
Créé en février 1999, le réseau pluraliste « Ressources » fédère aujourd’hui 45 entreprises d’économie sociale de Wallonieet de Bruxelles, actives dans la récupération et le recyclage. Ce qui représente 1 234 travailleurs qui récoltent, trient, réparent, recyclent et revendent desproduits en fin de vie dans les filières du textile, des encombrants, des équipements électriques et électroniques, mais aussi les nouvelles filières du bois, duliège, des véhicules hors d’usage, des déchets verts et des pneus. Cela représente 11 000 tonnes de textiles, 15 000 tonnes d’encombrants et 40 000 tonnes depapiers recyclés.
Un rôle d’interface
Vincent De Grelle, directeur de Ressources, a expliqué que la mise en place du réseau a répondu à une demande dans un secteur où au départ « ledialogue était faible, les actions peu visibles et très locales, où régnait la concurrence entre opérateurs, mais où il y avait une volonté de sefédérer et peu de moyens. »
Avec une équipe de six travailleurs (dont deux chargés de mission), le réseau joue le rôle d’interface entre les pouvoirs publics et les associations del’économie sociale (membres du réseau), tout en offrant à ces dernières un service personnalisé.
Le travail du réseau se départage sur cinq axes : la rédaction de propositions, le développement d’actions, la création de synergies et de partenariatsentre acteurs privés et publics, l’accompagnement de projets, la communication interne et externe.
Les associations membres du réseau travaillent au développement durable et répondent à des problématiques aussi bien environnementales et socialesqu’économiques, puisqu’en revalorisant des déchets elles offrent « une occupation valorisante, assortie de formations qualifiantes, à des travailleursmarginalisés, occupation pouvant déboucher sur un emploi durable ». De plus, elles proposent des biens de seconde main à des prix accessibles aux personnes disposantd’un pouvoir d’achat réduit et génèrent une marge positive réinjectée dans la réalisation d’objectifs sociaux et humanitaires.
Le travail de ramification du réseau débouche en surplus sur la découverte d’initiatives à l’étranger, comme le « Réseau deressourceries du Québec », le « Réseau des recycleries et ressourceries de France » et le réseau européen « Rreuse ». Au niveau national, desconnexions sont créées avec « Koepel van Vlaamse Kringloopcentra ».
À ce jour, Ressources a finalisé le label éthique « SOLID’R » et le label « ElectroREV » qui est en passe de garantir la réparation del’électroménager de seconde main.
Apparition d’un nouveau métier : « valoriste »
Ressources peut se targuer d’avoir contribué au développement de quatre CTR, centres de tri de matériel électrique et électronique usagé, quitravaillent avec des opérateurs comme les CPAS, les Villes et communes, les intercommunales et des entreprises d’économie sociale.
En région namuroise, Ressources a participé à mettre en place un projet pilote qui conceptualise le métier de « valoriste » dans les parcs àcontainers. Ce nouveau métier consiste à accueillir et informer le public, trier et stocker les objets valorisables et en organiser l’envoi dans les filières deréemploi. Ainsi, dans le parc à containers de Champion, un valoriste est rétribué par le CPAS de Namur après avoir été formé par RETRIVAL, scrld’économie sociale spécialisée dans la récupération des déchets.2
« Ressources » organise également des visites d’entreprises internes ou externes à son réseau, offre un dispatching téléphonique à sesmembres pour répondre aux diverses demandes quotidiennes, et met sur pied des tables rondes.
Le ministre wallon de l’Aménagement du territoire, du Patrimoine et de l’Environnement, Michel Foret3, a insisté sur « la valeur ajoutée indéniableprocurée par les acteurs de l’économie sociale en synergie avec le secteur privé et public ». Il a souligné « la recherche de qualité du secteuret les valeurs autant sociales qu’économiques »… « La position des Wallons est en pointe face aux exigences européennes en matière de politique desdéchets. Le réseau Ressources participe de cette performance », a-t-il conclu.
1. Ressources asbl, av. Cardinal Mercier, 53 à 5000 Namur, tél. : 081 71 15 81, fax : 081 71 72 43,
e-mail : info@res-sources.be – site : www.res-sources.be
2. Source : Ressources magazine, n° 1, 2003 : « Ali Baba et les quarante recycleurs »
3. Le ministre Foret a financé le réseau « Ressources » à raison de 23 millions de FB en 2001-2002, et de 27 millions de FB pour 2003-2004.