Une exploration prospective de l’impact social du sport1 vient de paraître. Son but est de sensibiliser à la problématique des relations entre lasociété et le sport. La Fondation Roi Baudouin2, qui en a confié le compte-rendu pratique aux professeurs Marc Cloes (Université de Liège) et John Vincke(université de Gand), définit ce travail comme une phase préparatoire à la décision et à l’action et entend faire office de catalyseur. L’ouvrages’adresse dès lors à tous les acteurs politiques.
À l’issue de rencontres avec des représentants de l’administration du sport, de journalistes, de membres de la communauté universitaire ou du monde del’enseignement, des responsables de fédérations ou d’infrastructures sportives et de représentants du monde de l’entreprise, deux thèmes prioritaires ontémergé : l’intérêt du sport pour la cohésion sociale et l’accessibilité aux pratiques sportives. Au-delà d’un long exposé dela méthode de travail adoptée, des idées d’actions – ainsi que des freins possibles – sont avancées et illustrées par des exemples de terrain,soit un aperçu de pistes à suivre afin de renforcer les liens entre la société et le sport. In fine, l’outil est conçu comme un tremplin pour les acteursconcernés par l’évolution de la société et qui ont pris conscience du rôle favorable que le sport pourrait y jouer.
Des actions et des recommandations
Au niveau des pouvoirs publics locaux, il s’agirait de prévoir des espaces verts toujours accessibles et pouvant être aménagés comme aires de jeux dans lesnouveaux lotissements, de répartir l’espace public de manière créative grâce à une urbanisation qui lierait esthétique et éléments de jeuxoriginaux (un panneau de basket-ball fixé à un poteau d’éclairage par exemple). Côté enseignement, il conviendrait de privilégier des formulesinter-réseaux et de permettre une plus grande disponibilité des bâtiments scolaires, des salles de sports et des plaines de jeux pour les activités sportives. Ilconviendrait également que le concept d’école intégrée se développe, autrement dit que les infrastructures scolaires disposent d’équipementssportifs offrant les conditions maximales de sécurité et de personnel supplémentaire. La vie associative devrait quant à elle viser l’amélioration de lacoordination entre les différentes structures. Elle devrait se centrer sur le développement du travail social de quartiers comme trait d’union entre les citoyens et lesassociations. Enfin, le secteur privé aurait à créer un crédit de temps offrant aux salariés la possibilité de pratiquer des activités sportives enréponse à la flexibilité croissante à laquelle ils doivent faire face, et à promouvoir l’activité physique dans le cadre du développementd’une culture d’entreprise.
« L’affrontement par le sport, c’est d’abord la rencontre de l’autre pour un résultat dérisoire pour le score, fondamental pour l’échange.Et pour que chacun y apporte son tempérament, sa culture et participe au mieux-être collectif. Le sport dans ce contexte est unique. Profitons-en. », dixit les auteurs del’ouvrage.
Outre ce document, un site internet3 est destiné à promouvoir les initiatives et les échanges d’informations concrètes et utiles. Un suivi sera effectuéjusqu’en 2005.
1. Développer les liens, améliorer l’accès. Une exploration de l’impact social du sport.
2. Fondation Roi Baudouin. Tél. : 070 233 728 –
site : www.kbs-frb.be
3. Un site internet proposera prochainement des informations pratiques, des témoignages, des descriptions de projets fonctionnels, des conseils émanant de praticiens ainsi que desliens pertinents concernant directement les relations sociales, l’accessibilité et les loisirs sportifs.
Du côté francophone, cette tâche a été confiée au Réseau Sport de Quartier.
En Flandre, un volet du portail www.socialesamenhang.be y sera consacré.