Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Archives

L’ULAC insère et rénove aux Goujons

Depuis le 1er janvier 2003, l’Union des locataires d’Anderlecht-Cureghem (ULAC)1 mène un projet pilote d’insertion socioprofessionnelle etd’embellissement de l’immeuble des Goujons (400 logements, 18 étages). Le projet vise à peindre les communs du bâtiment : soit les quelque 1.500 portesd’appartements, de caves et de locaux techniques, les plafonds et les murs en crépi des 18 couloirs. Il est aussi prévu d’embellir les abords de l’immeuble.L’opération devrait durer environ 30 mois, soit deux ans et demi pour une équipe de quatre hommes à plein temps. Pour l’ULAC, « ce travail à pourobjectifs transversaux : de former deux personnes en difficulté sur le marché du travail ; d’améliorer l’environnement de vie des locataires des 400 logementssociaux, soit 800 personnes ; de contribuer à mettre en place une culture de l’entretien régulier de ce type d’habitation sociale ».

28-07-2005 Alter Échos n° 143

Depuis le 1er janvier 2003, l’Union des locataires d’Anderlecht-Cureghem (ULAC)1 mène un projet pilote d’insertion socioprofessionnelle etd’embellissement de l’immeuble des Goujons (400 logements, 18 étages). Le projet vise à peindre les communs du bâtiment : soit les quelque 1.500 portesd’appartements, de caves et de locaux techniques, les plafonds et les murs en crépi des 18 couloirs. Il est aussi prévu d’embellir les abords de l’immeuble.L’opération devrait durer environ 30 mois, soit deux ans et demi pour une équipe de quatre hommes à plein temps. Pour l’ULAC, « ce travail à pourobjectifs transversaux : de former deux personnes en difficulté sur le marché du travail ; d’améliorer l’environnement de vie des locataires des 400 logementssociaux, soit 800 personnes ; de contribuer à mettre en place une culture de l’entretien régulier de ce type d’habitation sociale ».

« Cela répond à une demande des habitants, explique Abderazak Ben Ayad, coordinateur de l’ULAC. De nombreuses plaintes sont remontées via le projet decohésion sociale concernant l’état des bâtiments. Les habitants ont une opinion négative d’eux-mêmes et de la société de logement. Lasociété de logement a, de son côté, une opinion négative des habitants. Selon elle, les dégâts, le manque d’entretien sont le fait des locataires.Bref, c’est le manque d’entretien qui instaure un constat négatif chez les gens. » D’où l’idée d’un projet d’embellissement.

L’entretien doit suivre

« Ce travail d’entretien et d’amélioration du cadre de vie contribue à donner tout son sens au travail de cohésion sociale mené parl’équipe de l’ULAC avec les habitants organisés au sein du Comité du Bout du Monde, poursuit notre interlocuteur. L’enjeu du projet de cohésion socialeest de créer au maximum des services de proximité (ex. : les permanences). Le fait d’avoir une équipe de peintres pendant deux ans et demi favorise les contacts entre lesvoisins, parce que les voisins sont obligés d’ouvrir leurs portes pour qu’elles soient peintes. Donc ils se parlent. En plus, pour le moment, le travail est respecté. Si ungraffiti apparaît, il sera nettoyé. Il ne restera plus pendant cinq ans. Mais ça ne marchera pas si l’entretien ne suit pas. Le logement social est fait pour une certainecatégorie socio-économique de personnes. ça exige un encadrement plus grand, un entretien plus fréquent. Ce problème d’entretien des communs se pose aussidans le privé. Si le propriétaire ne fait rien, il y aura dégradation. »

Réaliser une véritable insertion socioprofessionnelle

« L’ULAC a mis sur pied une équipe de quatre personnes comprenant deux ouvriers art. 60 en formation, mis à disposition par le CPAS d’Anderlecht, et deux personnesqualifiées (un chef de chantier et un ouvrier qualifié) pour les former et les encadrer. » Ces deux derniers sont subsidiés par le VGC (Commission communautaire flamande)au travers du SIF (Sociaal Impulsfonds) pour une période de six mois, soit jusqu’au 30 juin 2003. « Deux demandes ont été introduites pour la prolongation dufinancement, poursuit notre interlocuteur, l’une au Stedenfonds, l’autre pour obtenir des ACS. De plus, le secrétaire d’État, Alain Hutchinson, a promis de garantir lapérennité du projet à travers le projet de cohésion sociale. » Enfin, les matériaux, la peinture et l’outillage sont financés par le Foyeranderlechtois dans le cadre d’une convention de partenariat avec l’ULAC.

L’encadrement des deux articles 60 est important. « Il faut une personne qui encadre et un ouvrier qui imprime le rythme de travail, insiste Abderazak Ben Ayad. C’estindispensable pour faire avancer le chantier. Il faut aussi donner une vraie formation aux articles 60, une véritable expérience de travail à faire valoir. En septembre 2003,nous allons nous renseigner sur les formations existantes afin d’accroître les compétences de ces deux personnes. Il n’est pas question qu’ils terminent le projet sansrien avoir en main. Il faut les réinsérer vraiment. » Et d’ajouter : « Les deux articles 60 sont des primo-arrivants, d’anciens sans-papiers. Ce sont des gensqui ont besoin d’être intégrés, qui en ont la volonté. »

Mais notre interlocuteur voit plus loin. Pour lui, « il faut ouvrir le logement social au secteur de l’insertion socioprofessionnelle pour les marchés publics. Il y asuffisamment de travaux de rénovation à faire dans le logement social. Actuellement, le problème des entreprises d’insertion est qu’elles ont les compétences,mais pas l’argent : pendant quatre ans on leur donne des subsides et ensuite elles doivent voler de leurs propres ailes. Il serait dommage qu’elles n’aient pas accès àla manne financière des marchés publics. Cela leur donnerait une stabilité et cela renforcerait le côté social du logement social, puisqu’il favoriserait lacréation d’emplois ».

1 ULAC, chaussée de Mons, 291 à 1070 Bruxelles, Tél. : 02 520 21 29, fax : 02 522 46 15, e-mail : ul.anderlecht@misc.irisnet.be

Baudouin Massart

Pssstt, visiteur, visiteuse du site d'Alter Échos !

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, notamment ceux en lien avec le Covid-19, pour le partage, pour l'intérêt qu'ils représentent pour la collectivité, et pour répondre à notre mission d'éducation permanente. Mais produire une information critique de qualité a un coût. Soutenez-nous ! Abonnez-vous ! Et parlez-en autour de vous.
Profitez de notre offre découverte 19€ pour 3 mois (accès web aux contenus/archives en ligne + édition papier)