Le couperet est tombé. Jugeant nos prisons trop sales et trop vieilles, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a condamné, mardi, la Belgique à dédommager un ancien détenu maltraité. « Les problèmes découlant de la surpopulation carcérale en Belgique, ainsi que les problèmes d’hygiène et de vétusté des établissements pénitentiaires revêtent un caractère structurel » et ne concernent « pas uniquement » la situation personnelle du requérant, a justifié la Cour siégeant à Strasbourg.
La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) estime que, de cette manière, la cour pointe « l’absence de volonté politique des gouvernements successifs d’investir dans l’amélioration des conditions d’existence des détenus ». L’organisation souligne également que cette situation est dénoncée depuis de nombreuses années par le Comité contre la torture des Nations Unies, le Comité pour la Prévention de la torture ou encore l’Observatoire international des prisons.
L’association, qui rappelle que le budget accordé par le nouveau gouvernement au département de la Justice (- 183,5 millions d’euros en tenant compte des arriérés) « laisse malheureusement augurer que la situation dans les prisons risque fort de s’aggraver », demande au gouvernement de « réenvisager sa politique d’expansion carcérale et de privilégier des politiques pénales qui permettront de désengorger les prisons. » À savoir : limiter la détention préventive, favoriser la réinsertion, permettre les libérations conditionnelles, ne pas incarcérer les malades mentaux, etc. Et de rappeler les engagements pris dans l’accord gouvernemental afin d’améliorer la politique pénitentiaire.
En savoir + :
Jusqu’au 29 novembre, le Conseil central de surveillance pénitentiaire réunit de nombreuses associations autour des « journées nationales prison ».
Au programme : conférences, animations, projections de films, débats, témoignages d’anciens détenus, pièce de théâtre…
Infos pratiques :
T : 02 552 25 06
M : 0473 81 54 92
ccsp@just.fgov.be
www.journeesprison.be