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Regard critique · Justice sociale

Social

«La bureaucratie prend la place du travail social»

Mars 2021, grève au CPAS de Schaerbeek. Juin 2021, arrêts de travail à Anderlecht et Charleroi et en septembre 2020, c’était au tour du CPAS de Molenbeek. Dans les quatre cas, les doléances syndicales sont les mêmes: une charge de travail excessive aggravée par le Covid, un manque récurrent d’assistants sociaux qu’on peine à engager. Les CPAS ont mauvaise réputation. Ils sont désormais perçus comme l’antithèse du vrai travail social. Comment en est-on arrivé là?

© Julien Kremer

Trop de dossiers par assistant social, trop de dossiers tout simplement. Il suffit de jeter un coup d’œil sur l’augmentation du nombre de revenus d’intégration dans les 19 communes bruxelloises pour constater que les chiffres s’affolent, surtout dans les communes les plus pauvres. En dix ans, les CPAS d’Anderlecht, de Molenbeek, de Schaerbeek sont passés de 4.300 (Anderlecht) et 5.500 pour Schaerbeek à respectivement 7.100 et 8.700 dossiers de revenus d’intégration. À Anderlecht, un assistant social gère plus de 200 dossiers, à Schaerbeek entre 100 et 150. Intenable. En Wallonie, la situation n’est pas meilleure pour les CPAS des grandes villes. En dix ans, le nombre de demandes de RIS a augmenté de 20 %, l’emploi dans les CPAS, de 10 %.
«Ce sont les mêmes problèmes partout, constate Luc Helen, président du bureau technique pour la CGSP-ALR (administrations locales et régionales). Le nombre de dossiers par travailleur social augmente et la qualité du travail social est en baisse constante. Les assistants sociaux font de plus en plus de travail administratif et ils se heurtent à des problèmes de management du CPAS. Avant, les directeurs étaient issus du ‘terrain’, ce n’est plus le cas aujourd’hui.» La CGSP a mené, l’année dernière, une enquête chez les assistants sociaux des CPAS bruxellois: 85 % d’entre eux estiment ne plus pouvoir mener un travail social de qualité, 60 % des A...

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Martine Vandemeulebroucke

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