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Regard critique · Justice sociale

La collaboration Cefa/communes s'étend en Wallonie

Le collège communal de Sambreville vient d’adopter une convention permettant aux services techniques communaux d’accueillir les stagiaires du Cefa de Basse-Sambre.

19-09-2010 Alter Échos n° 301

Le collège communal de Sambreville vient d’adopter une convention permettant aux services techniques communaux d’accueillir les stagiaires du Cefa de Basse-Sambre1. Uneinitiative qui rappelle celle mise en place à Bruxelles il y a trois ans.

Censée entrer en vigueur le premier octobre 2010, la convention devrait permettre, pour l’heure, à maximum six stagiaires d’être accueillis et suivis par un tuteur issu dupersonnel communal dans les secteurs professionnels de la peinture, de l’horticulture, de l’électricité, de la « soudure/métallerie », de lamaçonnerie et de la mécanique/carrosserie. Mais attention, il ne sera pas question de placer forcément un stagiaire par secteur. Une seule fonction pourrait très bien seretrouver avec six stagiaires alors que les autres seraient vides.

Quoi qu’il en soit, cette initiative réjouit le Cefa de Basse-Sambre qui voit là s’ouvrir de nouveaux débouchés pour quelques-uns de ses cent élèves.« Nous nous trouvons effectivement dans une conjoncture compliquée, constate Pierre Hardy, coordinateur du Cefa. Il y a peu d’emploi, la situation est difficile. Dans ce contexte,que la commune s’engage comme elle vient de le faire, c’est un bon message pour les jeunes, qui vivent parfois avec un certain sentiment de persécution. C’est l’occasion pour eux d’avoir uneimage différente des services publics. » Des services publics que l’on ne retrouve habituellement pas dans les lieux de stage proposés aux étudiants des Cefa, plushabitués à aller se faire les dents dans le privé. « Il est clair que le problème a longtemps résidé dans le fait de pouvoir « ouvrir la porte » dusecteur public, même si nous avons notamment collaboré avec le CPAS, admet Anne Bouillot, accompagnatrice au Cefa et qui sert de relais entre le centre et l’administration communale. Lescommunes sont de grosses machines, avec un grand nombre de procédures. Ce n’est pas comme avec les indépendants où l’on peut décrocher son téléphone, prendrerendez-vous et aller présenter son stagiaire presque le lendemain. »

Quelques craintes

Si on a parlé plus haut de l’image que pouvaient avoir les jeunes de l’administration communale, l’inverse est également vrai, les étudiants des Cefa véhiculant parfoisl’image d’un public difficile. « Les futurs tuteurs étaient effectivement un peu inquiets, enchaîne Pierre Hardy. Ces personnes n’ont jamais donné de formationprofessionnelle, il fallait apaiser leurs craintes. » Ce qui fut fait par la mise en place d’une première réunion avec tous les chefs de secteur susceptibles de collaborer.« Une réunion qui s’est d’ailleurs très bien déroulée et qui a rassuré tout le monde, note Angélique Colson, chargée de projet ISP dans lecadre du Plan de cohésion sociale2 et interlocutrice communale pour le projet Cefa/commune. Il le fallait d’ailleurs, car notre personnel est déjà fortsollicité puisque nous recevons des gens en travaux d’intérêt général ou des articles 60. »

On le voit, tout le monde semble confiant. Néanmoins, cela n’empêchera pas la convention, passée pour un an, d’être évaluée tous les trois moisd’après Angélique Colson, qui affirme néanmoins qu’« il ne devrait pas y avoir de soucis ». Avant de pérenniser l’initiative ? C’est évidemment lesouhait du Cefa. « Le but maintenant, c’est de réussir la collaboration pour aller plus loin », conclut d’ailleurs Anne Bouillot.

À Bruxelles

Dans son numéro 259, Alter Échos détaillait la mise en place d’une collaboration entre les Cefa et les communes de Bruxelles. Le but étant que celles-ciaccueillent certains stagiaires des Centres de formation en alternance. Deux ans après cet article, le projet semble continuer son petit bonhomme de chemin, d’après le cabinet deCharles Picqué3 (PS), ministre-président du gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé, entre autres, des Pouvoirs locaux. À l’heureactuelle, il y aurait toujours 16 communes (seules Ganshoren, Uccle et Koekelberg ne seraient pas parties prenantes) impliquées dans l’initiative, pour 57 places de stagiaires.

Seuls changements notoires : le financement se calquerait dorénavant sur celui de l’année académique (du 1er septembre 2010 au 31 août 2011 pour cetteannée. Quant au renouvellement du projet par après, le cabinet semble enclin à l’optimisme, tout en restant prudent) et une attention particulière devrait êtreportée à la formation des tuteurs.

1. Cefa de Basse Sambre :
– adresse : square Duculot, 8 à 5060 Tamines
– tél. :  071 74 11 36  
– courriel : cefatamines@cesjb.com

2. Plan de cohésion sociale Sambreville :
– adresse : rue Sainte-Barbe, 73 à 5060 Sambreville
– tél. : 071 72 02 17
3. Cabinet de Charles Picqué :
– adresse : rue Ducale, 9 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 506 32 11
– courriel : info@picque.irisnet.be
– site : www.charlespicque.be

Julien Winkel

Julien Winkel

Journaliste

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