Alors que les Etats membres peaufinent fébrilement leurs plans d’action nationaux pour l’emploi, la Commission vient d’approuver, le 25 février dernier, son rapport annuel sur lasituation économique. Toutefois, comme le «Rapport sur la convergence» basé sur les résultats des Etats membres candidats à l’Euro sera prêt le 25 mars,le rapport annuel économique n’a pas pris le risque d’anticiper les résultats relatifs aux «critères de Maastricht». C’est pourquoi il a étérebaptisé «Croissance et Emploi dans le cadre de stabilité de l’UEM»1. Il présente les «réflexions» de la Commission en vue des GrandesOrientations de Politique Economique (dites GOPE), qui seront arrêtées au Conseil européen de Cardiff de juin. Il est destiné à être débattu au sein desEtats membres et du Parlement européen.
Dans son rapport, la Commission analyse notamment certaines options stratégiques possibles en faveur de l’emploi.
> L’élargissement de l’échelle des salaires: selon la Commission, des réductions importantes (de l’ordre de 20 à 30%) à l’extrémitéinférieure de l’échelle des salaires pourraient créer de nouvelles possibilités d’emploi, dans des activités qui ne sont pas viables à des niveaux derémunération plus élevés. Mais la Commission indique tout de même que ce type de politique est inapplicable en Europe, parce qu’il aggraverait lesinégalités et l’exclusion sociale en créant une classe de «pauvres bien qu’ayant un emploi».
> La réduction des coûts non salariaux sur l’emploi : la Commission indique que, dans la plupart des pays, les cotisations de sécurité sociale représentent laplus grande partie des charges. Selon le rapport, une réduction de ces coûts, ciblée sur les bas salaires, faciliterait la création d’emplois et ce sans diminution desrémunérations nettes.
> La réduction du temps de travail : la Commission considère qu’une réduction massive, généralisée et obligatoire du temps de travail poserait en pratiquede nombreux problèmes, notamment pour la compétitivité des entreprises, surtout dans le cas où les salaires réels ne seraient pas «ajustés à labaisse». Le rapport préconise plutôt des réductions spécifiques du temps de travail, à négocier entre partenaires sociaux au niveau des entreprises.
Présentant le rapport devant la Commission économique du Parlement européen, l’après-midi du 25 février, Yves-Thibault de Silguy, commissaire chargé desaffaires économiques, financières et monétaires, a conclu son allocution par ces termes : «Il n’y a pas de solution miracle pour éradiquer le chômage. Ilfaudra du temps et de la persévérance, ainsi que des solutions pragmatiques et négociées entre les partenaires sociaux. Mais il faut surtout conduire des politiquesglobales, cohérentes et déterminées. Un patchwork de réformes ne constitue en rien un palliatif à l’absence de politiques !»
1 Réf.: COM (98) 103. Ce rapport n’est pas encore publiquement disponible. Il a été rédigé au sein de la DG II, direction C1, M. Deroose, rue de la Loi 200 à1049 Bruxelles, tél. : 02/299 43 75.
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