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Regard critique · Justice sociale

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"La Commune de Schaerbeek crée un réseau de prévention de la récidive"

08-10-2001 Alter Échos n° 106

En septembre 2000, Taminout Essaidi, échevine de la commune de Schaerbeek, décide de créer le Re.P.R. (Réseau de prévention à la récidive)1. Ceprojet, financé par le Fonds fédéral pour la politique des grandes villes, est le premier en Communauté française à s’occuper du problème de larécidive. La spécificité du projet est de suivre intra-muros et extra-muros les prisonniers schaerbeekois. Nous recherchons tous les Schaerbeekois actuellementincarcérés en Belgique et nous leur proposons un soutien psychologique et une aide dans leur recherche de formation et/ou de travail quand ils sortiront de prison. Nous travaillonsuniquement à la demande des détenus et de leurs familles et non à la demande de la maison de justice, explique Frédéric Legros, agent communal et éducateur.Un des aspects importants de cette démarche est de travailler en tenant compte du milieu d’origine, de la culture et de la religion de la famille. En prison, les membres des servicespsychosociaux internes ne connaissent pas la langue, ni la culture des prisonniers.
Un accompagnement de première ligne
Un des buts du service communal est d’assumer un accompagnement de première ligne dans les institutions pénitentiaires et de faire office de relais afin d’optimiser letravail en réseau. Ils collaborent avec les prisons de Huy, Andenne, Lantin, Forest, Saint-Gilles, Namur, Saint-Hubert, la mission locale de Schaerbeek, l’asbl APRES, l’ADEPPI, leSAJ (service d’aide aux justiciables), les éducateurs de rue… Il n’y a pas de concurrence entre nous, nous sommes tous au service de la population schaerbeekoise.
Le rôle du Re.P.R est de prendre en compte toutes les attentes du prisonnier et de lui proposer une formation adaptée pour que le plan de réinsertion professionnellefonctionne.
Il faut savoir qu’il est quasiment impossible pour un jeune détenu de se réinsérer seul dans la société, car à l’intérieur de la prison ildoit trouver une formation, un revenu, un logement et ces démarches doivent être effectuées lors de ses rares congés pénitentiaires. Une autrespécificité est de soutenir et d’être disponible pour la famille des détenus.
Diminuer le taux de récidive : aussi le rôle des communes
Il est difficile pour l’instant de tirer un bilan de ce projet : d’abord parce que cette cellule communale ne travaille que depuis le mois de janvier avec les prisons; ensuite larécidive n’est pas toujours due à un acte délictueux. En effet, certains anciens détenus schaerbeekois ne suivent pas correctement la procédure administrativeou ne se présentent pas au rendez-vous avec l’assistant de justice. Un cas récurrent est celui du détenu prenant n’importe quelle formation dans le seul but de sortirde prison, dans un premier temps il s’y rend puis abandonne cette formation car il n’y trouve aucun intérêt, l’équipe de la cellule communale intervient enréorientant cette personne et lui apporte un accompagnement. Trop souvent, les anciens détenus perçoivent les assistants de justice ou les représentants de l’ordrecomme une menace et une épée de Damoclès perpétuellement au-dessus de leur tête, complète Frédéric Legros.
Actuellement, la cellule travaille avec un tiers des Schaerbeekois emprisonnés et émet le vœu de sensibiliser les autres communes en Communauté française àsuivre leur action, car, selon la cellule, un service communal se doit de prendre en compte cette problématique et de faire diminuer le taux de récidive.
1 Re.P.R., permanence du lundi au vendredi en matinée, avenue Albert Giraud, 81 à 1030 Bruxelles, tél. : 02 243 05 90. Info sur le Re.P.R auprès de Taminount Essaidi,échevine de la Prévention, de l’Intégration sociale et de la Solidarité. Tél. : 02 245 82 85.

Baudouin Massart

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