Les communes auront leur rôle à jouer dans le parcours d’accueil des primo-arrivants. Les centres régionaux d’intégration collaborent activement avec celles-ci. Mais au-delà de la volonté d’accueillir, les communes auront-elles toutes les moyens de leurs ambitions ?
Début 2012, la Fédération des CRI (Discri) lançait le projet « Parcours d’intégration des primo-arrivants ». Soutenu par le Fonds européen d’intégration (FEI) et la Région wallonne, ce projet-pilote offre aujourd’hui des pistes intéressantes pour la mise en place du futur parcours d’accueil pour primo-arrivants. Le groupe de travail du Centre régional d’action interculturelle du Centre (Ceraic) s’est penché sur le volet accueil/orientation — appelé aussi bilan social. Il a invité, au passage, les CRI de Mons et de Charleroi à se joindre à l’expérience.
« Les communes ne collaborent pas toutes de la même manière, nous confie Françoise Rondeau1, la directrice du Ceraic. Cela dépend du dialogue qui prévaut. On doit se battre un peu pour trouver les bonnes communes. Les communes où cela marche le mieux sont souvent celles où les PCS – projets de cohésion sociale – s’investissent. Charleroi a profité de l’opportunité pour réactiver son service de médiation interculturelle. A Chapelle-lez-Herlaimont, le PCS fait office de bureau d’accueil. Et c’est l’agent communal du service de population étrangers qui s’en charge. » Manage, pour sa part, a envoyé des convocations écrites. Quant à La Louvière et à Mons, elles devraient bientôt suivre.
Une question de moyens
« Toutes les communes n’ont pas embarqué dans le projet-pilote, car elles attendent le décret », explique Anne De Vleeschouwer, en charge de la coordination Bilan social au Ceraic. De plus, certains services population sont confrontés à un manque d’effectifs et, pour ne rien arranger, l’ensemble de ces services ont été mobilisés sur les élections communales 2012. Ajoutons enfin à cela qu’il faut déjà compter une demi-heure pour expliquer le parcours d’accueil à une personne. Le contrôle et la sanction, qui relèvent des communes, risquent donc de prendre du temps.
A l’autre bout de la Wallonie, le CPAS de Liège, lui, semble fin prêt à remplir son rôle. « Nous réfléchissons depuis trois ans à la mise en place d’un ‘guichet d’accueil' », insiste Geoffrey François, chef de cabinet du président du CPAS, Claude Emonts2. Mais le modèle liégeois veut aller plus loin que le parcours repris dans le décret, si on a la possibilité et les moyens de le faire. A côté des modules d’insertion socioprofessionnelle, de français langue étrangère et de citoyenneté, le CPAS souhaiterait créer des modules axés sur la santé, le logement, les démarches administratives. » Mais ici aussi, cela dépendra des moyens.
• le Ciré et son bureau d’accueil pour primo-arrivants à Ixelles,
• le Centre régional d’intégration de Charleroi,
• Couleur Café de Malmedy.
« La question des publics visés a d’abord été au centre des échanges de questions, qui sont bien vite devenues des débats. Le public touché semble à ce stade être en toute grande majorité des ressortissants de pays du sud qui ont abouti dans une procédure de regroupement familial », écrivions-nous alors sur le fil d’infos d’Alter Echos (« Primo-arrivants : questions des praticiens de l’accueil », 12.12.2012). Une partie des débats ont également fait l’objet d’interviews vidéos.
Par ailleurs, un cahier Labiso3 (www.labiso.be) reprend de manière approfondie les pratiques très diversifiées de plusieurs projets de terrain.
1. Ceraic :
– adresse : rue Dieudonné François, 43 à 7100 Trivières
– tél. : 064 23 86 56
– courriel : ceraic@swing.be
– site : http://www.ceraic.be
2. CPAS de Liège :
– adresse : place Saint-Jacques, 13 à 4000 Liège
– tél. : 04 220 58 11
– site : www.cpasdeliege.be
3. Cahier Labiso n°143 :
– « Primo-arrivants. Les parcours d’accueil avant l’heure »
Aller plus loin
Alter Echos n° 309 du 06.02.2011 : https://www.alterechos.be/index.php?p=sum&c=a&n=309&l=1&d=i&art_id=20949 Sambreville, toujours à l’écoute des primo-arrivants