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Regard critique · Justice sociale

La CSC part en guerre contre la précarité énergétique

Alors que les chantiers de la première alliance emploi-environnement viennent d’être lancés, le syndicat chrétien réclame plus de social dans la politique deréhabilitation des logements.

23-05-2010 Alter Échos n° 295

Alors que les chantiers de la première alliance emploi-environnement viennent d’être lancés, le syndicat chrétien réclame plus de social dans la politique deréhabilitation des logements.

Quelques jours après le lancement des chantiers de la première alliance emploi-environnement, la CSC1 conviait les journalistes dans un appartement des Comognes de Jambes,en périphérie de Namur. Nous nous retrouvons donc chez Brigitte, dans un deux chambres qui a la particularité d’être un logement social… énergivoreà souhait ! Le chauffage est électrique, les doubles vitrages datent des années ’60, un pont thermique – en l’occurrence une dalle de béton qui séparechaque étage – fait circuler le froid et, enfin, les murs extérieurs sont de simples cloisons en contre-plaqué.

L’endroit était donc idéal pour la CSC, qui présentait ce jour-là ses positions en matière de lutte contre la précaritéénergétique. Les représentants du syndicat chrétien soulignent d’emblée leur soutien à l’alliance emploi-environnement, qui veut œuvrerà la création d’emploi via les améliorations énergétiques et environnementales du bâtiment. Non seulement la CSC soutient, mais elle a aussidécidé de s’y investir et veut que ce projet fasse disparaître les difficultés auxquelles les plus démunis doivent faire face en matière de consommationd’énergie.

Pour ce faire, le syndicat chrétien souhaite que l’alliance emploi-environnement agisse en priorité selon cinq axes :
• optimiser les moyens, « un résultat maximum par euro investi » : pour allouer au mieux le budget prévu (près de 280 millions d’euros sur lalégislature), il est nécessaire d’établir des priorités, des degrés d’urgence, qui doivent aller à la fois dans le sens del’efficacité énergétique et de l’équité sociale ;
• améliorer massivement l’isolation des bâtiments et, surtout, adopter une approche collective et non individuelle ;
• viser l’équité sociale en affichant clairement une série d’objectifs sociaux à côté des objectifs environnementaux ;
• faire émerger une filière de la construction durable et des éco-matériaux ;
• affiner les normes et les primes.

Ce dernier point cible notamment les primes à l’isolation (dont nous avions interrogé la dimension sociale dans Alter Échos nº 290 :  » Primes à l’isolation : vraiment sociales ? « ).La CSC prône, pour leur attribution, une modulation des primes en fonction des revenus – ce qui est déjà le cas dans une certaine mesure – et voudrait voir mis enplace un système basé sur des barèmes plutôt qu’un plafonnement en fonction du revenu.

Quid des moyens et du temps ?

Sur le terrain, on s’accorde à dire que tout cela est bien beau, mais qu’il faut des moyens ! Le Foyer jambois, gestionnaire de l’appartement que nous avons visitéet considéré comme un bon élève en matière de logements sociaux, détient près de 1 500 logements. Il poursuit une politique constanted’entretien et de rénovation de son patrimoine dotée de 600 000 à 700 000 euros par an, selon Marie-Luce Cavrenne, sa directrice-gérante.

Cette dernière souligne par ailleurs que trois cent soixante logements sont déjà passés du chauffage électrique à un système au gaz et que le PEI(programme d’investissement exceptionnel) doit permettre de faire de même pour quatre cent cinquante à cinq cents autres logements.

On le voit, les montants à investir sont de taille. Sans compter qu’il faut, pour effectuer ces investissements, en passer par des procédures de marché public puisassurer la gestion et la programmation des travaux. Toutes choses qui requièrent du temps et du personnel.

Et Marie-Luce Carvenne de relever, d’une part, que l’offre de logements publics est aujourd’hui insuffisante pour répondre à la demande et, d’autre part, quebon nombre de logements privés sont sensiblement moins équipés que l’habitat social.

1. CSC-Bâtiment et industrie :
– adresse : rue de Trèves, 31-33 à 1040 Bruxelles
– tél. : 02 285 02 11
– site : www.csc-batiment-industrie.be

Arnaud Gregoire

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