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Regard critique · Justice sociale

La Febisp descend dans la rue…

Mi-décembre, la Febisp manifestait dans les rues de Bruxelles pour faire entendre sa voix. Au programme : les moyens alloués au secteur et les lourdeurs du travail administratifdemandé aux différentes structures.

23-01-2011 Alter Échos n° 308

Mi-décembre, la Febisp1 manifestait dans les rues de Bruxelles. But de l’opération : faire entendre la voix de la fédération sur une série dequestions relatives aux moyens alloués au secteur ou aux lourdeurs du travail administratif demandé aux différentes structures.

Un peu plus de six cents personnes (quatre cent cinquante selon la police) ont défilé, le 14 décembre dernier, dans les rues de Bruxelles à l’appel de laFédération bruxelloise des organismes d’insertion socioprofessionnelle et d’économie sociale d’insertion (Febisp) afin de faire passer le message suivant : les organismes d’ISPou d’économie sociale d’insertion croulent aujourd’hui sous le poids du travail administratif qu’elles doivent fournir dans leur quête de financement ; un financement par ailleursfortement influencé par cette situation chaotique. « L’ISP a été construite sur différentes logiques [NDLR de financement] qui formaient au début unensemble clair et cohérent, explique à ce propos Georges Bernaerts, président du conseil d’administration de la Febisp. Or aujourd’hui, chaque pouvoir subsidiant retravaille lespièces de ce puzzle selon ses propres exigences. Devant combiner différents délais, des rentrées de pièces justificatives différentes, les organismes ont deplus en plus de mal à suivre. Sans parler également des prescrits, que ce soit par rapport à Actiris ou à Bruxelles Formation. Nous passons plus de temps àjustifier ce que nous faisons qu’à travailler. »

Conséquence de cette situation : les organismes se trouveraient aujourd’hui dans une situation d’insécurité chronique, marquée notamment par une paupérisation dusecteur. « Beaucoup de structures ont des retards de paiement auprès de l’ONSS, continue Georges Bernaerts. Il y a un problème de prévisibilité des paiements,les mécanismes de financement actuels font peser une grave menace sur le secteur. »

Pas encore de réponse

Dans ce contexte, le cortège du 14 décembre est passé par une série de cabinets concernés par cette problématique. Emir Kir (PS), ministre Cocof de laFormation, Benoit Cerexhe (CDH), ministre de l’Emploi et de l’Economie sociale de la Région de Bruxelles-Capitale, Charles Picqué (PS), ministre-président de la Région deBruxelles-Capitale, ou encore Christos Doulkeridis (Ecolo), ministre-président de la Cocof, en charge notamment du Budget. S’il s’agissait pour la Febisp de leur faire part desinquiétudes mentionnées plus haut, d’autres messages leur ont également été transmis. « Nous demandons également de prendre davantage enconsidération le secteur de l’ISP lors de la mise en place de nouvelles politiques, continue notre interlocuteur. Pour ce qui concerne l’économie sociale, si nous reconnaissons que leministre [NDLR Benoit Cerexhe] a fait beaucoup d’effort ces dernières années et qu’il y a eu effectivement une hausse des moyens alloués au secteur, il se fait qu’on continueà agréer des structures à l’heure actuelle alors qu’il n’y a pas de garanties sur les moyens. Nous demandons, de plus, à être entendus dans le cadre de larédaction de la nouvelle ordonnance concernant l’économie sociale. » Un dossier sur lequel Alter Echos reviendra.

Si l’ensemble des ministres semble s’être montré à l’écoute, Pierre Devleeshouwer, directeur de la Febisp fait remarquer qu’aucun d’entre eux n’a à ce jourdonné de « retour » à la Febisp, si ce n’est Emir Kir qui semble avoir fait de la simplification administrative un de ses nouveaux chevaux de bataille. Rappelonsque dans Le Soir  du 15 septembre 2010, le ministre annonçait un accord de principe avec son collègue Benoît Cerexhe dans l’idée d’aboutir àterme à un guichet unique Région/Cocof. « Je souhaite qu’on arrête de créer des métiers de subsidiologues, avait-il déclaré. Il fautsoulager nos opérateurs sur le plan administratif pour que leur temps de travail soit davantage consacré à la formation stricto sensu. »

1. Febisp :
– adresse : Cantersteen, Galerie Ravenstein, 3 bte 4 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 537 72 04
– courriel : secretariat@febisp.be
– site : www.febisp.be

Julien Winkel

Julien Winkel

Journaliste

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