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La FGTB se penche sur les « salariés pauvres »

Selon une étude de la FGTB1 présentée ce 22 avril, de plus en plus de travailleurs pauvres n’arrivent plus à débourser pour les extras etdevenir propriétaires. Le syndicat socialiste réclame des mesures.

25-04-2008 Alter Échos n° 250

Selon une étude de la FGTB1 présentée ce 22 avril, de plus en plus de travailleurs pauvres n’arrivent plus à débourser pour les extras etdevenir propriétaires. Le syndicat socialiste réclame des mesures.

Les travailleurs se paupérisent et ce phénomène touche, selon la FGTB, 20 % des travailleurs. « C’est une nouvelle catégorie qui se développe de plusen plus », a expliqué Anne Demelenne, secrétaire générale du syndicat socialiste. Ces travailleurs arrivent tout juste à satisfaire leurs besoins primaires etne peuvent pratiquement rien dépenser pour leurs loisirs ou vacances ou encore, plus important, acheter un bien immobilier. Ce phénomène est particulièrementdéveloppé dans le secteur « public/non marchand » et chez les travailleurs âgés. La syndicaliste estime par ailleurs que la précarité des contrats offerts et laflexibilité à outrance, particulièrement chez les jeunes, favorisent cette paupérisation.

Les chiffres avancés par l’étude réalisée par Dedicated Research auprès d’un échantillon de 1 007 personnes sont parlants : près d’unactif sur deux (47 %) estime que son pouvoir d’achat est en baisse par rapport à l’année dernière. À peine 33 % des sondés estiment que leur pouvoir d’achat estresté stable contre 7 % qui pensent qu’il a fortement augmenté. 51 % des travailleurs belges ont des difficultés financières et 37 % d’entre-eux ne peuvent pas mettre uneuro de côté. Et le temps du salaire unique est définitivement révolu pour les ménages car près d’un travailleur sur deux juge indispensable que deuxsalaires soient la règle. « C’est surtout vrai chez les jeunes, explique Anne Demelenne. Seuls 15 % des moins de trente ans affirment gagner assez d’argent pour subvenir auxbesoins du ménage. »

Ajoutons que, d’après l’enquête, environ un tiers des sondés ont des difficultés à assurer les coûts d’éducation de leurs enfantset n’arrivent pas à économiser, un quart des actifs ne peuvent pas devenir propriétaires, et qu’enfin, 18 % des Belges ne partent en vacances qu’une fois paran. Pourtant, « travailler plus pour gagner plus », ne semble pas être le remède à l’amélioration du pouvoir d’achat. Si 61 % des travailleurs effectuent desheures supplémentaires, à peine 6 % d’entre eux en font un choix personnel pour toucher plus d’argent.

Le Crioc également sollicité

Parallèlement, la FGTB a demandé au Centre de recherche et d’information des organisations de consommateurs (Crioc) de réaliser une enquête sur la consommation desménages à revenu modeste2 (1 000 euros nets maximum par personne). Selon l’étude, ces personnes vivent sous une pression commerciale, sont moins informéessur ce qu’elles consomment et achètent des produits de moins bonne qualité. « Par exemple, parmi les consommateurs à revenus modestes, deux personnes sur troispensent erronément que le prix du l’eau du robinet est plus élevé que celui de l’eau en bouteille », expose Marc Vandercammen, le directeurgénéral du Crioc.

Bref, la FGTB annonce déjà que la thématique des plus pauvres sera sur la table des négociations lors du prochain dialogue interprofessionnel. Elle a demandéà nouveau une baisse de la TVA sur le gaz, l’électricité et le mazout, un crédit social de 40 à 80 euros pour les bas revenus, un contrôle des prix, unblocage des loyers, la liaison des allocations sociales au bien-être, le recours au tiers-investisseur et plus de places d’accueil pour les enfants, accessibles, y comprisfinancièrement.

Le PS a immédiatement réagi, assurant « partager le constat » des dirigeants de la FGTB. Les socialistes rappellent dès lors les engagements pris lors de laformation du gouvernement, dont une hausse du salaire poche des travailleurs, une augmentation du salaire minimum et des pensions, ainsi que la mise en place d’un observatoire des prix. Ilsrappellent néanmoins aussi la nécessité d’une prudence budgétaire.

1. FGTB
– adresse : rue Haute, 42 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 506 83 65.
Dossier de presse téléchargeable à l’adresse suivante :
www.fgtb.be/code/fr/fram004.htm

2. Crioc :
– adresse : Paepsem Business Park, bd Paepsem, 20 à 1070 Bruxelles
– tél. : 02 547 06 11
– courriel : info@crioc.be.
L’étude complète peut être téléchargée à l’adresse suivante :
www.oivo-crioc.org/…

catherinem

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