Le nouveau gouvernement grec annonce la fermeture des centres fermés pour étrangers. Une décision à contre-courant dans une Europe qui utilise à une large échelle la détention des migrants.
La Grèce sera-t-elle le premier État de l’Union européenne à en finir avec les centres fermés pour étrangers? C’est en tout cas l’engagement qu’a pris Yannis Panousis, le tout nouveau ministre en charge de l’ordre public, en visitant, samedi 14 février, le centre d’Amygdaleza.
Sa sortie médiatique intervenait au lendemain du suicide d’un étranger sans papier pakistanais. La même semaine, deux autres migrants avaient péri pendant leur détention.
Les conditions de vie dans ces centres sont régulièrement dénoncées. Ainsi que les possibilités d’être détenu pour une durée illimitée. D’Amnesty International à Human rights watch en passant par les Nations Unies, les critiques n’ont fait que pleuvoir ces dernières années au sujet de l’accueil qui était réservé aux migrants en Grèce, et particulièrement en détention.
Aujourd’hui, un engagement est pris par le nouveau gouvernement grec. Reste à voir comment celui-ci sera tenu concrètement et quelles seront les réactions des autres États européens.
Rappelons qu’en Europe, l’utilisation de centres fermés pour étrangers est très fréquente, comme on peut le voir sur cette carte du site «close the camps», réalisée par le réseau Migreurop. Les centres constellent le continent. Pour beaucoup d’États ils constituent un élément clé d’une politique dissuasive à l’égard des migrants. Parions qu’ils verront d’un mauvais œil la décision grecque.
En Belgique les six centres fermés sont bel et bien ouverts. Le programme des prochaines années, selon l’accord de gouvernement, c’est «l’extension» des centres fermés. On annonce par exemple le retour des familles avec enfants en détention.