Officiellement, le nouveau plan d’activation du gouvernement flamand concerne tous les immigrants d’Europe centrale et orientale. Mais il semble bien taillé sur mesure pour les Roms.
Le plan, baptisé Plan d’action flamand 2012 pour les immigrants d’Europe centrale et de l’Est (Roms), a été présenté le 15 novembre dernier par les deuxministres concernés : Geert Bourgeois (N-VA), en charge des parcours d’intégration (« Inburgering »), et Freya van den Bossche (SP.a), qui détient leportefeuille de la Politique des grandes villes. Le plan comprend une quarantaine de mesures qui s’inscrivent dans divers pans de la politique régionale.
Le volet le plus concret devrait être l’engagement, d’ici l’été prochain, de quinze médiateurs de quartier pour aider à régler les problèmes decoexistence qui peuvent se poser à l’échelle locale. Ceux-ci seront mis en place dans les quatre villes qui comptent les plus grandes populations de Roms : Anvers, Gand,Saint-Nicolas et Bruxelles. Les autres villes et communes identifiées comme comptant un groupe significatif de Roms sont Tirlemont, Diest, Tamise et Heusden-Zolder. Un budget de 3 millionssera dégagé au cours des quatre prochaines années (750 000 euros par an) pour ces médiateurs. Selon Freya van den Bossche, leur rôle sera à la fois defaire en sorte que les communautés roms respectent les règles de la vie en société (éviter les problèmes de voisinage), mais aussi de veiller à cequ’elles ne soient pas victimes de certains abus, par exemple de la part de marchands de sommeil. Pour cette dernière tâche, les médiateurs travailleront en collaboration avecl’inspection du logement.
Activation
Mais pour l’essentiel, ce plan s’articule autour du concept d’activation. Les Roms sont environ trente mille en Belgique, dont la moitié en Flandre. Leur nombre n’est donc pas siimpressionnant, mais sa croissance est exponentielle et il pourrait bien doubler d’ici deux ans. L’élargissement de l’Union européenne et dans un second temps l’ouverture dumarché du travail ont notamment attiré en Belgique des personnes originaires de Bulgarie, de Roumanie, de Hongrie et de Slovaquie : quatre pays qui comptent historiquement unelarge population de Roms, laquelle a fait et fait encore, dans des proportions diverses, l’objet de discriminations spécifiques.
Dans ce contexte, selon les deux ministres, les Roms suivent au départ une stratégie de survie et restent dans une spirale de dépendance s’ils ne bénéficient pasd’une politique d’activation. L’idée du plan est de tenter d’intégrer les Roms à la société et au monde du travail en les dirigeant vers des fonctions critiques. Entant que citoyens de l’Union européenne, les Roms n’ont légalement droit qu’à un séjour de trois mois, après quoi ils doivent prouver qu’ils n’émargent pasà la sécurité sociale. Dans l’optique du plan, l’avenir professionnel des Roms ne se situe pas nécessairement en Belgique. Le gouvernement flamand compte par exempleexercer des pressions sur les pays d’origine des immigrants pour qu’ils modifient leurs politiques discriminatoires de manière à rendre l’exil moins tentant. Il compte aussientreprendre des actions dans ces mêmes pays pour y « rectifier les attentes irréalistes des candidats à l’immigration ».
En Région flamande, les parcours d’intégration sont obligatoires pour les primo-arrivants mais pas pour ceux d’entre eux qui sont originaires d’un pays de l’Union européenne.Néanmoins, le gouvernement va tenter d’inciter le plus grand nombre possible de Roms à apprendre le néerlandais. Des mesures seront prises pour tenter de faire prendre le cheminde l’école au plus grand nombre possible d’enfants Roms mais aussi pour les maintenir en classe et pour impliquer le plus possible leurs parents dans leur scolarisation.
d’après De Morgen et De Standaard