C’est Ostende qui détient, de loin, le – peu enviable – record de l’absentéisme scolaire selon le Stadsmonitor 2008. Par contre, Anvers a pris leschoses en main.
En 2007-2008, à Ostende, 2,6 % des élèves du secondaire ont régulièrement séché les cours, c’est-à-dire qu’ils ontaffiché plus de 30 jours d’absence injustifiée sur l’ensemble de l’année scolaire. Cinq ans auparavant, le pourcentage n’était que de 0,6 %.Pour Steven Lapauw, de l’asbl Arktos, laquelle lutte contre le phénomène dans toute la Flandre via des centres de formation, « Ostende connaît lesmêmes problèmes que les grandes villes mais dans celles-ci, on investit bien davantage pour résoudre les problèmes. Les projets de quartier reçoivent trop peu desoutien à Ostende, et il y a aussi un problème de sous-effectifs au sein de la police qui fait qu’ils n’ont pas assez de policiers pour partir à la recherche desjeunes ou aller les chercher chez eux. De ce fait, le suivi des dossiers laisse à désirer. » Depuis février toutefois, les écoles, les centres de guidance pourélèves (CLB) et Arktos travaillent ensemble pour tenter de remotiver ceux qui sèchent le plus les cours, en évitant tout recours à la justice. Trop tôt biensûr pour évaluer les résultats de ce changement de cap.
De l’envoi de SMS au placement provisoire…
À Anvers, par contre, le nombre de « brosseurs » est en légère baisse. Plus de la moitié d’entre eux sont dans l’enseignement professionnel enalternance, certains parmi eux étant majeurs et n’étant donc plus soumis à l’obligation scolaire. Depuis 6 ans, ceux qui dépassent dix demi-joursd’absences injustifiées sont fichés dans un registre central par le Centraal Meldpunt voor Risicojongeren (CMP), une mesure qui fait partie d’un plan global de suivide l’absentéisme. Mais pour Sofie Van de Velde, fonctionnaire municipale en charge du problème, il est essentiel de ne pas attendre d’en arriver là pour prendre encharge le cas d’un élève. « Certaines écoles utilisent un système d’envoi de SMS aux parents lorsque leur enfant ne se présente pas auxcours. Il faut aussi, selon elle, que les enseignants soient intégrés au processus. Et que lorsqu’un élève ne s’est pas présenté au cours,ceux-ci aient un entretien avec lui à ce propos dès le cours suivant. Pour les cas les plus problématiques, le CMP a des accords avec la brigade Jeunesse et le parquet Jeunesse.Avec l’école et le CLB, le CMP détermine au cas par cas le type de suivi le plus adapté. Une fois fichés, les « brosseurs » seront suivis tout au long de leur parcoursscolaire. Pour les cas les plus difficiles, une table ronde avec tous les intéressés peut être organisée. L’approche n’est pas nécessairement tout endouceur : la confrontation peut être rude. Pour certains, un passage par le tribunal de la Jeunesse peut même être nécessaire, avec, par exemple, un séjour decourte durée au Centre de Mol. » Mais pour elle, « plus de répression n’est pas la solution ». Il est exceptionnel que les parents refusent de collaborer,et les stages parentaux sur une base volontaire sont une formule qui fonctionne très bien, « parce que les parents sont souvent désemparés. » Les stagesutilisent une méthode au cas par cas et d’un niveau accessible au plus grand nombre.
En Flandre, l’importance de la lutte contre le phénomène de l’absentéisme apparaît de plus en plus comme une évidence à tous. À Gand,par exemple, le phénomène est statistiquement en augmentation mais probablement parce que la ville à décidé, tout comme Anvers de le cartographiersystématiquement. Et pour Kris Van den Bossche, du CLB local : « C’est une priorité à Gand. La police, le parquet et les écoles collaborent de plusen plus étroitement. Tout le monde ici est convaincu qu’absentéisme scolaire et criminalité vont en partie de pair. » Sur l’ensemble de la Région,à la suite d’une circulaire de Patrick Dewael (à l’époque ministre de l’Intérieur fédéral), 143 zones de police sur 196 ont créé unpoint de contact écoles. 48 d’entre elles ont souscrit un accord de coopération.
Enfin, une enquête internationale, réalisée dans 28 pays par Ellen Claes de la KULeuven montre que les écoles peuvent aussi lutter, avec des mesures collectives, contrel’absentéisme. Dans les écoles et les classes où règne un climat positif, et où les parents sont davantage impliqués, l’absentéisme estnettement plus bas. Or beaucoup d’écoles ont encore tendance à voir le problème comme étant strictement d’ordre individuel.
D’après De Morgen et De Standaard.