Un décret de la députée Katrien Schrijvers, mais qui a l’aval de toute la majorité, prévoit plusieurs mesures en ce sens dont certaines pourraient entrer en vigueur dès l’année prochaine.
C’est écrit dans l’accord gouvernemental de la coalition CD&V/SP.A/N-VA de Kris Peeters : les familles d’accueil doivent être la solution privilégiée pour tous les jeunes enfants en difficulté familiale. A plus que la mi-législature, la majorité a décidé de prendre le taureau par les cornes et la proposition de décret de la députée régionale Katrien Schrijvers (CD&V), spécialiste de la question, ne devrait pas tarder à être votée. Que contient-elle ?
En premier lieu, le fait que les juges de la jeunesse devront dorénavant motiver leurs décisions quand elles ne vont pas dans le sens de ce type de placement. Mais dans la situation actuelle, la pénurie de familles d’accueil pourrait constituer un motif suffisant. C’est pourquoi l’idée sous-jacente est avant tout de renforcer le statut de ces familles par tous les moyens possibles.
Inventaire
– Toutes les familles d’accueil auront droit au tarif le plus favorable en matière d’accueil à l’enfance, quels que soient leurs revenus. « Le coût ne doit pas être un obstacle pour les personnes qui veulent se proposer comme famille d’accueil. Or c’est malheureusement souvent le cas. Si vous recevez 15 euros par jour pour accueillir un enfant et que vous en avez déjà pour 25 euros par jour rien que pour payer la crèche, ce n’est pas très encourageant », explique Katrien Schrijvers. Autre mesure qui va dans le même sens : les enfants placés auront désormais droit à des allocations d’études.
• Il sera dorénavant possible de combiner le placement avec d’autres formes d’aide. Ainsi, un enfant pourra par exemple séjourner en internat la semaine et être en famille d’accueil le week-end. Il pourra aussi bénéficier d’une médiation familiale tout en étant accueilli au sein d’une famille.
• Pour les enfants âgés de plus de douze ans, le placement sera reconsidéré tous les trois ans et non plus chaque année, ce qui constituait une source de stress pour tout le monde, selon Katrien Schrijvers.
• Les services de placement eux-mêmes feront l’objet d’une grande réorganisation. Actuellement, il existe vingt-quatre organismes différents qui placent environ 5 000 enfants par an en Flandre et le font selon quatre systèmes différents. Selon la proposition de décret, les services seront regroupés par province et chacun des cinq services ainsi créés pourra proposer tous les types de solutions possibles. Y compris pour les jeunes les plus difficiles, ceux qui souffrent d’un handicap, et même pour ceux qui présentent des problèmes psychiatriques, comme cela se fait depuis toujours à Geel dans la Campine anversoise. « Nous voulons que l’offre soit identique dans chaque province », explique Katrien Schrijvers, qui espère aussi que l’adéquation des enfants avec les parents d’accueil sera d’autant plus facile à réaliser que l’on travaillera à plus grande échelle. Enfin, ces mêmes services provinciaux auront également pour tâche d’évaluer les familles candidates.
Normalement, cette proposition de décret devrait encore être approuvée avant les vacances parlementaires, auquel cas les mesures proposées pourraient entrer en vigueur dans le courant de 2013.
Enfin, le CD&V souhaite également améliorer le statut des parents d’accueil (en termes d’autorité sur les enfants par rapport à la famille d’origine et de clarté sur la répartition des prérogatives entre les deux parties), mais il s’agit là d’une matière fédérale. Le député Raf Terwingen a déposé une proposition de loi en ce sens à la Chambre.
D’après De Morgen et De Standaard