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La formation en alternance s'oriente vers une réforme du statut des jeunes

La formation en alternance en Communauté française se trouve-t-elle à un tournant ? Caractérisé par de fortes différences au niveau du statut des jeunesselon que ces derniers soient inscrits dans un Centre de formation en alternance (Cefa) ou auprès des organismes de formation des classes moyennes, le secteur pourrait se voir prescrire uneuniformisation de ce statut. But de l’opération : éviter la concurrence entre les opérateurs et revaloriser une filière souvent déconsidérée.

09-05-2008 Alter Échos n° 251

La formation en alternance en Communauté française se trouve-t-elle à un tournant ? Caractérisé par de fortes différences au niveau du statut des jeunesselon que ces derniers soient inscrits dans un Centre de formation en alternance (Cefa) ou auprès des organismes de formation des classes moyennes, le secteur pourrait se voir prescrire uneuniformisation de ce statut. But de l’opération : éviter la concurrence entre les opérateurs et revaloriser une filière souvent déconsidérée.

Sujet générant de nombreuses supputations depuis plusieurs années, la création d’un statut unique pour les jeunes suivant une formation en alternance pourraitfinalement voir le jour. Une note d’orientation a en effet été déposée à ce sujet lors du dernier gouvernement conjoint Région wallonne-Communautéfrançaise organisé le 18 avril 2008. Impliquant trois niveaux de pouvoir (la Communauté française pour les Cefa, la Cocof pour le Service formation PME (SFPME) et laRégion wallonne pour l’Institut wallon de formation en alternance et des indépendants et petites et moyennes entreprises (IFAPME), l’initiative devrait bientôt faire l’objet d’unaccord de coopération entre ceux-ci. « Il était temps ! », affirme ainsi Jean-Pierre Landrain, responsable de la cellule Formation professionnelle au cabinet deFrançoise Dupuis (PS), ministre en charge de la Formation professionnelle pour la Cocof1. De par les grosses différences entre les opérateurs de formation enalternance au niveau du statut des jeunes, une certaine concurrence s’était installée entre ceux-ci. »

Des dissemblances importantes existent en effet entre les Cefa et les organismes de formation de classes moyennes, que ce soit au niveau du contrat d’alternance, de l’encadrement ou du «titre » obtenu en fin de parcours. « Le certificat d’apprentissage obtenu à la fin de la formation fournie par les organismes de formation des classes moyennes ne donne, parexemple, pas les mêmes droits en matière d’accès à la fonction publique ou à l’enseignement supérieur que les diplômes et certificats fournis par lesCefa, explique Marie-Christine Vanbockestal, chef de cabinet de Marc Tarabella (PS), ministre wallon de la Formation2. Pour l’encadrement, il existe aussi certaines différencespuisque, par exemple, l’IFAPME compte un délégué à la tutelle pour environ 140 jeunes alors qu’un Cefa bénéficie d’un accompagnateur pour 60 à 70élèves. Enfin, le type de contrat proposé aux jeunes est différent puisque le contrat d’apprentissage du SFPME et de l’IFAPME propose en général quatre jourspar semaine en entreprise contre trois jours pour les Cefa. » Des disparités étranges qui induisent une différenciation de fait entre des jeunes qui, à la base,choisissent pourtant le même secteur d’enseignement, celui de la formation en alternance…

Plus d’homogénéité pour plus de qualité ?

On l’aura compris, la tendance est donc à l’homogénéisation ; une homogénéisation qui a aussi pour but de revaloriser une filière qui, encore aujourd’hui,semble pâtir d’une image négative. « Notre but est de revaloriser la formation en alternance de sorte que celle-ci puisse devenir un choix initial, personnalisé, pour lejeune, et non plus une filière où l’on aboutit un peu par hasard, par dépit, continue Marie-Christine Vanbockestal. Mais pour cela, il faut aussi que nous soyons assurésde la pleine collaboration des partenaires sociaux et notamment des entreprises appelées à accueillir les jeunes. Si ceux-ci arrivent aux portes des entreprises et qu’on leurrépond qu’il n’y a pas de places pour les accueillir, cela ne va pas. » Pour ce faire, les différents intervenants politiques privilégieront la démarchespontanée des entreprises et non l’instauration d’un système de quotas imposés comme cela se fait en Allemagne, par exemple. « Si l’entreprise est capable d’accueillir lejeune, nous souhaiterions qu’elle dise oui. Il s’agit presque d’un engagement moral et ce, même si un système d’incitants est à l’étude », conclut la chef de cabinet.Notons que l’instauration d’un mécanisme de rétribution identique, qui puisse être établi en fonction de la participation et de l’assiduité du jeune et ce, quel quesoit l’opérateur, est également dans les cartons.

Du côté des opérateurs, il est apparemment encore trop tôt pour se prononcer à propos d’un dossier qui en est à ses premiers balbutiements et qui doitencore faire l’objet d’une transcription juridique en bonne et due forme. Affaire à suivre donc.

1. Cabinet de Françoise Dupuis :
– adresse : bd du Régent, 21-23 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 506 33 11
– fax : 02 513 50 80
– courriel : info@dupuis.irisnet.be
– site : www.francoisedupuis.be
2. Cabinet de Marc Tarabella :
– adresse : rue des brigades d’Irlande, 4 à 5100 Namur
– tél. : 081 32 34 23
– courriel : m.tarabella@gov.wallonie.be
– site : http://tarabella.wallonie.be

Julien Winkel

Julien Winkel

Journaliste

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