Le projet Communes jeunes admis existe depuis plus d’un an. Il tente d’associer les communes et les associations de jeunesse autour de projets émancipateurs pour les jeunes.
«Vaincre la diabolisation réciproque entre les associations de jeunesse et les communes.» Comment? «En les faisant collaborer sur des projets jeunesse pas uniquement basés sur le duo prévention/sanction mais qui mettent aussi en place des politiques d’émancipation des jeunes.» Installée à une table sur laquelle trônaient quelques minutes plus tôt les restes du lunch de midi, Antoinette Corongiu, directrice de la Fédération des maisons de jeunes en Belgique francophone (FMJBF), parle du projet Communes jeunes admis lancé le 31 janvier 2013. «Il est important de montrer que le niveau communal peut être un levier pour les politiques de jeunesse», renchérit-elle avant de citer l’exemple de Liège, quatrième commune à avoir reçu le label Communes jeune admis, le 30 avril dernier. Un label reçu après la signature d’une charte impliquant la commune et les 18 maisons de jeunes présentes sur la commune. «La charte comprend neuf axes de travail prioritaires», explique Antoinette Conrongiu.
Un long processus
Avant d’en arriver là, le travail a été long, tout comme pour les trois autres communes labellisées précédemment (voir encadré). Des communes souvent à l’origine des projets. «Il faut tout d’abord s’assurer qu’il existe une volonté conjuguée de la commune et des associations de jeunes de mettre en place ensemble un projet émancipateur. Et il faut également s’assurer que le processus de décision se fasse de manière démocratique. Il ne faudrait pas que l’un des partenaires exploite l’autre», souligne notre interlocutrice. Un point important si l’on connaît la peur récurrente du secteur associatif de se faire «récupérer» par le pouvoir politique. Ce qui arrive parfois. «Il faut justement essayer d’éviter cela. Il faut aussi que le pouvoir communal prenne conscience de la richesse de l’associatif local. Et, a contrario, tenter de contrer la frilosité de certains acteurs du secteur à ce niveau», continue Antoinette Corongiu. Mais comment?
C’est ici que la FMJBF intervient. Son rôle dans ce processus est en quelque sorte de venir «trianguler» la relation et de s’assurer que tout se passe pour le mieux. Un processus qui d’après Antoinette Conrongiu est presque aussi important que la signature de la charte qui vient couronner le travail en commun. Une charte élaborée ensemble et qui change selon les contextes locaux et «de ce que les gens ont envie de faire ensemble».
Et les jeunes dans tout ça?
Pour les jeunes, c’est plus compliqué. Antoinette Corongiu l’admet : la plupart des projets n’associent pas les jeunes en «première ligne». L’initiative se met d’abord en place entre la commune et les associations, avec l’assistance de la FMJBF. «Mais par après, les jeunes sont bien sûr associés au projet», modère-t-elle.
Une fois le projet sur des rails, la Fédération prend ses «distances», même si des comités d’accompagnement se réunissent au moins une fois par an pour faire le bilan. À parler de bilan, la Fédération souhaite-t-elle faire de chaque commune wallonne ou bruxelloise une «commune jeunes admis»? «Non, si cela arrive nous ne ferions plus que cela. C’est la qualité du processus qui nous intéresse», détaille Antoinette Conrongiu qui note que les structures partenaires de la FMJBF – Confédération des organisations de jeunesse, Ligue des familles, Conseil de la jeunesse et Ligue des droits de l’homme – dans ce projet pourraient à terme décider de mettre la main à la pâte dans la gestion du projet. Car, elle nous l’affirme, les «communes jeune admis» sont appelées à durer. Un bilan sera effectué en fin de législature communale. Avant de voir plus loin?
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Braine-le-Comte;
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Spa;
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Ixelles;
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Liège.
À titre d’exemple, le projet de Braine-le-Comte vise la création d’un espace musical dans la maison de jeunes. Plusieurs autres communes seraient en travail dont Flémalle, où les jeunes seraient associés «en direct» à l’élaboration de la charte.