C’est devenu un phénomène très couru par les routards : un peu partout dans le monde, des prisons sont reconverties en hôtels de charme, alliant confort et design avant-gardiste. Dans la baie de San Francisco, pour peu que l’on soit tiré au sort et que l’on puisse délier sa bourse, il est possible de passer un samedi sur l’île d’Alcatraz. Et, après un dîner barbecue, de dormir dans une cellule du célèbre pénitencier, moyennant 1 250 dollars et une à deux heures de travaux d’entretien du parc ou des bâtiments. À Boston, une prison déclarée insalubre en 1973 a été transformée en un hôtel de luxe de 300 chambres, ironiquement baptisé « Liberty ». Le Langholmen de Stockholm, la plus grande prison de Suède jusqu’en 1975, reconvertie en 1989, n’a rien à leur envier. Les cellules offrent tout le confort de chambres modernes, les portes, les verrous et les couloirs ont été laissés en l’état.
Mais c’est bien pour contrer ces images d’Épinal et les mythes qui entourent l’univers carcéral belge que la Fondation pour l’Assistance Morale aux Détenus (FAMD), le Centre d’Action Laïque et l’asbl Artatouille, ont mis en ligne une nouvelle plateforme interactive. L’idée ? « Déconstruire l’image de la prison vue comme un hôtel cinq étoiles », explique Bibiana Giménez de l’asbl Artatouille, active dans la promotion de projets culturels en prison. En proposant des « regards croisés » sur l’univers carcéral, à travers des textes de loi, des constats des instances de contrôle et des créations artistiques, mais aussi des témoignages de détenus.
Le site sejourdereve.be révèle, entre autres qu’en prison, une TV se loue 19 euros par mois, alors que le budget pour la nourriture, correspond à 3,68 euros par personne par jour.