Liège a entamé depuis peu la requalification de la plaine de Droixhe. En rade depuis dix ans, ce chantier doit réintroduire une mixité sociale et fonctionnelle dans cequartier de relégation.
Monstre du Loch Ness, Arlésienne… La requalification de la plaine de Droixhe (1 800 logements sociaux) pointe enfin le bout de son nez. La première tour est en cours dedémolition. La seconde subira le même sort d’ici peu. Les engins ne sont arrivés sur place qu’en avril, deux mois plus tard que prévu, du fait de la faillite d’unentrepreneur. Après les opérations de démantèlement des appartements et de désamiantage de la tour, la démolition proprement dite d’une première toura commencé début octobre. La phase d’abattage des deux tours et de mise à nu des terrains devrait prendre fin en février 2010. Coût : 1,3 million d’euros. Ensuite,on procédera à la création de logements.
Il est difficile de faire le compte du nombre de fois où le début de ce vaste chantier a été annoncé. Urbanisé à partir des années 50, lequartier de Droixhe a vu pousser cinq tours et deux barres de logement, pour ne citer qu’elles. La nécessité de rénover le site est apparue à la fin des années 90.En 1999, la Région, la Ville et le CPAS de Liège, la Maison liégeoise et le Logis social créent la SCRL Atlas pour requalifier le quartier de Bressoux-Droixhe. Les 44millions d’euros initialement prévus ne suffiront pas. Au fil du temps, divers scénarios sont envisagés : vente des tours, démolition partielle, requalification… Lesbâtiments se dégradent et Atlas finit par jeter le gant – faute de moyens – avant sa liquidation. Un partenariat public-privé (PPP) lui succède à partirde 2006 – on estime alors à 180 millions la requalification du site, dont le financement sera assuré à 50 % par les pouvoirs publics. « Cela ne pouvait pasrester un projet public, d’où la création d’un PPP, nous explique-t-on au cabinet de Maggy Yerna, échevine du Logement à la Ville de Liège1. Le projet aété revu dans son ensemble : un périmètre de remembrement urbain a été créé et l’accent a été mis sur la mixité sociale etla mixité fonctionnelle. Quant aux locataires, ils ont été au maximum relogés sur Droixhe quand c’était possible. » Décidé en 2007, ceprojet de remembrement urbain est une première du genre. C’est en effet la première fois qu’on applique ce concept repris dans un décret de 2006 modifiant le Cwatup (Code wallond’aménagement du territoire, de l’urbanisme et du patrimoine). Avantage majeur : il permet de s’écarter du plan de secteur et du plan communal d’aménagement,d’où un gain de temps non négligeable sur le plan administratif.
Démolition-reconstruction
« Aujourd’hui, on procède à la démolition des deux tours « Croix-Rouge » comptant 130 logements chacune, nous dit le cabinet de Maggy Yerna. Ensuite, ce sera le tourdes deux barres du square Micha et de la rue Chainaye. » Au final, la plaine de Droixhe comptera un peu plus de 1 400 logements sociaux et privés – locatifs etacquisitifs. La requalification du site compte trois grands projets :
• Le premier prévoit la construction et la vente de 190 à 200 logements à l’emplacement d’une des cinq tours en cours de démolition. Il s’agiraessentiellement d’immeubles d’un gabarit général de rez +3 ou +4 ;
• Le deuxième projet vise le « maintien de trois des cinq tours existantes et à la construction de nouveaux bâtiments Rez +2 continus le long de l’avenue de laCroix Rouge. Le front de rue abritera 6 000 m2 d’espaces commerciaux ou d’activités socio-économiques. L’habitat sera développé dans lecadre d’un projet mixte de logements privés et de logements réservés aux seniors y compris une maison de repos et 100 logements en résidences-services. Le programmede logements intégrera les tours rénovées, ainsi qu’une nouvelle construction d’environ 300 logements individuels aux tailles et typologies variées. Unefraction de ces logements sera destinée à la vente » ;
• Enfin, le troisième projet vise la construction de bâtiments résidentiels neufs à la place des deux barres Micha et Chainaye. Un îlot sera constituéd’espaces verts et de petits immeubles (maximum rez+4 à +6) rassemblant 164 appartements, dont une moitié sera destinée à la vente. Un second îlot seracomposé 61 maisons unifamiliales et petits immeubles à appartements rez+2, tous destinés à la vente.
De cette manière, la Ville de Liège compte bien faire renaître ce quartier longtemps délaissé, en y réintroduisant une mixité sociale etfonctionnelle.
1. Échevinat du Logement de Liège :
– La Batte, 10 à 4000 Liège
– tél. : 04 221 91 16
– courriel : echevin.yerna@liege.be