Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Ce 26 mai, La Rue1, une asbl spécialisée dans le développement local et le logement, a présenté une action de sensibilisation menée par rapport auxmaisons abandonnées à Molenbeek. Cette opération consistait à « décorer les maisons vides en mettant des personnages aux fenêtres pour faire ‘commes’il y avait encore de la vie dedans’. » En jouant sur l’aspect visible de cette action, La Rue entend dénoncer la présence de chancres sur le territoire communal etproposer des solutions pour y remédier.
Dans un premier temps, l’asbl a donc mis l’accent sur la sensibilisation en partenariat avec les associations Dar Al Amal, le Foyer des jeunes, De Vaartkapoen et les maisons de quartier »Quatre vents », « Karreveld » et « Maritime ». Les ateliers des différentes associations ont été ouverts aux jeunes et moins jeunes pour la réalisation des « personnages ». Entout, neuf maisons – appartenant à des privés ou des pouvoirs publics – étaient visées par cette opération. Ces immeubles seraient susceptibles de logerquelque quatre-vingt personnes2. La Rue précise que certains se trouvent dans des zones qui font actuellement l’objet de mesures de revitalisation urbaine.
Dans un deuxième temps, La Rue souhaite inciter les propriétaires de ces bâtiments à rénover leurs biens en vue de les remettre sur le marché du logement. Descontacts seront donc pris avec les propriétaires afin de « mettre en évidence la raison pour laquelle leur bâti se retrouve dans cet état ; à partir de là, LaRue essayera avec eux de trouver des solutions pour la réaffectation de leur bien en logement (vente ; mise en gestion sociale ; soutien technique à la rénovation avecéventuellement des aides régionales,…). »
Signalons enfin que l’asbl a listé plusieurs raisons qui soutendraient l’ »abandon » des maisons :
> « petit propriétaire », pour lequel la cause première serait sa situation personnelle : âgé, réinstallé trop loin ou en difficultéfinancière, il peut alors se sentir désinvesti de ses responsabilités ou réellement ne plus savoir y faire face ;
> « petit propriétaire » postposant une rénovation ;
> « gros propriétaire » – société immobilière, par exemple – jouant un jeu plus spéculatif (avec parfois des erreurs tactiques : le vide locatif et ladégradation des biens en sont les conséquences) ;
> délais de réalisation des opérations de revitalisation de quartiers menées par les pouvoirs publics : négocier et/ou activer une procédured’expropriation et rénover imposent des rythmes aux pouvoirs publics qui peuvent, eux aussi, rencontrer des problèmes juridiques et/ou financiers.
1 Rue de la Colonne 1 à 1080 Bruxelles, tél. : 02 410 33 03, fax : 02 410 59 98, e-mail : La_Rue@swing.be
2 Il y aurait quelque 30 bâtiments vides dans le Vieux Molenbeek, lesquels seraient susceptibles de reloger près de 270 personnes.

Baudouin Massart

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