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Regard critique · Justice sociale

La santé, une question de cohésion sociale

Le Réseau social d’Ourthe-Amblève et les Plans de cohésion sociale d’Ourthe-Amblève-Condroz se sont réunis à Remouchamps ce vendredi 8octobre1. L’objectif ? Questionner la place de la santé au sein des politiques de cohésion sociale.

17-10-2010 Alter Échos n° 303

Le Réseau social d’Ourthe-Amblève et les Plans de cohésion sociale d’Ourthe-Amblève-Condroz se sont réunis à Remouchamps ce vendredi 8octobre1. L’objectif ? Questionner la place de la santé au sein des politiques de cohésion sociale.

On le sait, ce n’est pas tant l’efficacité d’un système de santé qui est le premier vecteur de bonne santé d’une population, mais plutôtles déterminants sociaux : les conditions de logement, d’emploi, l’environnement, l’éducation et l’enseignement, les liens sociaux… Au cœur du Plande cohésion sociale (PCS) wallon, on trouve la notion de droits fondamentaux, dont le droit à la protection de la santé et à l’aide sociale et médicale, arappelé Christophe Mairesse, de la Direction interdépartementale de la Cohésion sociale (DICS).

Les actions menées en matière de santé dans les PCS touchent, assez logiquement, aux compétences de la Région wallonne en matière de santé :l’accessibilité à la santé et le traitement des assuétudes. Même si des ponts sont – ou doivent être – jetés avec d’autresacteurs de la santé travaillant dans les sphères de compétences de la Communauté française. Une professionnelle de la promotion de la santé ad’ailleurs interpellé la salle à ce propos : Comment ce décloisonnement doit-il être envisagé, est-il pratiqué ? Une représentante duPCS de Durbuy, a répondu en attestant de l’effectivité de ce travail transversal dans sa commune : « Cela se fait, on collabore avec le Centre local de promotionde la santé dans notre commune. Dans les Plans de prévention et de proximité (PPP), cela nous était presque reproché, aujourd’hui cela se fait de plus enplus. Nous avons des objectifs communs et le décloisonnement doit se faire d’abord au niveau du terrain. »

Sur les 1 532 actions des PCS recensées dans 147 communes wallonnes depuis 2009, 255 touchent spécifiquement au domaine de la santé. Une petite cinquantaine d’entreelles sont développées dans le cadre de l’article 18 du décret (subventions utilisées dans les communes où les indicateurs de cohésion sociale sontinférieurs à la moyenne régionale, pour des projets menés par le secteur associatif). Au niveau de la répartition des budgets, les tendances sont similaires, aprécisé Christophe Mairesse. Le domaine d’action le plus « prisé » étant celui des assuétudes, ainsi que la catégorie « autres » (actions demobilité, création d’une maison médicale…). Suivent les actions touchant à la santé et la précarité (accessibilité aux soins) puis,dans une moindre mesure, tout ce qui touche à l’urgence sociale, la santé mentale et aux violences intrafamiliales.

Les maisons médicales, acteurs du PCS ?

Si les maisons médicales ne font pas partie de la liste des acteurs obligatoires du PCS, les participants à la journée estiment qu’elles y ont une place importante.Ainsi, pour un conseiller communal de la commune d’Aywaille, « les maisons médicales sont une solution importante en termes d’accessibilité et de suivi global,car la santé est multifactorielle. Dans le cadre du PCS, la maison médicale est un acteur important dans une commune. » Cela est d’autant plus vrai que beaucoupconstatent une augmentation de la précarité dans la région. « L’habitat permanent est une nouvelle forme de pauvreté qui s’estdéveloppée dans nos communes. Dans ma commune, cela concerne cinq cents personnes, à savoir 5 % de la population », a fait savoir un élu local. La maisonmédicale jouerait d’ailleurs un rôle de révélateur de cette précarité, certaines franges de la population y consultant plus facilementqu’auparavant les professionnels de la santé.

Christian Barnabe, médecin généraliste à la MGA (Médecins généralistes associés), la maison médicale d’Aywaille, aexpliqué à la salle comment, dans une maison médicale, on essayait de répondre aux besoins d’une population : que ce soit via le fonctionnement de la maisonmédicale (le rôle joué par l’accueil, les soins à domicile, le travail en équipe et la pluridisciplinarité) ou encore via l’évaluation desbesoins d’une population (entre autres à l’aide de divers tableaux de bord). « Par ailleurs, a-t-il ajouté, on participe au Réseau sociald’Ourthe-Amblève, on rencontre tous les acteurs du social, pour des formations, des supervisions. On participe au PCS, mais à Aywaille, nous ne développons pas une actionparticulière dans ce cadre. »

Bref, une journée qui a eu le mérite de poser quelques jalons sur une thématique peu abordée, mais qui manquait quelque peu d’éléments concrets.

1. Organisation : Julie Lange, PCS Esneux, place Jean d’Ardenne, 1 à 4130 Esneux – tél. : 04 380 93 15 – courriel : julie.lange@esneux.be – Catherine Grenson, commune d’Aywaille, parc Thiry, rue de la Heid, 8 à 4920 Aywaille – tél. :04 364 05 25 – courriel : pcs@aywaille.be

Marinette Mormont

Marinette Mormont

Journaliste (social, santé, logement)

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