Ce lundi 26 janvier avait lieu au palais des Congrès de Namur le lancement du Pacte pour un enseignement d’excellence. Présents sur place, Joëlle Milquet, Rudy Demotte et Isabelle Simonis ainsi que certains responsables d’établissement, enseignants et élèves. Bref bilan des sujets évoqués.
Palais des Congrès de Namur, 15 heures tapantes. L’auditoire est rempli, difficile pour les quelques retardataires de trouver un siège libre. Beaucoup d’«acteurs du monde éducatif», autrement dit enseignants et directeurs, se sont déplacés pour assister à la conférence menée par Eddy Caekelberghs. Ce dernier nous prévient: il y a beaucoup à dire mais pas assez de temps.
«Une excellence pour tous», «quelles que soient les conditions sociales», la volonté de créer un «élévateur social et culturel» tels sont les mots qui ont été prononcés par Mme Milquet et M. Demotte hier après-midi. Des témoignages vidéo avaient également été réalisés dans lesquels des élèves, enseignants et parents d’élèves répondaient à une question: «Et toi, quelle est l’école de tes rêves?» Tous semblent d’accord pour dire qu’il faut plus de partage, d’équité, de diversité, etc.
Ce qui a été évoqué
Suite à cela, deux panels composés de responsables d’établissements, d’enseignants et d’autres intervenants du monde éducatif ont pris place sur scène afin de «débattre» sur le sujet. De ces discussions ressortent beaucoup de choses trop brièvement évoquées, faute de temps. L’envie de sortir «du cauchemar», le besoin d’apprendre aux élèves à apprendre, la notion d’ascenseur social et d’efficience (il faudrait faire mieux au même coût), l’impact du milieu familial qui aurait trop d’influence sur les élèves ou encore la nécessité selon certains de s’éloigner de «concepts a priori». En effet, selon Micheline Scheys, secrétaire générale de l’Enseignement de la Communauté flamande, il ne faut pas se reposer sur les constats issus «d’experts qui sortent de laboratoires» mais bien sur des faits concrets. En bref, il faudrait plus écouter l’avis des enseignants. Selon Mara Goyet, professeur d’histoire-géographie et auteur de cinq livres traitant de la scolarité, la formation des professeurs serait la clé du problème. Mme Milquet semble du même avis, affirmant que «les acteurs sont trop peu formés, valorisés, accompagnés et responsabilisés».
Le Pacte, concrètement
Arrive enfin le moment où la ministre de l’Éducation monte sur scène afin d’expliquer le fonctionnement concret de la réforme. Celle-ci devrait se dérouler en six phases, supervisées par un comité de suivi, pas encore instauré. La phase une, qui vient donc d’être lancée et prendra fin en avril 2015, devrait établir «un état des lieux de la situation actuelle de l’enseignement et une définition sur les objectifs et missions de l’école du 21ème siècle». Un «diagnostic» sera donc posé, se basant sur la qualité de l’enseignement, le parcours de l’élève, le rôle des parents et «l’efficacité de la gouvernance pédagogique et organisationnelle».
La deuxième phase, dont la durée est estimée à un mois, sera lancée en fonction des résultats de la première et devrait aboutir à une mise en place d’objectifs à réaliser.
La troisième phase se concentrera sur «l’élaboration des plans d’action à mettre en œuvre pour renforcer la qualité de notre enseignement» et s’étendra jusqu’à décembre 2015. En plus simple, après avoir établi une liste des objectifs à atteindre, il faudra réfléchir à comment y parvenir et s’atteler à la tâche.
De janvier à mars 2016, la quatrième phase prendra place. Il s’agit de «la dernière étape du dispositif de participation, d’information et d’appropriation». Les objectifs et «propositions de plan d’action» seront expliqués aux acteurs de terrain par le biais de forums, de colloques ou encore de discussions en ligne. Suite à cela, le Pacte sera présenté au gouvernement.
Dès avril 2016, la cinquième phase s’attardera donc sur l’«adoption du Pacte et d’un plan séquencé de mise en œuvre». Des échéances précises seront programmées, à l’issue desquelles les objectifs établis devront être atteints.
La sixième phase sera celle de la «mise en œuvre pluriannuelle du Pacte» et s’étendra jusque 2025!
Trois heures de conférence et au final, vu l’urgence des défis qui attendent l’enseignement, on serait tenté de chanter, comme Dalida, «paroles, paroles, paroles…».