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« Coopérative jeunesse » offre des services encadrés par l’AMO Plan J de Tubize

L’an passé, l’AMO (Aide en milieu ouvert) Plan J de Tubize1 avait réalisé « coopérative jeunesse » un projet pilote soutenu par laCommunauté française (CFWB). Celui-ci visait à encadrer des jeunes de moins de 18 ans offrant des services payants pendant leurs vacances. Le cabinet de l’Aide à lajeunesse n’ayant toujours pas donné de réponse par rapport à une reconduction éventuelle, Plan J s’est dégotté d’autres moyens. Le pointavec Geneviève Perreaux, responsable du projet.

28-07-2005 Alter Échos n° 143

L’an passé, l’AMO (Aide en milieu ouvert) Plan J de Tubize1 avait réalisé « coopérative jeunesse » un projet pilote soutenu par laCommunauté française (CFWB). Celui-ci visait à encadrer des jeunes de moins de 18 ans offrant des services payants pendant leurs vacances. Le cabinet de l’Aide à lajeunesse n’ayant toujours pas donné de réponse par rapport à une reconduction éventuelle, Plan J s’est dégotté d’autres moyens. Le pointavec Geneviève Perreaux, responsable du projet.

« Au point de départ, explique-t-elle, il y a une mission initiée par la CFWB pour explorer les coopératives de service canadiennes. A Rimuski, nous avonsdécouvert la mini-entreprise Athena avec des jeunes très autonomes. » De retour en Belgique, les animateurs de Plan J lancent un projet pilote. Ils contactent par lebouche-à-oreille une trentaine de jeunes pour arriver à en intéresser une vingtaine. Le groupe ne doit pas être trop nombreux : il faut le gérer. Ils sont, pour laplupart, âgés de 15 à 18 ans, car avant 18 ans, ils ont peu de chance d’obtenir un job de vacances en entreprise. Parmi les services, on trouve du jardinage, du repassage,de la peinture, du déménagement, l’entretien de chevaux, l’entretien d’un car-wash, de l’accompagnement de personnes âgées, de la cuisine… LaCFWB met à la disposition du projet un subside nécessaire pour la location d’une camionnette qui pourra amener les jeunes chez leurs clients et pour le matériel depremière nécessité (dont des planches à repasser). Plan J assure l’encadrement, le local, le téléphone et l’administration. Les clientsintéressés contactent l’AMO. Les responsables fixent un devis et une facture qui sera payée par virement pour éviter le paiement de la main à la main. Lecompte financier de la coopérative est géré par trois personnes dont un jeune. Le salaire de l’ensemble des prestations est réparti de manière égaleentre tous les jobistes. L’an passé, l’objectif était d’atteindre 4 euros l’heure. Les jeunes ont finalement été (bien) payés 5,12 euros del’heure.

Quel statut pour cette coopérative ? Après avoir consulté la législation sur le sujet avec l’aide de l’organisme Sovalue de La Louvière, Plan J avaitle choix entre créer une asbl subsidiée (mais la CFWB est assez pauvre) et une association de fait avec des jeunes bénévoles défrayés à conditionqu’ils ne travaillent pas plus de 12 heures par semaine en moyenne pendant un an, solution qui a été retenue.

Cette année-ci, le projet a déjà connu une première phase en décembre. Pour avoir des fonds afin de relancer la coopérative malgré lanon-reconduction éventuelle du projet pilote, des jeunes ont participé au marché de Noël de Tubize et ont gagné 850 euros. La seconde phase a redémarrédepuis deux mois déjà : « Les jeunes se réunissent régulièrement le vendredi soir pour construire le projet », poursuit Geneviève Perreaux. Ilfaut faire l’inventaire des services que les jeunes sont capables de réaliser, produire un dépliant publicitaire pour offrir les services aux clients potentiels, déterminerles contrats, les tarifs, trouver le matériel, contacter un assureur. Certains parents assistent aux réunions pour avoir toutes les garanties nécessaires.

Selon Geneviève Perreaux, « pour mener à bien toutes ces démarches, il faut un encadrement adulte et l’AMO met à la disposition de Coopérativejeunesse deux travailleurs disponibles pendant neuf semaines. Un des objectifs est de les rendre le plus autonome possible mais nos 15-18 sont moins responsabilisés que les jeunes Canadiens.Ils ne sont pas aptes à gérer seuls une mini-entreprise. Toutefois certains anciens sont revenus et grâce à leur expérience, l’autonomie peut devenir unepossibilité à terme. »

Quelles difficultés rencontre la coopérative ? Certains clients n’ont pas payé leur facture. Dorénavant un acompte de 50 % sera exigé avant le débutdu travail. D’autre part, le projet n’aura pas du tout le soutien de la CFWB cette année ni dans le cadre des programmes « Eté jeunes » ni dans le cadre desprojets-pilotes. Selon Pascale Verhaegen2, chargée des dépenses facultatives au cabinet, « nous sommes en restructuration. Mais les projets pilotes seront évaluésà la fin du mois. » Malgré cela, à la suite de la satisfaction des clients et des jeunes, le projet a été reconduit. Même s’ils devront cette foisse débrouiller seuls dans leurs déplacements.

1. AMO Plan J, rue de la Déportation 13 à 1480 Tubize – Tél. : 02 355 26 67 – contact : Geneviève Perreaux.

2. Cabinet, rue Belliard 9-13 à 1040 Bruxelles – Tél. : 02 213 35 66 – contact : Pascale Verhaegen.

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