Un film réalisé par des stagiaires de l’AFT (atelier de formation par le travail) Bonnevie1 en collaboration avec le Centre vidéo de Bruxelles2 illustreleurs parcours et leurs espoirs. A voir encore une fois le 29 juin prochain.
Et si l’immense mosaïque qui orne la cour intérieure de l’AFT « Bonnevie » à Molenbeek ne faisait que refléter la diversité des stagiairesqui arpentent ses couloirs ? A la vision du film Et demain, on sera où ?, diffusé in situ début mai, on est tentés de répondre parl’affirmative. Fruit d’un travail réalisé par le biais d’un atelier « cadre-son-scénario » mis en place en collaboration avec le Centre vidéo deBruxelles (voir Alter Echos n° 314 du 1er mai 2011 : « Emploi des jeunes bruxellois : neuf parcours, neuf regards ») lors des cours deformation générale (suivi par les étudiants se trouvant en deuxième phase de formation3 des sections mécanique automobile et rénovation debâtiments), ce film dévoile une série de personnes et de parcours variés et, pour tout dire, assez touchants.
Point important : ce sont ces stagiaires eux-mêmes qui, lors des deux mois et demi qu’a duré l’atelier, ont élaboré la trame du film, se sont occupés de laprise de son, du cadre et ont témoigné de leur vécu, aidés en cela par les travailleurs du Centre vidéo de Bruxelles. « Nous essayons depuis toujoursd’intégrer la créativité dans nos activités de formation, explique à ce sujet Roland Vandenhove, directeur de Bonnevie. La mosaïque que se trouve dans la cour,réalisée par les stagiaires, en est un exemple. Son élaboration est aussi le prétexte à une mise en place d’une réflexion, par le biais d’ateliers de parole.Mais là, concernant Et demain, on sera où ?, je dois dire que les stagiaires ont été plus loin que ce que nous croyions, ils se sont livrés. Lerésultat est plus humain et plus intime que ce que nous espérions à la base. Les stagiaires se sont aussi découverts, ont dialogué. C’est cela que nous voulonspromouvoir par la créativité, et c’est plus facile par ce biais qu’au moyen de travaux de plafonnage. »
Une sorte de message
Au fil des vingt-cinq minutes que dure le document, les treize stagiaires parlent d’eux, de leur vie, de leurs espoirs. De leurs états d’âme aussi, discrètement, mais sansfausse pudeur. « C’était une sorte de message que nous voulions faire passer, nous confie Georges à la fin du visionnage du film. On parle beaucoup de chômage cestemps-ci, du fait que certains en profitent… » « Nous voulions aussi montrer que nous sommes différents de ce que les gens pensent, renchérit Dennis. On ne nouslaisse souvent pas beaucoup de chance… » Ayyoub, quant à lui, insiste sur le fait « qu’il faut montrer que le temps passe vite, qu’il ne faut pas rester les brascroisés, que la Belgique est un pays qui donne sa chance à tout le monde. »
Alignées bout à bout, ces confidences résument bien le contenu du document. Oscillant entre témoignages de parcours souvent difficiles pour diverses raisons (que l’onsoit né en Belgique ou ailleurs) et une envie forte, une sorte de volontarisme, un espoir de trouver un travail. « La vie, c’est un chemin », y déclare d’ailleursMoussa, en Belgique depuis dix ans.
Ce résultat somme toute positif va-t-il inciter Bonnevie à pérenniser l’initiative ? « Pour le financement du projet [NDLR effectué par le programme deCohésion sociale communale de Molenbeek-Saint-Jean], il s’agissait d’un « one shot ». Mais nous voudrions que le projet continue », explique Roland Vandenhove.Pour que cela puisse se faire en compagnie du Centre vidéo de Bruxelles, il faudra cependant trouver des financements complémentaires. La diffusion du film, le 29 juin prochain àBonnevie dans le cadre de l’inauguration officielle de la mosaïque, permettra peut-être d’ouvrir certaines portes…
1. Bonnevie :
– adresse : rue de la Colonne, 54 à 1080 Bruxelles
– tél. : 02 411 01 11
– courriel : cf@bonnevie.be
2. Centre vidéo de Bruxelles :
– adresse : rue de la Poste, 111 à 1030 Bruxelles
– tél. : 02 221 10 50
– courriel : info@cvb-videp.be
– site : www.cvb-videp.be
3. De quatre à huit mois de formation.