Le 17 juillet, la Société wallonne du logement (SWL)1 a présenté à la presse son bilan d’activités en 2001, ainsi que ses projets et perspectives dedéveloppement. Parmi ceux-ci, un accent tout particulier est mis sur le programme de requalification des quartiers sociaux en difficultés.
Pour l’ensemble de l’année dernière, l’activité de création de logement s’est concrétisée par 2.695 logements. Cette activitéde création se découpe en logements mis en service (chantiers achevés), logements engagés (chantiers entamés) et en logements programmés (chantiers enprojet).
Logements locatifs
Logements acquisitifs
Total
Logements mis en service
557
112
669
Logements engagés
1.070
101
1.171
Logements programmés
791
64
855
Récapitulatif
2.418
277
2.695
Source : SWL
Sur les 557 logements locatifs mis en service, 110 (20 %) ont fait l’objet d’une opération d’acquisition-rénovation. À ce propos, la SWL rappelle que ce typed’opération s’inscrit dans le cadre du « développement d’une politique orientée vers la rénovation urbaine et rurale et le redéploiement dulogement social, au cœur des villes et villages de Wallonie ». De leur côté, les constructions neuves sont, pour l’essentiel, intégrées dans les noyauxd’habitat existants. Les logements sociaux locatifs représentent aussi une portion importante des logements locatifs mis en service en 2001 : 483 pour 74 logements « moyens ». Ces derniersétant attribués « aux ménages disposant de revenus légèrement supérieurs aux seuils applicables pour l’attribution d’un logement social ».
Par ailleurs, les travaux de rénovation du patrimoine locatif programmés en 2000 – et menés à bien en 2001 – ont concerné 12.291 logements et ont coûté56,07 millions d’euros. Pour les travaux programmés en 2001, 66,56 millions d’euros ont été prévus pour 25.258 logements, soit un quart du parc locatif de laSWL.
En ce qui concerne les locataires, ils sont estimés à quelque 225.000 personnes (100.000 familles). En 2000, 74,16 % des chefs de ménage étaient répertoriéscomme inactifs (contre 68,55 % en 1994) : 33,44 % sont pensionnés ou prépensionnés, 23,94 % sont chômeurs, 7,13 % minimexés, 2,7 sont handicapés et 6,95 %sont des bénéficiaires de l’assurance maladie-invalidité. Les hausses les plus importantes s’observent chez les chômeurs (20,17 % en 1994) et lesminimexés (4,62 %). Au 31 décembre 2000, on dénombrait 40.857 candidats en attente d’un logement social2.
Recréer la cohésion sociale
La SWL entame aussi un vaste programme de requalification des quartiers d’habitations sociales en difficultés : « Il s’agit d’assainir l’habitat,d’améliorer le cadre de vie des habitants et de retisser la cohésion sociale. Les interventions à réaliser dans les prochaines années articulent des travauxde rénovation du bâti, l’équipement des quartiers et l’accompagnement social. Le montant inscrit au programme 2001, à réaliser d’ici 2003, atteint28 millions d’euros. Des montants du même ordre seront programmés en 2002 et 2003. »
En tout, 18 quartiers ont fait l’objet d’études. Celles-ci ont dressé, d’une part, un bilan social avec la participation des habitants et, d’autre part, un bilantechnique (bâtiments et abords). Sur la base de ces études, différentes opérations seront mises en œuvre : des opérations techniques sur le bâti, desprojets d’action sociale, ainsi qu’un programme de rééquipement et de création d’équipements collectifs. Néanmoins, les études ont permisde dresser trois constats :
1) Les « cités-tours » concentrent de nombreux problèmes : tours en béton construites dans des parcs arborés mal entretenus, rupture urbanistique avec les autres logements,image de « cité à problèmes » stigmatisant les habitants, phénomène d’interactions négatives entre l’espace (dégradation du bâti etdes infrastructures) et la concentration de personnes défavorisées (allocataires sociaux pour la plupart), comportements destructeurs des habitants (incivisme, délinquance,etc.).
2) Impact financier : les tours ont fait l’objet d’investissements lourds – toujours en cours de remboursement. En conséquence, un programme de rénovation lourde ou dedémolition-reconstruction entraîne de nombreux blocages dans le chef des SLSP.
3) Le rôle des pouvoirs publics : dans certains quartiers, les pouvoirs locaux (police, CPAS, commune, etc.) ne remplissent pas leur rôle et ont littéralement abandonné leterrain. La restauration de la sécurité par la police apparaît comme une condition préalable à la mise en place d’un programme d’accompagnement social.Le succès des programmes de requalification dépend aussi de la participation des communes.
Une SWL remodelée
Enfin, rappelons que la SWL a transféré sa branche d’activités « crédit hypothécaire » à la Société wallonne du Crédit social. Dansle cadre de l’ancrage local inscrit dans le Code wallon du logement, elle devra assurer la cohérence des actions proposées par les communes dans leurs programmes triennaux. La SWLa également opéré un remembrement des sociétés de logements de service public (SLSP). Au travers du Contrat d’avenir pour la Wallonie actualisé (CAWA),elle s’inscrit en partenaire pour les mesures 16 et 17 : améliorer l’efficacité énergétique des logements publics et favoriser l’implication conjointedes acteurs publics et privés dans la revitalisation des centres urbains. Enfin, la SWL doit se préparer à la négociation de son nouveau contrat de gestion avec laRégion, celui de 1998-2002 arrivant à son terme.
1 SWL, rue de l’Écluse, 21 à 6000 Charleroi, tél. : 071 20 02 11, fax : 071 30 27 75, site internet : http://www.swl.be
2 Compte tenu du phénomène des inscriptions multiples, leur nombre réel est évalué à 35.000.
Archives
"Le bilan 2001 de la SWL met l'accent sur la rénovation urbaine"
Baudouin Massart
22-07-2002
Alter Échos n° 124
Baudouin Massart
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