Le 6 mai dernier, les députés wallons Dimitri Fourny, Benoît Langendries et Maxime Prévot ont déposé une proposition de résolution visant àaugmenter l’offre de logements décents et financièrement abordables pour les étudiants. La Fédération des étudiants francophones (FEF) s’enréjouit.
« Environ vingt mille logements sont destinés aux étudiants en Wallonie », peut-on en lire en introduction de la proposition de résolutionrédigée par les trois députés CDH. Et de préciser : « Dans notre Région, trouver un kot n’est pas chose aisée. Trop peunombreux, parfois trop chers, trop petits ou peu entretenus, certains ne répondent malheureusement pas aux attentes des candidats locataires. Or il s’agit que chacun puisseaccéder à l’enseignement supérieur et ce, dans les meilleures conditions. »
Pour Dimitri Fourny1, co-auteur du texte, le problème est lié au manque de croissance du nombre de kots, du coup « les propriétaireslancent sur le marché des kots et des appartements qui ne sont pas entretenus en suffisance. Notre demande est que l’on augmente le nombre de kots. Cela pourrait se faire par lacréation de logements pour étudiants via les SLSP (société de logement de service public) ou via des partenariats public-privé passés avec lesuniversités, ou encore par le biais des AIS (agence immobilière sociale). » Cette dernière solution offre une série d’avantages pour lepropriétaire : la recherche de locataires, le suivi des obligations locatives, le paiement du loyer, la remise en état après location, l’exonération duprécompte immobilier. « L’AIS pourrait être un bon levier pour la mise sur le marché de kots bon marché et aux normes », estime ledéputé humaniste. Il propose aussi de recourir au financement alternatif pour la création de kots via le PEI [NDLR le Plan exceptionnel d’investissements d’un milliard d’euroslancé en 2003 pour mettre le logement public aux normes] : « Des moyens n’ont toujours pas été engagés, on n’a pas encore consommé la moitiédu PEI, c’est de l’argent qui dort. Autant utiliser une partie de ces moyens pour la création de kots. » Côté chiffres, la proposition de résolutionsuggère de réaliser 250 logements étudiants par an, jusqu’à la fin de la législature, pour gonfler le parc locatif.
Accueil positif sur le terrain
La FEF2 a accueilli positivement la proposition CDH. Dans un communiqué, elle rappelle qu’« à Louvain-la-Neuve, les étudiants désireux de se logerà moindre prix dans des kots en bon état sont parfois obligés de prendre un kot à Wavre. Selon une enquête menée par l’AGL, 70 % des étudiantsqui kottent en dehors de Louvain-la-Neuve le font en raison du prix ou de la pénurie de logements. Pour la FEF, afin de garantir l’accessibilité aux études, il fautdiminuer le coût du logement. La location d’un kot est la dépense la plus importante dans un budget étudiant. » Pour le groupe de pression estudiantin, il fautconstruire d’urgence quatre mille logements étudiants publics en Région bruxelloise et mille en Wallonie, en particulier sur le site de Louvain-la-Neuve. Dimitri Fourny assure aussi quel’université de Louvain-la-Neuve et les facultés à Namur, les SLSP et les AIS sont également prêtes.
Il semble que Jean-Marc Nollet (Ecolo), ministre wallon du Logement, soit attentif à cette problématique. En janvier, il répondait encore à une question écritedu député Jean-Luc Crucke (MR) sur le même sujet. Il signalait avoir confié au Service d’étude en géographie fondamentale et appliquée (Segefa) del’ULg une étude portant sur « l’analyse tant de l’offre que de la demande de logement exprimée par les étudiants des universités, hautes écoles etécoles supérieures d’art des Villes de Mons, Namur, Liège, Louvain-la-Neuve, Gembloux et Arlon. Il est également prévu de recenser le coût d’accèsà ces logements et de déterminer des pistes d’explication des éventuelles inadéquations constatées. Il est également prévu d’investiguer les nouveauxmodes d’habiter des étudiants (la colocation, l’habitat intergénérationnel…) et d’évaluer s’ils représentent une tendance lourde qui pourrait constituer unesolution. »
L’étude a débuté le 15 décembre pour être exécutée dans un délai de six mois. Les trois députés humanistes demandent d’ailleursau gouvernement wallon de faire rapport de cette étude au parlement dès juillet 2011.
Photo : Louvain-la-Neuve – cc Wikimedia Commons – Katsoura
1. Cabinet de Dimitri Fourny :
– adresse : route de Saint-Monon, 79, à 6840 Massul-Neufchâteau
– tél. : 061 50 29 90
– courriel : d.fourny@avocat.be
– site : www.deputefourny.be
2. FEF :
– adresse : rue de la Sablonnière, 20 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 223 01 54
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