Depuis ce samedi 13 octobre, l’ancienne gare du Quartier Léopold est investie par le collectif « BruXXel »1. À l’occasion de la présidence belge de l’UE, il propose d’en faireun espace d’information, de réflexion et d’action, tant autour des enjeux européens que de différentes initiatives qui inventent de nouvelles pratiques culturelles, sociales oupolitiques « pour une Europe plus proche des préoccupations citoyennes, loin des projets immobiliers mammouths et des visions sécuritaires ».
Au départ de l’occupation, l’arrivée imminente du sommet de Laeken (à la mi-décembre), mais pas seulement, explique le Collectif : « Des mesures hors du communsont annoncées pour le sommet européen de Laeken : interdiction de manifester en ville, infiltrations et surveillances, arrestations préventives, création d’une celluleanti-terroriste spéciale, etc.). Les laisser se mettre en place une première fois, c’est laisser se créer une situation dangereuse sous nos yeux et en notre nom. C’est aussicondamner Bruxelles à devenir, dans un avenir proche, une forteresse où seuls certains circuleront à leur guise. Ce n’est pas tout, à partir de 2004 tous les sommetseuropéens se dérouleront à Bruxelles et leur cadence deviendra trimestrielle! Combien de chantiers vont être à nouveau entamés en pleine ville, combien dequartiers théoriquement dédiés au logement vont en fait voir s’ériger de nouvelles forteresses entièrement composées de bureaux? »
Bruxelles, zone neutre ou zone libre?
Le collectif « BruXXel » veut profiter de l’occasion pour faire entendre d’autres voix que celles déjà relayées par les média. Son objectif est de créer lesconditions d’une information critique. Mais aussi de mettre l’accent sur des initiatives « qui construisent quotidiennement une Europe généreuse, sans frontières, basée surdes pratiques égalitaires et solidaires ». Les moyens développés par « BruXXel » sont notamment l’ouverture de lieux d’expression libre, l’organisation d’actions dans l’espacepublic (par exemple : création d’un « info-point » alternatif dans l’ancienne gare, mise en place d’une radio éphémère du 13 au 16/12, forums, street-party le 15/12, etc.)avec des interventions qui portent sur des thèmes aussi divers que la mobilité, la culture, l’immigration, l’urbanisme.
Depuis le 13 octobre, différentes activités sont organisées dans l’ancien Buffet de la gare et dans la Salle des pas perdus : conférences, débats, ateliers,infothèque, tables d’hôtes, spectacles.
BruXXel souhaiterait une convention d’occupation précaire
Par ailleurs, ce 29 octobre, plusieurs associations (dont Inter-Environnement Bruxelles et des associations de riverains) réunies dans la « coordination Europe » se sont donné rendez-vousà la gare, pour soutenir l’occupation « ouverte et animée » orchestréeüpar BruXXel. « Le rachat des murs de l’ancienne gare par le Parlement ne doit pas aboutirà une affectation exclusivement officielle, a prévenu la Coordination. Nous nous réjouissons de la réouverture des locaux transformés en lieux de rencontres et deréflexion. » En attendant la délivrance du permis d’urbanisme et le début des travaux, le collectif BruXXel, tente, via son pendant juridique, l’asbl BruXXel-gare, denégocier une convention d’occupation précaire avec le propriétaire, ce qui ne semble guère aisé.
« Nous avons contacté la SNCB qui est encore propriétaire du bâtiment, explique Gwenael du Collectif BruXXel. On nous a expliqué qu’il était impossible de fairepasser une convention étant donné les engagements pris vis-à-vis de la SEL (la Société Espace Léopold chargée de construire les extensions duParlement européen). Tout ça est très flou et compliqué. La SEL a probablement passé un compromis de vente afin de prendre le contrôle de la gare, une fois lepermis délivré. Elle préfère sans doute garder ce lieu vide… »
1 Pour de plus amples infos, consulter le site du collectif : http://www.bruxxel.org
Archives
"Le collectif BruXXel crée un "info-point" alternatif pour Bruxelles et l'Europe"
catherinem
05-11-2001
Alter Échos n° 108
catherinem
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