Dans sa première version, le projet du formateur fédéral Guy Verhofstadt prévoyait de supprimer les bureaux de pointage. Cette forme de contrôle seraitremplacée « par un encadrement mensuel assuré par les services de médiation du travail, avec des formations et des offres d’emploi. » Si celas’avérait être le cas, le collectif d’artistes et de chômeurs Plus Tôt Te Laat (PTTL)1 – installé dans le bureau de pointage deSaint-Josse – se retrouveront-ils pour autant sans locaux ? Rien n’est moins sûr. Pour ses membres, cela ne semble pas représenter un problème majeur.
« La question s’est déjà posée l’an passé lorsqu’on nous a retiré la clé, rappelle Axel Claes (PTTL). Nous nous sommesdemandés que faire et on a reconquis les lieux. […] Maintenant, s’il n’y a plus de lieu, ça doit se réfléchir en termes de périphérie et decentre. Ce bureau de pointage se trouve à la frange. Mais c’est quelque chose qui n’a pas de place centrale ni dans le monde de l’art contemporain, ni dans le monde social,ni dans le vidéo-activisme. Même par rapport à Bruxelles, ce n’est pas au centre. On a déjà eu des discussions, pour savoir s’il faudraits’installer en plein cœur de Bruxelles, dans les Marolles… Mais je ne crois pas que ce soit l’option à prendre. Les pratiques sont exportables. Il faut voir etnégocier. »
Quoi qu’il en soit, la question du lieu reste présente dans les esprits, car le bureau de pointage doit déménager. Cependant, il n’est pas sûr que PTTLs’installera au même endroit. Cela constitue une nouveauté pour beaucoup d’associations socio-artistiques, qui associent PTTL au bureau de pointage et au publicchômeur. Cette vision résulterait d’un vieux malentendu. « Par rapport au social, ça a été une longue bagarre pour faire changer ce point de vuelà, explique Axel Claes. Au départ, avec les premières subventions de 300 000 FB, on était des “artistes dans un bureau de chômage”. Àl’époque, nous insistions sur le fait que nous étions “artistes + chômeurs”, aussi bien par rapport aux discussions sur l’accès à lasécurité sociale, que par rapport à ce qu’on fait concrètement dans le bureau. […] Sur cinq ans, je trouve très riche l’évolution desinterventions qui se sont passées, aussi bien avec les habitants, parce qu’on utilise l’espace comme lieu de discussion, qu’avec les artistes. Concernant cette richesse, ilfaut creuser : “Pourquoi est-ce que c’est riche là ?” »
1. PTTL, rue du Méridien 23 à 1210 Bruxelles, tél. : 02 220 26 62.