Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Le Conseil de la jeunesse entre (à nouveau) en action

Alban Barthélémy, président du Conseil de la jeunesse, explique le plan d’action de son institution.

16-03-2012 Alter Échos n° 334

Le Conseil de la jeunesse1 a présenté son plan d’action pour les deux années à venir. L’occasion de rencontrer son présidentfraîchement élu, Alban Barthélémy. Du haut de ses 23 ans, cet étudiant en sciences politiques nous décode ce plan aussi vaste qu’ambitieux.

Alter Echos : Le plan d’action du Conseil de la jeunesse est très vaste. Quelles en sont pour vous les priorités ?

Alban Barthélémy : Nos deux priorités sont d’améliorer la visibilité du Conseil de la jeunesse et de renforcer la participation des jeunes. Nous allonstrouver ces dimensions à travers tous nos projets. Nous portons le débat sur la sphère publique. Et notre but, c’est clairement de faire que la voix des jeunes soitécoutée. Pour l’instant, elle n’est même pas entendue.

AE : Pourtant le Conseil de la jeunesse existe depuis longtemps. Comment se fait-il que la voix des jeunes ne soit pas entendue par le politique ?

AB : Le Conseil de la jeunesse, sous sa nouvelle mouture [NDLR il a été réformé en 2009], ne date que de deux ans. En 2009, tout était àcréer. Il a fallu mettre des choses en place, des consultations par exemple. Maintenant, le nouveau Conseil de la jeunesse est dans les starting-blocks, avec des membres motivés et detous horizons.

AE : Des projets, il y en a beaucoup dans le plan d’action. Qui concernent l’emploi, la citoyenneté l’enseignement et j’en passe. Pouvez-vous nous en citer deux qui revêtentune importance particulière à vos yeux ?

AB : Nous nous positionnons sur le nouveau contrat de gestion de la RTBF en insistant sur la place que les jeunes devraient occuper. A la télé, il n’y a aucun programmed’éducation aux médias et de pédagogie, aucun programme par et pour les jeunes. Et pourtant, ce n’est pas faute d’être créatifs. Ensuite, nous lançons unprojet sur la prostitution chez les jeunes. Nous allons rencontrer différentes associations pour connaître la réalité ; concernant la prostitution estudiantine ou laprésence de « réseaux ». Puis nous réfléchirons à des pistes concrètes pour éviter que des jeunes ne se fassent exploiter.

AE : Vous vous mobilisez aussi dans le cadre des élections communales…

AB : En collaboration avec des Organisations de jeunesse, des Maisons de jeunes, nous voudrions organiser des rencontres entre les jeunes et les responsables politiques, les candidats et lescandidates. Nous développons une série d’idées pour rendre ces rencontres intéressantes et interactives. C’est notamment sur base de ces rencontres que nous allons publierun mémorandum. Nous savons d’ores et déjà que certains points y figureront. Nous lancerons une campagne de réflexion sur la possibilité d’accorder le droit devote aux étudiants kotteurs dans la commune où ils étudient. De même, nous souhaitons encourager la création de Conseils communaux des jeunes. Ils sont obligatoiresen Flandre, facultatifs en Fédération Wallonie-Bruxelles. Du coup, il y en a bien peu. C’est pourtant un outil qui permet de créer le lien entre jeunesse et mandataireslocaux.

AE : On a beau parcourir ce volumineux plan d’action, on ne trouve pas un mot sur le Plan jeunesse d’Evelyne Hutebroeck (Ecolo) auquel vous participez activement…

AB : C’est vrai, car nous ne faisons que poursuivre des actions déjà bien entamées l’année précédente. Le Conseil de la jeunesse a organiséune grande consultation des jeunes sur ce thème. Il y aura une Agora au mois d’avril où les jeunes réagiront aux propositions concrètes qui devraient émaner desdifférents groupes de travail mis sur pied par la ministre.

AE : Que pensez-vous des critiques relatives à la représentativité du Conseil de la jeunesse ?

AB : Le Conseil de la jeunesse a déjà été réformé il y a deux ans. Les secondes élections ont eu lieu et le nombre de votants aété multiplié par deux. C’est encourageant. Ceci étant dit, nous avons conscience que le nombre de votants [NDLR environ 5 000] n’est pas suffisant pour affirmer quenous sommes les représentants des « Jeunes ». Alors notre légitimité, nous allons la chercher sur le terrain, en allant à la rencontre de jeunes detous horizons. C’est notre spécificité qui peut se résumer ainsi : indépendance et participation. L’indépendance est fondamentale mais nous devons travaillerétroitement avec les Organisations de jeunesse qui ont une expérience et une expertise inestimables.

1. Conseil de la jeunesse, boulevard Léopold II, 44 à 1080 Bruxelles – tél. : 02 413 29 30 – site : www.conseildelajeunesse.be

Cédric Vallet

Cédric Vallet

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