En juin, le Conseil supérieur de l’emploi1 a publié le rapport de sa quatrième année d’activités. Outre des considérations sur les évolutionsrécentes du marché du travail et sur les perspectives de l’emploi féminin, on y trouve un important chapitre sur les services de proximité.
Pour le Conseil, que ces activités soient organisées par des structures publiques, des associations, des entreprises sociales ou des firmes commerciales, elles revêtent uneimportance cruciale dans la mesure où elles soutiennent la croissance du taux d’emploi : en créant de nouveaux emplois, en permettant aux plus de 40 ans de ne pas êtreobligés de consacrer leurs énergies à la prise en charge de leurs parents, en permettant aux jeunes d’assurer la garde de leurs enfants pendant les heures de travail, et enoffrant un potentiel d’emplois accessibles aux personnes peu scolarisées – même si l’insertion professionnelle est une priorité qui ne doit pas nécessairement fairepartie de la définition des services de proximité.
Pour le Conseil, outre le fait qu’il est capital d’assurer aux travailleurs de ces services un statut solide, des perspectives de carrière et une bonne formation continue, deux facteursessentiels de développement des services de proximité sont leurs mécanismes de financement et la structuration de l’offre.
Financement
Pour le Conseil, deux raisons justifient le subventionnement public des services de proximité :
> la plus-value sociale « qui va au-delà de la satisfaction des individus qui les utilisent » et qui ne peut être prise en compte par les prix tels que générés parle marché,
> et la nécessité de garantir une équité pour tous dans l’accès à certains services.
Ces deux objectifs peuvent être poursuivis aussi bien en subventionnant directement l’offre qu’en subsidiant la demande (titres-services).
Le Conseil souligne qu’ajouter à ces services des objectifs d’insertion socioprofessionnelle nécessite des subventions spécifiques, différentes de celles liées auxdeux premiers mécanismes.
Ainsi, il se félicite du prochain démarrage des titres-services mais se montre inquiet des éventuels effets d’écrémage lors du déversement d’une partie destravailleurs ALE vers les embauches ainsi occasionnées. Il ajoute aussi que la réforme des ALE doit être poursuivie pour diminuer leur caractère de piège àl’emploi.
Structuration de l’offre
Le rôle régulateur des pouvoirs publics, en particulier communautaires et régionaux, se justifie d’abord par la nécessité d’imposer des standards de qualité,à même de susciter la confiance des utilisateurs. Mais sans conduire à une uniformisation excessive des initiatives.
Le Conseil souligne aussi l’intérêt d’inscrire ces nouveaux services dans des dynamiques de développement local (il cite en exemple les Maisons de l’emploi flamandes), et estimeimportant « de soutenir le développement de projets innovants, par exemple via des subventions temporaires au démarrage ».
1 CSE, Secrétariat, Albert Van Nuffel, c/o Division des études socioéconomiques du MET, rue Belliard 51 à 1040 Bruxelles, tél. : 02 233 49 44, fax : 02 233 47 38,e-mail : albert.vannuffel@meta.fgov.be
Archives
"Le Conseil supérieur de l'emploi se penche sur les services de proximité"
Thomas Lemaigre
27-07-2001
Alter Échos n° 102
Thomas Lemaigre
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