Le CPAS de Liège a présenté dernièrement son service RéINSER remodelé1, avec un nouveau « département de redynamisation et de citoyenneté ».Le département se situe en amont du « département d’orientation, mise à l’emploi et gestion financière » (parcours d’insertion : formations, mises àl’emploi art. 60…). RéINSER Amont compte plusieurs ateliers à destination d’un public désactivé et souvent dévalorisé. Quelque 150stagiaires fréquentent les ateliers.
« Travail d’équipe »
Antoinette est originaire du Burundi. Elle est inscrite depuis le mois de février à l’atelier cuisine : « Je me familiarise avec la cuisine belge, dit-elle. J’apprends desrecettes de desserts, comme les gâteaux et les flans : au Burundi, on ne sert que des fruits frais après les repas. Je m’habitue aussi à faire les courses ausupermarché. Et puis, j’aime être avec les autres ». Michel fréquente le même atelier « pour s’occuper » et Estèle s’y est inscrite parce qu’elle »aime le travail d’équipe ». Les stagiaires sont encadrés par un formateur : Michel dispense des notions de nutrition et d’hygiène alimentaire avec, à laclé, « une cuisine saine, équilibrée et pour petits budgets : nous réalisons deux plats pour 100 F ». Le formateur insiste aussi sur « l’interculturalité et laconvivialité, puisque les repas se préparent et se prennent ensemble… La vaisselle se fait également par tous les stagiaires ».
RéINSER Amont compte six (bientôt huit) ateliers : cuisine, remise en forme (musculation, stretching), gestion du stress (gymnastique douce, yoga), secourisme (avec obtention du breveteuropéen), expression/action (communication, valorisation, adaptation, débrouillardise), jardin collectif (potager) et bientôt temps libre (gestion du temps, projets,socialisation) et taï bo (art martial pour le jeune public). En 2001, 117 stagiaires ont participé aux ateliers (6.843 heures de formation) et l’année 2002 devrait compterplus de 150 stagiaires, avec déjà 53 personnes inscrites depuis le 1er janvier.
« Construction de vie »
Pour les responsables du CPAS, les ateliers « répondent à un besoin de socialisation préalable aux mises à l’emploi et aux formations pointues. Mais il ne faut pas seleurrer : tout le monde n’obtiendra pas un emploi et l’insertion sociale devient un besoin en soi. Le département a comme public prioritaire les personnes inactives de longue date,peu qualifiées, qui ont une image négative d’elles-mêmes et ne parviennent plus à se projeter dans l’avenir. Il s’agit d’ateliers pour ladignité ». Concrètement, un travailleur social définit avec les stagiaires un projet personnel d’intégration, avec bilan de santé préventif. Lesateliers durent environ six mois et des évaluations sont effectuées chaque semaine.
Le CPAS explique qu’après la période de dynamisation, certains stagiaires « auront accompli une première phase dans la construction de leur vie », d’autresdéfinissent un besoin de formation pointue et quelques-uns « au seuil de l’employabilité » peuvent être orientés vers le module de recherche active d’emploiRéINSER Aval. En 2001, 227 contrats de mise à l’emploi (art 60, 61…) ont été conclus pour un total de 4.920 minimexés et 1.883 dossiers d’aidesociale. Quel est le suivi des personnes qui sortent du circuit CPAS? Le président Claude Emonts répond que « certains ne veulent plus entendre parler de nous parce qu’ilsdésirent oublier une très mauvaise période de leur vie ».
1 Département de « dynamisation et citoyenneté » du CPAS de Liège, rue des Forgerons, 8 à 4020 Liège, tél. : 04 377 96 92, fax : 04 377 96 99.
terry
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